Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach:
« L’Algérie aurait dû afficher une position très claire en demandant, notamment à l’Arabie saoudite, de réduire sa production et de lui dire de supporter une bonne partie de la baisse des prix du pétrole», a affirmé hier Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach, invité de Radio M. Pour lui, l’Algérie a tout simplement manqué de solidarité envers le Venezuela et l’Iran qui se sont prononcés franchement pour une baisse de la production.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé, le 27 novembre dernier, malgré la baisse des cours du pétrole, de maintenir son plafond de production de pétrole à 30 millions de barils par jour. Abdelmadjid Attar estime que l’Algérie aurait dû se prononcer franchement pour une baisse de la production, d’autant que le Venezuela et l’Iran l’ont exprimé publiquement. Il affirme ne pas comprendre l’annonce du ministre de l’Energie algérien, Youcef Yousfi, qui s’est prononcé avant la réunion de l’OPEP pour une « démarche consensuelle » pouvant dégager des solutions stables face à la chute des prix du pétrole. La suite ne lui a pas donné raison. Toutefois, Abdelmadjid Attar émet « son » analyse de la sortie de Yousfi. « Je suppose qu’il faisait allusion à une baisse de un million de barils/jour, même si cela n’aurait donné aucun effet », dit-il. Mais qu’est-ce qui motive la « stratégie » saoudienne ? Abdelmadjid Attar avance deux hypothèses. La première voudrait que les Saoudiens veuillent s’attaquer aux gaz et pétroles non conventionnels produits aux États-Unis.
Les pays du Golfe ont conclu une alliance avec les USA pour pénaliser l’Iran et la Russie
La seconde hypothèse, et c’est celle que défend l’ancien P-DG de Sonatrach, voudrait que les Saoudiens et avec eux les pays du Golfe ont conclu une « alliance » avec les USA dans le but de pénaliser des grands producteurs comme la Russie et l’Iran. « Si les Saoudiens pensent combattre les gaz de schiste aux USA, ils sont en train de se tirer une balle dans les pieds, car la production du gaz et du pétrole de schiste va se poursuivre en 2015. Et même au-delà ». Ce qui soutient davantage l’hypothèse d’une alliance Arabie saoudite-États-Unis. Et les effets commencent à se faire ressentir, la Russie vient d’annoncer qu’elle sera en récession en 2015. « Personnellement, je soupçonne quelque part, au-delà de la bataille contre les gaz de schiste aux USA, une alliance entre les pays du Golfe et pas seulement l’Arabie saoudite et les Etats-Unis et peut-être même les Européens. Car un pétrole moins cher va permettre à l’Europe de souffler et même renouer avec la croissance. Ceci d’une part. Et d’autre part, il y a une énorme bataille entre l’Europe et les Etats-Unis d’un côté, et la Russie de l’autre côté qu’il faut absolument mettre à genou. Et la seule façon d’y parvenir ce n’est pas en évitant de leur livrer les fameux bateaux de guerre Mistral (que la France refuse toujours de livrer aux Russes à cause du conflit en Ukraine, Ndlr), c’est d’user de l’arme du pétrole. « L’Arabie saoudite tire une balle dans le pied à l’Algérie et aux autres pays en difficulté (Iran, Venezuela) parce que la capacité de production de pétrole et surtout de gaz non conventionnel aux USA est déjà là : il y a plus de 200 000 puits qui produisent des gaz et l’huile non conventionnels qui d’après mes données s’élèvent à 2,6 millions barils par jour ». Les petits producteurs américains ont déjà investi et ont des obligations à respecter, souligne encore le consultant international en énergie. En termes plus clairs, un baril à 70 dollars ne va pas faire renoncer les Américains à exploiter leurs gisements. Mieux, ils continueront à produire. Et dans les six mois qui viennent, qui verront se rencontrer une nouvelle fois les membres de l’OPEP, Abdelmadjid Attar pense que les prix seront toujours aussi bas. D’après lui, la production de gaz et pétrole non conventionnels continuera encore au minimum pendant une année. Même si le prix est à 70 dollars. Pour A. Attar, la question russe est venue s’ajouter au problème iranien. L’Iran première réserve de gaz au monde se trouve être le concurrent de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Qatar. Au-delà de la Russie et de l’Iran, il est aussi question pour l’alliance des pays du Golfe-USA-Europe d’affaiblir le Venezuela qui a fait l’objet lors des mandats de l’ancien président Chavez et de l’actuel président Maduro de tentatives de déstabilisation.
reporters.dz
« L’Algérie aurait dû afficher une position très claire en demandant, notamment à l’Arabie saoudite, de réduire sa production et de lui dire de supporter une bonne partie de la baisse des prix du pétrole», a affirmé hier Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach, invité de Radio M. Pour lui, l’Algérie a tout simplement manqué de solidarité envers le Venezuela et l’Iran qui se sont prononcés franchement pour une baisse de la production.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé, le 27 novembre dernier, malgré la baisse des cours du pétrole, de maintenir son plafond de production de pétrole à 30 millions de barils par jour. Abdelmadjid Attar estime que l’Algérie aurait dû se prononcer franchement pour une baisse de la production, d’autant que le Venezuela et l’Iran l’ont exprimé publiquement. Il affirme ne pas comprendre l’annonce du ministre de l’Energie algérien, Youcef Yousfi, qui s’est prononcé avant la réunion de l’OPEP pour une « démarche consensuelle » pouvant dégager des solutions stables face à la chute des prix du pétrole. La suite ne lui a pas donné raison. Toutefois, Abdelmadjid Attar émet « son » analyse de la sortie de Yousfi. « Je suppose qu’il faisait allusion à une baisse de un million de barils/jour, même si cela n’aurait donné aucun effet », dit-il. Mais qu’est-ce qui motive la « stratégie » saoudienne ? Abdelmadjid Attar avance deux hypothèses. La première voudrait que les Saoudiens veuillent s’attaquer aux gaz et pétroles non conventionnels produits aux États-Unis.
Les pays du Golfe ont conclu une alliance avec les USA pour pénaliser l’Iran et la Russie
La seconde hypothèse, et c’est celle que défend l’ancien P-DG de Sonatrach, voudrait que les Saoudiens et avec eux les pays du Golfe ont conclu une « alliance » avec les USA dans le but de pénaliser des grands producteurs comme la Russie et l’Iran. « Si les Saoudiens pensent combattre les gaz de schiste aux USA, ils sont en train de se tirer une balle dans les pieds, car la production du gaz et du pétrole de schiste va se poursuivre en 2015. Et même au-delà ». Ce qui soutient davantage l’hypothèse d’une alliance Arabie saoudite-États-Unis. Et les effets commencent à se faire ressentir, la Russie vient d’annoncer qu’elle sera en récession en 2015. « Personnellement, je soupçonne quelque part, au-delà de la bataille contre les gaz de schiste aux USA, une alliance entre les pays du Golfe et pas seulement l’Arabie saoudite et les Etats-Unis et peut-être même les Européens. Car un pétrole moins cher va permettre à l’Europe de souffler et même renouer avec la croissance. Ceci d’une part. Et d’autre part, il y a une énorme bataille entre l’Europe et les Etats-Unis d’un côté, et la Russie de l’autre côté qu’il faut absolument mettre à genou. Et la seule façon d’y parvenir ce n’est pas en évitant de leur livrer les fameux bateaux de guerre Mistral (que la France refuse toujours de livrer aux Russes à cause du conflit en Ukraine, Ndlr), c’est d’user de l’arme du pétrole. « L’Arabie saoudite tire une balle dans le pied à l’Algérie et aux autres pays en difficulté (Iran, Venezuela) parce que la capacité de production de pétrole et surtout de gaz non conventionnel aux USA est déjà là : il y a plus de 200 000 puits qui produisent des gaz et l’huile non conventionnels qui d’après mes données s’élèvent à 2,6 millions barils par jour ». Les petits producteurs américains ont déjà investi et ont des obligations à respecter, souligne encore le consultant international en énergie. En termes plus clairs, un baril à 70 dollars ne va pas faire renoncer les Américains à exploiter leurs gisements. Mieux, ils continueront à produire. Et dans les six mois qui viennent, qui verront se rencontrer une nouvelle fois les membres de l’OPEP, Abdelmadjid Attar pense que les prix seront toujours aussi bas. D’après lui, la production de gaz et pétrole non conventionnels continuera encore au minimum pendant une année. Même si le prix est à 70 dollars. Pour A. Attar, la question russe est venue s’ajouter au problème iranien. L’Iran première réserve de gaz au monde se trouve être le concurrent de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Qatar. Au-delà de la Russie et de l’Iran, il est aussi question pour l’alliance des pays du Golfe-USA-Europe d’affaiblir le Venezuela qui a fait l’objet lors des mandats de l’ancien président Chavez et de l’actuel président Maduro de tentatives de déstabilisation.
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