Ph. Moscou
Notre économie a perdu à la suite de ces sanctions probablement quelques dizaines de milliards de dollars, a déclaré M. Medvedev sur la télévision publique russe.
Mais selon les calculs de nos économistes, l'économie européenne, rien qu'avec le renoncement aux contrats avec la Russie et les mesures restrictives, a perdu cette année 51 milliards de dollars et perdra l'an prochain 62 milliards de dollars, a-t-il poursuivi, ajoutant que les sanctions n'étaient bonnes pour personne.
L'Union européenne, qui est dans son ensemble le premier partenaire commercial de la Russie, a adopté, depuis l'annexion de la Crimée en mars, des sanctions de plus en plus dures contre Moscou, touchant depuis cet été les puissantes banques publiques, privées de financement, et le secteur pétrolier, vital pour le pays.
La Russie a riposté en déclarant des embargos sur de nombreux produits alimentaires et agricoles en provenance des pays européens. Bien sûr que nous sommes inquiets pour nos exportations vers l'Est, mais la plupart de nos exportations vont vers l'Ouest, a reconnu mercredi le ministre polonais des Finances Mateusz Szczurek devant des journalistes à Bruxelles, à propos de l'impact des sanctions.
C'est la raison pour laquelle elles n'ont pas fait dérailler l'économie polonaise, a-t-il assuré, alors que la Pologne est un gros producteur agricole dont l'économie est très tournée vers la Russie et l'Ukraine.
Le secteur agroalimentaire polonais est très touché, mais aussi celui des matériaux de construction, selon le ministre. La chute des exportations vers la Russie et l'Ukraine est très substantielle, mais une minorité seulement est causée par les sanctions, a-t-il tenu à préciser. Ces économies sont en voie de récession et leurs monnaies sont frappées par une énorme dépréciation. Dans un tel environnement, les exportations s'effondrent, a-t-il commenté.
Les multinationales européennes ont investi massivement ces dernières années en Russie pour profiter de taux de croissance plus dynamiques que dans l'UE et de l'émergence d'une classe moyenne avide de consommation.
Elles ont, à de multiples reprises, dénoncé l'adoption des sanctions occidentales, mettant en garde contre les répercussions sur l'économie européenne, et l'emploi.
Russieniva
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