Tankrou kheir Bouteflika, disait un compatriote sur FA..
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Si cette ville s’est enrichie du pétrole qu’elle entasse et exploite depuis des décennies, ses habitants, en revanche, se sont appauvris. Hassi Messaoud engrange des milliards de dollars, alors que sa progéniture guette toujours le moindre dinar qui lui garantira une ration alimentaire quotidienne. Reportage sur la face cachée d’une cité tout en paradoxes.
Une remise au-dessous d’une construction inachevée, aux murs en parpaings ostensibles. Des pièces d’étoffe amochées et des couvertures usées servent de moquette sur un parterre
cimenté, empli de quelques matelas. Une théière en bronze sur un feu de bois allumé dans une espèce de barrique en acier à moitié cisaillée. L’odeur de la fumée s’amalgame avec celle qu’exhalent le sable et la poussière qui pénètrent jusqu’à l’intérieur du local.
Le modeste décor préparé par Ibrahim, la soixantaine entamée, à l’occasion du mariage de son fils, est planté. La scène se déroule à Haï Bouamama, appelé jadis “El Haïcha“, à quelques encablures du chef-lieu de la commune de Hassi Messaoud. Aucun signe perceptible ne dévoile la célébration d’une fête en dépit du… voile blanchâtre placé à l’entrée d’une maison. Ici, l’événement n’est pas carillonné. Il est plutôt discret. Le temps des grandioses et interminables fiestas qui égayaient autrefois le quartier et enchantaient ses habitants semble aujourd’hui révolu. Une indubitable décrépitude prend le dessus sur ce quartier déshérité et enserre les mains de ses occupants engourdis. Or, à quelques dizaines de mètres d’ici, un sondage pour l’extraction du pétrole est en pleins travaux ! L’image est saisissante, l’extravagance l’est autant ! Ce contraste qui a pris des allures de paradoxe s’empare de la ville de Hassi depuis plusieurs décennies. Une ville riche aux enfants pauvres ! Deux catégories de citoyens y cohabitent. L’une s’offre le mode bling-bling, propre à la mégalomanie des richissimes occidentaux. On peut l’observer parmi les expatriés et les coopérants qui mènent une vie à l’occidentale avec toutes ses folies dissipatrices. L’autre a droit à l’impécuniosité. Elle traîne la savate. Elle compose la majorité de la population de Hassi… “Nass aïcha ou nass El Haïcha taïcha ! ah”, (Il y a des citoyens qui vivent la belle vie tandis que les locataires de Haï El Haïcha demeurent des laissés-pour-compte), s’indigne un jeune, âgé d’à peine 30 ans, qui dégurgite sa phrase sous l’effet d’une profonde… aigreur ! La logique voudrait que dans une région où des forages, pétrolier ou gazier, sont réalisés, un niveau de développement appréciable devrait être atteint. Des quartiers résidentiels, pour ne citer que cet exemple, devraient être construits afin de symboliser à juste titre la richesse, le prestige et la renommée mondiale dont jouit cette même région. Ici, sur les côtés sud et nord de Haï Bouamama, point d’essor ! “Mrahba. Aslama”, “Soyez les bienvenus”, lance concurremment un groupe d’hommes d’un certain âge, joignant le geste à la parole et nous invite à prendre place dans cet espace… festif aménagé pour l’heureuse circonstance. “Vous voyez les conditions dans lesquelles nous préparons notre fête !”, avoue Ibrahim, dépité, voulant illustrer la paupérisation qui s’abat depuis plusieurs années sur sa famille, son quartier et une partie considérable de la commune.
Source: Liberté
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Si cette ville s’est enrichie du pétrole qu’elle entasse et exploite depuis des décennies, ses habitants, en revanche, se sont appauvris. Hassi Messaoud engrange des milliards de dollars, alors que sa progéniture guette toujours le moindre dinar qui lui garantira une ration alimentaire quotidienne. Reportage sur la face cachée d’une cité tout en paradoxes.
Une remise au-dessous d’une construction inachevée, aux murs en parpaings ostensibles. Des pièces d’étoffe amochées et des couvertures usées servent de moquette sur un parterre
cimenté, empli de quelques matelas. Une théière en bronze sur un feu de bois allumé dans une espèce de barrique en acier à moitié cisaillée. L’odeur de la fumée s’amalgame avec celle qu’exhalent le sable et la poussière qui pénètrent jusqu’à l’intérieur du local.
Le modeste décor préparé par Ibrahim, la soixantaine entamée, à l’occasion du mariage de son fils, est planté. La scène se déroule à Haï Bouamama, appelé jadis “El Haïcha“, à quelques encablures du chef-lieu de la commune de Hassi Messaoud. Aucun signe perceptible ne dévoile la célébration d’une fête en dépit du… voile blanchâtre placé à l’entrée d’une maison. Ici, l’événement n’est pas carillonné. Il est plutôt discret. Le temps des grandioses et interminables fiestas qui égayaient autrefois le quartier et enchantaient ses habitants semble aujourd’hui révolu. Une indubitable décrépitude prend le dessus sur ce quartier déshérité et enserre les mains de ses occupants engourdis. Or, à quelques dizaines de mètres d’ici, un sondage pour l’extraction du pétrole est en pleins travaux ! L’image est saisissante, l’extravagance l’est autant ! Ce contraste qui a pris des allures de paradoxe s’empare de la ville de Hassi depuis plusieurs décennies. Une ville riche aux enfants pauvres ! Deux catégories de citoyens y cohabitent. L’une s’offre le mode bling-bling, propre à la mégalomanie des richissimes occidentaux. On peut l’observer parmi les expatriés et les coopérants qui mènent une vie à l’occidentale avec toutes ses folies dissipatrices. L’autre a droit à l’impécuniosité. Elle traîne la savate. Elle compose la majorité de la population de Hassi… “Nass aïcha ou nass El Haïcha taïcha ! ah”, (Il y a des citoyens qui vivent la belle vie tandis que les locataires de Haï El Haïcha demeurent des laissés-pour-compte), s’indigne un jeune, âgé d’à peine 30 ans, qui dégurgite sa phrase sous l’effet d’une profonde… aigreur ! La logique voudrait que dans une région où des forages, pétrolier ou gazier, sont réalisés, un niveau de développement appréciable devrait être atteint. Des quartiers résidentiels, pour ne citer que cet exemple, devraient être construits afin de symboliser à juste titre la richesse, le prestige et la renommée mondiale dont jouit cette même région. Ici, sur les côtés sud et nord de Haï Bouamama, point d’essor ! “Mrahba. Aslama”, “Soyez les bienvenus”, lance concurremment un groupe d’hommes d’un certain âge, joignant le geste à la parole et nous invite à prendre place dans cet espace… festif aménagé pour l’heureuse circonstance. “Vous voyez les conditions dans lesquelles nous préparons notre fête !”, avoue Ibrahim, dépité, voulant illustrer la paupérisation qui s’abat depuis plusieurs années sur sa famille, son quartier et une partie considérable de la commune.
Source: Liberté
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