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Air France-KLM veut s'offrir Alitalia

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  • Air France-KLM veut s'offrir Alitalia

    ALITALIA a encore eu un accès de fièvre hier. Il aura suffi qu'un journal néerlandais évoque à nouveau des discussions entre Air France-KLM en vue d'un rapprochement. Le cours de la compagnie italienne a aussitôt gagné jusqu'à 3,5 %. Pour calmer le jeu, un porte-parole d'Air France-KLM n'a pas manqué de rappeler que la position du groupe n'a pas changé : tout rapprochement ne sera envisageable que lorsque Alitalia sera redressée.

    Les choses pourraient en fait s'accélérer car depuis le 10 octobre une course contre la montre est engagée. Ce jour-là, Romano Prodi, président du Conseil, lassé de voir la compagnie se débattre en vain, a donné trois mois à son patron, Giancarlo Cimoli, pour présenter un plan de sauvetage enfin crédible. Échéance : le 10 janvier, donc.

    Dans la foulée de cet ultimatum, le conseil d'administration d'Alitalia a chargé Giancarlo Cimoli de nouer une alliance. « L'hypothèse d'une alliance avec Air France-KLM est pour l'instant la plus crédible, assure un consultant. Plus crédible en tout cas que celle avancée par le vice-président du Conseil, Francesco Rutelli qui dit préférer un rapprochement avec une compagnie asiatique telle que Air China. » D'autres hommes politiques italiens ont aussi évoqué Air India, Cathay Pacific ou Emirates.

    Un mauvais souvenir

    Mais Air France-KLM reste aux premières loges. En 2001, elle a échangé une participation de 2 % avec Alitalia. Depuis Jean Cyril Spinetta est administrateur de la compagnie italienne. Il rencontre Giancarlo Cimoli tous les quinze jours et suit donc l'évolution de la situation en temps réel. « Le patron d'Air France-KLM, analyse un consultant, sait bien que la compagnie italienne serait viable après une profonde restructuration. »

    En outre, il connaît le marché italien : celui-ci est encore relativement protégé même si les low-cost profitent de la déconfiture d'Alitalia pour avancer leurs pions. En plus, si Air France-KLM volait au secours d'Alitalia, il ne désespère pas de pousser le gouvernement italien à diminuer les redevances aéroportuaires. Air France-KLM saurait faire remonter le trafic romain ou milanais vers Roissy et Amsterdam. Enfin, les deux compagnies travaillent déjà ensemble : elles sont partenaires au sein de l'alliance commerciale Skyteam.

    Si les Français semblent vraiment tentés par l'aventure, les Néerlandais gardent un mauvais souvenir d'Alitalia. En 1997, KLM et Alitalia avait amorcé un rapprochement. Les fiançailles avaient été rompues en 2000 et KLM avait dû verser 181 millions d'euros à Alitalia en guise de dédommagement.

    « Jean-Cyril Spinetta a tout intérêt à être exigeant, estime un consultant. S'il achète Alitalia à son juste prix, il est le seul à pouvoir la faire redémarrer. Il saura étendre le réseau, multiplier les fréquences et créer des synergies comme il l'a fait avec KLM. »

    Pilotes démotivés

    « Dans son esprit, enchaîne un bon connaisseur du dossier, la restructuration d'Alitalia demandera autant de courage. Autant qu'il en a fallu il y a quinze ans pour remettre Air France d'aplomb. » Le remède est donc connu. « Alitalia doit être privatisée et redimensionnée, juge un expert. Son management doit prendre des décisions qui fâchent. Même si les syndicats restent puissants, ils sont déboussolés et l'absentéisme des salariés à son paroxysme. Quant aux pilotes qui sont démotivés, il faut leur proposer un accord d'entrée au capital sur le modèle de celui signé par Air France à l'époque. » L'autre écueil est politique. Si Alitalia se redresse pour passer sous pavillon étranger cela peut provoquer des turbulences en Italie.

    source : Le Figaro
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