Bonjour, les analystes estiment le potentiel d’investissement des pays du Golfe à 500 milliards de dollars. Espérons que ces investissements seront des catalyseurs qui aideront à réformer et simplifier l'acte d'investir dans nos pays.
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Le Maroc a attiré pas moins de 20 milliards de dollars en provenance des pays du Golfe, soit 4 % du total. Performance honorable mais modeste devant celle d’autres pays comme l’Egypte.
Pour l’heure, aucun des investisseurs annoncés n’a encore levé de fonds auprès des banques marocaines.
Le Maroc est-il en train de tirer profit d’une prise de conscience des pays arabes quant à l’importance du raffermissement de leurs relations économiques et commerciales, longtemps jugées très tièdes ?
L’afflux d’investisseurs originaires des pays du Golfe pourrait le laisser croire. En l’espace de deux à trois ans, les montants annoncés pour des projets réalisés, en cours, ou à l’étude, ont atteint pas moins de 20 milliards de dollars (environ 180 milliards de DH). Il y a eu d’abord les jordaniens Yabous International et les émiratis Al Qudra Holding et Emaar. Ont suivi Dubaï Holding, avec ses filiales Sama Dubaï et Dubaï International Properties, les qataris Diar Real Estate Investment Company, le fonds Bahreïni GFH, les koweïtiens Al Wazzan et Aref Investment Group, sans compter les opérations initiées par le CMKD (Consortium maroco-koweitien de développement). La liste n’est pas près d’être close, puisqu’il y a à peine quelques jours, Ishraqah, groupe émirati spécialisé dans l’immobilier, a annoncé son intérêt pour le Maroc.
Faut-il avoir peur de cette déferlante en provenance du Golfe et s’interroger sur les raisons d’un changement aussi subit que surprenant dans la politique d’investissement de ces groupes ?
Soulignons d’abord qu’en 2005 les investissements en provenance des Emirats Arabes Unis, de l’Arabie Saoudite et du Koweït se sont classés respectivement en 5e, 7e et 10e position par origine dans les IDE (investissements directs étrangers) reçus par le Maroc. Si la tendance est maintenue, ces pays pourraient même surclasser les pays européens et américains qui figurent actuellement en tête de liste.
Selon les experts de la finance arabe, plusieurs facteurs expliquent cette montée en puissance. En tête arrive l’excédent financier cumulé dans ces pays et qu’Anas Elhasnaoui, directeur général d’IBF (International Business Finance), et spécialiste de la finance arabe, évalue à pas moins de 500 milliards de dollars ! Ce surplus financier est le résultat de plusieurs autres éléments, dont les revenus de la manne pétrolière, accentués par un cours du brut intéressant, les importants retours sur investissements empochés par ces sociétés dans leurs propres pays et la plus-value dégagée au niveau des Bourses de la région, en particulier celles de Dubaï et de Riadh, avant leur dernière décrue. «Ces opérateurs se trouvent aujourd’hui confrontés à l’amenuisement relatif des opportunités d’investissements dans leurs propres pays et en cherchent d’autres sous des cieux plus rémunérateurs et stables», analyse M. Elhasnaoui.
La concentration dans l’immobilier et le tourisme est risquée
Le deuxième élément qui explique cette affluence est lié aux conséquences des événements du 11-Septembre. «Le blocage de plusieurs fonds arabes au lendemain des attentats de 2001 a poussé la majorité des investisseurs à diversifier leurs opérations en dehors des territoires américains et européens. Les pays arabes engagés dans les grands chantiers ont donc représenté un point de chute naturel pour ces capitaux».
A tout cela, il faut bien sûr ajouter l’effort marketing fourni par le Maroc avec la multiplication des visites et présentations de projets dans les pays du Golfe avec, à la clé, une implication royale qui a fini par dissiper toutes les craintes et a donné des garanties suffisantes à ces opérateurs. Ces derniers, dans leur majorité, ont choisi deux secteurs: l’immobilier et le tourisme. Un choix qui n’est pas dépourvu de risques pour le Maroc. «Ces opérateurs choisissent d’abord des secteurs qu’ils maîtrisent et qui présentent un taux de rentabilité élevé. Mais la partie marocaine en est aussi responsable car les dossiers qui sont proposés aux financiers du Golfe portent généralement sur ces deux métiers. Les projets industriels dont les dossiers nécessitent plus de préparation sont de ce fait délaissés», commente M. Elhasnaoui. «Lorsqu’on décide d’investir dans l’industrie, c’est qu’on opte de rester dans le pays. A l’inverse, le choix de l’immobilier veut dire qu’on a simplement choisi une opportunité», commente ce conseiller en investissement de plusieurs sociétés du Moyen-Orient.
Pourtant, ces groupes sont souvent présents dans diverses activités. C’est le cas de Dubaï holding, qui a annoncé au Maroc des investissements de 12 milliards de dollars pour les cinq prochaines années, dans l’immobilier et le tourisme, alors qu’à travers ses 20 sociétés, il opère dans des secteurs différents, allant de la santé à la technologie, en passant par les finances, l’immobilier, l’éducation, le tourisme, l’énergie, la communication, l’industrie et la biotechnologie. Il en est de même pour le fonds d’investissement islamique GFH, du Bahreïn, qui a annoncé cette année la création en Egypte d’un holding au capital d’un milliard de dollars, qui entreprendra des études de faisabilité pour des investissements dans l’infrastructure de transport de ce pays. Ce même holding prévoit, selon des sources de GFH, de lever des capitaux et des financements islamiques pour un projet d’infrastructures de 30 milliards de dollars, soit plus que tout le volume annoncé en 2006 par l’ensemble des groupes du Golfe au Maroc.
La suite...
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Le Maroc a attiré pas moins de 20 milliards de dollars en provenance des pays du Golfe, soit 4 % du total. Performance honorable mais modeste devant celle d’autres pays comme l’Egypte.
Pour l’heure, aucun des investisseurs annoncés n’a encore levé de fonds auprès des banques marocaines.
Le Maroc est-il en train de tirer profit d’une prise de conscience des pays arabes quant à l’importance du raffermissement de leurs relations économiques et commerciales, longtemps jugées très tièdes ?
L’afflux d’investisseurs originaires des pays du Golfe pourrait le laisser croire. En l’espace de deux à trois ans, les montants annoncés pour des projets réalisés, en cours, ou à l’étude, ont atteint pas moins de 20 milliards de dollars (environ 180 milliards de DH). Il y a eu d’abord les jordaniens Yabous International et les émiratis Al Qudra Holding et Emaar. Ont suivi Dubaï Holding, avec ses filiales Sama Dubaï et Dubaï International Properties, les qataris Diar Real Estate Investment Company, le fonds Bahreïni GFH, les koweïtiens Al Wazzan et Aref Investment Group, sans compter les opérations initiées par le CMKD (Consortium maroco-koweitien de développement). La liste n’est pas près d’être close, puisqu’il y a à peine quelques jours, Ishraqah, groupe émirati spécialisé dans l’immobilier, a annoncé son intérêt pour le Maroc.
Faut-il avoir peur de cette déferlante en provenance du Golfe et s’interroger sur les raisons d’un changement aussi subit que surprenant dans la politique d’investissement de ces groupes ?
Soulignons d’abord qu’en 2005 les investissements en provenance des Emirats Arabes Unis, de l’Arabie Saoudite et du Koweït se sont classés respectivement en 5e, 7e et 10e position par origine dans les IDE (investissements directs étrangers) reçus par le Maroc. Si la tendance est maintenue, ces pays pourraient même surclasser les pays européens et américains qui figurent actuellement en tête de liste.
Selon les experts de la finance arabe, plusieurs facteurs expliquent cette montée en puissance. En tête arrive l’excédent financier cumulé dans ces pays et qu’Anas Elhasnaoui, directeur général d’IBF (International Business Finance), et spécialiste de la finance arabe, évalue à pas moins de 500 milliards de dollars ! Ce surplus financier est le résultat de plusieurs autres éléments, dont les revenus de la manne pétrolière, accentués par un cours du brut intéressant, les importants retours sur investissements empochés par ces sociétés dans leurs propres pays et la plus-value dégagée au niveau des Bourses de la région, en particulier celles de Dubaï et de Riadh, avant leur dernière décrue. «Ces opérateurs se trouvent aujourd’hui confrontés à l’amenuisement relatif des opportunités d’investissements dans leurs propres pays et en cherchent d’autres sous des cieux plus rémunérateurs et stables», analyse M. Elhasnaoui.
La concentration dans l’immobilier et le tourisme est risquée
Le deuxième élément qui explique cette affluence est lié aux conséquences des événements du 11-Septembre. «Le blocage de plusieurs fonds arabes au lendemain des attentats de 2001 a poussé la majorité des investisseurs à diversifier leurs opérations en dehors des territoires américains et européens. Les pays arabes engagés dans les grands chantiers ont donc représenté un point de chute naturel pour ces capitaux».
A tout cela, il faut bien sûr ajouter l’effort marketing fourni par le Maroc avec la multiplication des visites et présentations de projets dans les pays du Golfe avec, à la clé, une implication royale qui a fini par dissiper toutes les craintes et a donné des garanties suffisantes à ces opérateurs. Ces derniers, dans leur majorité, ont choisi deux secteurs: l’immobilier et le tourisme. Un choix qui n’est pas dépourvu de risques pour le Maroc. «Ces opérateurs choisissent d’abord des secteurs qu’ils maîtrisent et qui présentent un taux de rentabilité élevé. Mais la partie marocaine en est aussi responsable car les dossiers qui sont proposés aux financiers du Golfe portent généralement sur ces deux métiers. Les projets industriels dont les dossiers nécessitent plus de préparation sont de ce fait délaissés», commente M. Elhasnaoui. «Lorsqu’on décide d’investir dans l’industrie, c’est qu’on opte de rester dans le pays. A l’inverse, le choix de l’immobilier veut dire qu’on a simplement choisi une opportunité», commente ce conseiller en investissement de plusieurs sociétés du Moyen-Orient.
Pourtant, ces groupes sont souvent présents dans diverses activités. C’est le cas de Dubaï holding, qui a annoncé au Maroc des investissements de 12 milliards de dollars pour les cinq prochaines années, dans l’immobilier et le tourisme, alors qu’à travers ses 20 sociétés, il opère dans des secteurs différents, allant de la santé à la technologie, en passant par les finances, l’immobilier, l’éducation, le tourisme, l’énergie, la communication, l’industrie et la biotechnologie. Il en est de même pour le fonds d’investissement islamique GFH, du Bahreïn, qui a annoncé cette année la création en Egypte d’un holding au capital d’un milliard de dollars, qui entreprendra des études de faisabilité pour des investissements dans l’infrastructure de transport de ce pays. Ce même holding prévoit, selon des sources de GFH, de lever des capitaux et des financements islamiques pour un projet d’infrastructures de 30 milliards de dollars, soit plus que tout le volume annoncé en 2006 par l’ensemble des groupes du Golfe au Maroc.
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