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Les compagnies marocaines d’assurance à l’assaut du marché camerounais

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  • Les compagnies marocaines d’assurance à l’assaut du marché camerounais

    Au mois de mars dernier, en l’espace d’une semaine, deux compagnies marocaines d’assurance ont annoncé leur arrivée sur le 2ème marché de la zone CIMA, rejoignant ainsi groupe Colina, déjà contrôlé et bientôt renommé par l’assureur marocain Saham.

    Deuxième marché derrière la Côte d’Ivoire, sur les 14 que compte la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA), le Cameroun attire bien des convoitises. Après l’annonce de l’intérêt qu’Ogar, le leader du marché de l’assurance au Gabon, manifesterait pour le marché camerounais à travers le vœu de racheter 35% des actifs du leader camerounais Chanas Assurances, c’est au tour des compagnies marocaines de montrer, de façon plus concrète cette fois-ci, leur intérêt pour le marché du Cameroun, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 154,2 milliards de francs Cfa en 2012 (contre 209 milliards pour la côte d’Ivoire), selon les derniers pointages de la CIMA.

    En effet, l’assureur marocain RMA Watanya a annoncé au mois de mars 2014, l’acquisition de quatre compagnies d’assurances opérant dans «trois pays clefs» de la zone CIMA, le gendarme du secteur des assurances en Afrique centrale et de l’Ouest. La filiale spécialisée dans les assurances de FinanceCom, le holding de l'homme d'affaires marocain Othman Benjelloun, a précisé que ces trois pays de la zone CIMA ont été «ciblés en raison de la taille de leur marché et de leur niveau de développement».

    Bien que RMA Watanya n’ait pas révélé les pays en question, ni l’identité des sociétés rachetées, l’agence Ecofin a pu apprendre de bonnes sources que ces acquisitions concernent les quatre filiales du groupe ivoirien Belife Insurance, au rang desquelles se trouvent Beneficial Life Insurance SA Cameroun et Beneficial General Insurance SA Cameroun. L’assureur marocain aurait racheté 38% des actifs de ces filiales camerounaises de Belife Insurance à 3,1 milliards de francs Cfa (environ 6,2 millions de dollars), à travers une opération d’augmentation du capital social. La liste de ces acquisitions est complétée par Beneficial Life Insurance SA Togo et Belife Insurance SA Côte d’Ivoire.

    Une AG de Beneficial pour passer la main

    Quelques jours seulement après la révélation de ces acquisitions, notamment celle du Cameroun, le président du Conseil d’administration (PCA) de Beneficial Life Insurance SA rendait public un communiqué convoquant les actionnaires de cette entreprise à deux Assemblées générales (AG) mixtes les 2 et 4 avril 2014 à Douala. Si la première AG mixte, le 2 avril 2014, a essentiellement statué sur la «ratification de toutes les décisions prises depuis le 1er janvier 2009», celle du 4 avril s’est appesantie sur «la restructuration du conseil d’administration», et «l’augmentation du capital et les modifications statutaires», explicite le communiqué du PCA, qui dévoile ainsi un ordre du jour en droite ligne du rachat des actifs de cette compagnie camerounaise par la Marocaine RMA Watanya.

    L’arrivée de cette compagnie s’assurance marocaine sur les deux plus grands marchés de la CIMA (Cameroun et Côte d’Ivoire) et au Togo (7ème marché de la CIMA), confirme l’objectif du groupe d’«être présent dans plus d’une dizaine de pays africains à la fin de la décennie, et de viser un niveau cumulé de primes de 400 à 500 millions de dollars (200 à 250 milliards de FCfa)», a indiqué l’assureur marocain en annonçant ses nouvelles acquisitions.

    Si jusqu’ici l’assureur RMA Watanya est inconnu au Cameroun, sa maison-mère, FinanceCom en l’occurrence, opère déjà dans le secteur de la finance dans le pays, notamment à travers sa filiale financière, la BMCE, qui dispose d’un bureau à Douala, la capitale économique du Cameroun, et envisage une plus grande extension dans le pays au cours des années à venir.

    Au Cameroun, comme en Tunisie

    A peine RMA Watanya avait-il annoncé son arrivée sur le marché camerounais, que son compatriote, Wafa Assurance, la branche assurance du groupe bancaire Attijariwafa, dévoilait aussi ses ambitions pour le marché camerounais. En effet, le leader du marché des assurances au Maroc vient également d’annoncer qu’il envisage des implantations greenfield (création ex-nihilo d’une filiale) au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Gabon et au Congo.

    Traduction : «Pour nos projets en Afrique subsaharienne, nous n’allons pas effectuer des acquisitions comme cela était prévu. Nous allons dupliquer le mode d’implantation opéré en Tunisie, à savoir la création d’une nouvelle entité», a annoncé Mohamed Ramses Arroub, PDG de Wafa Assurance lors de la présentation des résultats 2013 de la compagnie. En clair, cet assureur marocain, qui envisageait jusque-là des acquisitions dans certains pays, dont le Cameroun, a changé de stratégie, motivation prise, apprend-on, de la réussite du mode d’implantation greenfield de Wafa Assurance en Tunisie.

    En effet, apprend-on du leader du marché de l’assurance dans le Royaume chérifien, en l’espace de 7 mois d’activité, la filiale tunisienne de Wafa Assurance, qui s’est spécialisée dans l’assurance-vie, a réalisé un chiffre d’affaires de 89,6 millions de dirhams marocains et a pu capter une part de marché d’environ 7% en s’appuyant sur le réseau d’Attijari-Bank Tunisie, la filiale locale du groupe Attijariwafa Bank.

    Ces résultats sont réalisables au Cameroun, où le taux de pénétration de l’assurance est encore très faible, et où Attijariwafa Bank a repris les actifs de la Société commerciale de banque (SCB). Cet établissement bancaire bénéficie déjà d’un excellent maillage territorial et continue d’étendre son réseau à travers la création de nouvelles agences.

    Le changement de stratégie de Wafa Assurance, qui privilégiera la création de sa filiale camerounaise de toute pièce, au lieu du rachat d’actifs dans une compagnie déjà existante, est aussi une bonne nouvelle pour les chercheurs d’emplois. La création de toute nouvelle entreprise, qui plus est devra étendre rapidement son réseau pour aller à la conquête du marché, étant consubstantielle à la création des emplois

    Ecofin
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