Plus de 11 000 retraités de Sonelgaz n’ont pas touché leur retraite complémentaire depuis quatre mois. L'entreprise publique accuse la mutuelle de cette défaillance, qui accuse à son tour la Fédération des travailleurs. El Watan Week-end fait le point sur la pagaille qui règne à Sonelgaz.
«Pourquoi s’en prendre aux retraités ? Nous avons passé toute notre vie à servir Sonelgaz qui est aujourd’hui le fruit de notre jeunesse. Bon sang, laissez-nous continuer dignement ce qui nous reste à vivre !» Depuis quatre mois, plus de 11 000 retraités du groupe Sonelgaz n’ont pas touché leur retraite complémentaire (20% de la pension de retraite). Des milliers d’autres travailleurs actifs des 72 000 agents que compte cette entreprise publique continuent toujours à contribuer au Fonds de retraite complémentaire (FAR) pour en bénéficier après leur fin de carrière.
Ce système d’aide aux retraités, initié par Sonelgaz en 1997 après l’avènement du régime unique de la Sécurité sociale en 1985 (80%), est aujourd’hui remis en cause. Suspension ou blocage ? Derrière cette décision se cachent de réels conflits entre Sonelgaz, la Mutuelle générale des travailleurs des industries électriques et gazières (Muteg) et la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières (FNTIEG), affiliées à l’UGTA. Des conflits qui ont débouché sur la création d’un syndicat autonome, le Snateg, le 30 décembre dernier, présidé par Abdallah Boukhalfa, de la direction Sonelgaz de Skikda. Quant au secrétaire général de la Fédération des syndicats du groupe Sonelgaz (FNTIEG), Achour Telli, il ne cache pas sa volonté de créer une «Muteg bis». C’est exactement ce que craignent les retraités que nous avons rencontrés qui se voient les seuls à payer le prix de ces discordes.
Pouvoir
«Ce n’est pas la Muteg qui est derrière ce marasme. C’est une guerre de pouvoir et d’intérêts manœuvrée par la FNTIEG sous l’œil de Sonelgaz. Malheureusement, seuls la Muteg et les retraités endossent les conséquences», s’emportent certains retraités. Sonelgaz accuse la Muteg de «mauvaise gestion du fonds de retraite complémentaire» et demande un dédouanement de 125 millions de dinars avec le transfert du FAR au Fonds des œuvres sociales et culturelles (FOSC), une structure qui lui appartient. «Or, ce n’est pas une prestation mutuelle. Pour qu’elle le soit, il faudrait que notre conseil d’administration discute la prestation et l’adopte dans son statut. Chose qui n’a pas été faite. Donc là, nous gérons seulement pour compte», déclare Mohamed Kamel Bey Boumezrag, directeur de la Muteg, rencontré dans son bureau à Alger.
De son côté, la Mutuelle engage un expert qui relève un écart de 47 millions de dinars au lieu des 125 millions de dinars soulevés par Sonelgaz. Pour réévaluer le chiffre, Sonelgaz et la Muteg conviennent d’engager un autre expert qui équilibre la somme à 50 millions de dinars. «Ces 50 millions de dinars représentent les paiements contestés par Sonelgaz», explique Bey Boumezrag. Sonelgaz, mécontente, attaque la Muteg en justice. La cour d’Alger statue par un non-lieu. Pour la Muteg, c’est la division exécutive des services communs, affiliée à la direction des ressources humaines de Sonelgaz, qui est la cause de ce problème.
Contestation
Le directeur de la Muteg explique que la DESC n’a pas fourni les éléments nécessaires pour mener à terme l’opération. «Après la création du Fonds de retraite complémentaire, nous avons effectué tous les paiements aux dépens de la liste envoyée par la DESC. S’il y a une mauvaise gestion, c’est parce que cet organisme de Sonelgaz transmet des informations incomplètes. Leurs fichiers portent des noms et des prénoms, sans informations précises. Pourquoi refusent-ils de nous délivrer le support électronique ?» s’interroge Bey Boumezrag. Pour contester la décision du blocage, les retraités ont observé un sit-in début décembre à Alger devant le siège national du groupe. Ils ont été reçus par le PDG, Noureddine Bouterfa.
Ce dernier promet le règlement de la situation à la fin du mois de décembre dernier. Promesse tenue, mais seul un mois a été payé. «Lors de notre rencontre avec le PDG, ce dernier a tenu pour responsable la mutuelle, qui, selon lui, doit débloquer la situation pour régler définitivement ce problème. D’après Noureddine Bouterfa, le FAR doit être transféré au FOSC. Il nous a aussi promis quelque chose d’important : la pérennité de la retraite complémentaire que nous voudrions tous en tant que retraités», avoue Boualem Aliane, retraité, l’un des cinq membres de la délégation qui ont rencontré le PDG de Sonelgaz le jour du sit-in.
Complot
Nous avons tenté, à notre tour, de rencontrer le PDG, Noureddine Bouterfa, afin soulever avec lui le sujet de la retraite complémentaire, mais nous avons été informés par le biais de son chargé de communication, Hassane Sadki, contacté par téléphone, qu’il n’était pas «en mesure de nous recevoir». Pour lui, «le dossier de la retraite complémentaire n’est plus du ressort de Sonelgaz, mais de la Muteg», affirme Hassane Sadki, en nous communiquant le numéro de téléphone du bureau du secrétaire général de la FNTIEG, Achour Telli, seul «habilité» à nous répondre. «C’est un mensonge. C’est nous, en tant que FNTIEG, qui avons créé ce fonds. Sonelgaz n’a rien à voir dedans. C’est la Muteg qui est responsable du blocage. Elle doit transférer le FAR au FOSC pour pouvoir débloquer la situation», déclare Achour Telli.
Ils sont plusieurs à en vouloir au secrétaire général, notamment les retraités ou la direction de la Muteg. «Un coup de force contre la Muteg est une position illégale de la part de la FNTIEG, alors que son secrétaire général, Achour Telli, est aussi chargé du règlement des conflits sociaux au niveau de l’UGTA ! s’énerve Abdelkader Benfedda, ancien président de la mutuelle de 1999 à 2002. Le syndicat est en train de freiner le fonctionnement de la Muteg.»
«Pourquoi s’en prendre aux retraités ? Nous avons passé toute notre vie à servir Sonelgaz qui est aujourd’hui le fruit de notre jeunesse. Bon sang, laissez-nous continuer dignement ce qui nous reste à vivre !» Depuis quatre mois, plus de 11 000 retraités du groupe Sonelgaz n’ont pas touché leur retraite complémentaire (20% de la pension de retraite). Des milliers d’autres travailleurs actifs des 72 000 agents que compte cette entreprise publique continuent toujours à contribuer au Fonds de retraite complémentaire (FAR) pour en bénéficier après leur fin de carrière.
Ce système d’aide aux retraités, initié par Sonelgaz en 1997 après l’avènement du régime unique de la Sécurité sociale en 1985 (80%), est aujourd’hui remis en cause. Suspension ou blocage ? Derrière cette décision se cachent de réels conflits entre Sonelgaz, la Mutuelle générale des travailleurs des industries électriques et gazières (Muteg) et la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières (FNTIEG), affiliées à l’UGTA. Des conflits qui ont débouché sur la création d’un syndicat autonome, le Snateg, le 30 décembre dernier, présidé par Abdallah Boukhalfa, de la direction Sonelgaz de Skikda. Quant au secrétaire général de la Fédération des syndicats du groupe Sonelgaz (FNTIEG), Achour Telli, il ne cache pas sa volonté de créer une «Muteg bis». C’est exactement ce que craignent les retraités que nous avons rencontrés qui se voient les seuls à payer le prix de ces discordes.
Pouvoir
«Ce n’est pas la Muteg qui est derrière ce marasme. C’est une guerre de pouvoir et d’intérêts manœuvrée par la FNTIEG sous l’œil de Sonelgaz. Malheureusement, seuls la Muteg et les retraités endossent les conséquences», s’emportent certains retraités. Sonelgaz accuse la Muteg de «mauvaise gestion du fonds de retraite complémentaire» et demande un dédouanement de 125 millions de dinars avec le transfert du FAR au Fonds des œuvres sociales et culturelles (FOSC), une structure qui lui appartient. «Or, ce n’est pas une prestation mutuelle. Pour qu’elle le soit, il faudrait que notre conseil d’administration discute la prestation et l’adopte dans son statut. Chose qui n’a pas été faite. Donc là, nous gérons seulement pour compte», déclare Mohamed Kamel Bey Boumezrag, directeur de la Muteg, rencontré dans son bureau à Alger.
De son côté, la Mutuelle engage un expert qui relève un écart de 47 millions de dinars au lieu des 125 millions de dinars soulevés par Sonelgaz. Pour réévaluer le chiffre, Sonelgaz et la Muteg conviennent d’engager un autre expert qui équilibre la somme à 50 millions de dinars. «Ces 50 millions de dinars représentent les paiements contestés par Sonelgaz», explique Bey Boumezrag. Sonelgaz, mécontente, attaque la Muteg en justice. La cour d’Alger statue par un non-lieu. Pour la Muteg, c’est la division exécutive des services communs, affiliée à la direction des ressources humaines de Sonelgaz, qui est la cause de ce problème.
Contestation
Le directeur de la Muteg explique que la DESC n’a pas fourni les éléments nécessaires pour mener à terme l’opération. «Après la création du Fonds de retraite complémentaire, nous avons effectué tous les paiements aux dépens de la liste envoyée par la DESC. S’il y a une mauvaise gestion, c’est parce que cet organisme de Sonelgaz transmet des informations incomplètes. Leurs fichiers portent des noms et des prénoms, sans informations précises. Pourquoi refusent-ils de nous délivrer le support électronique ?» s’interroge Bey Boumezrag. Pour contester la décision du blocage, les retraités ont observé un sit-in début décembre à Alger devant le siège national du groupe. Ils ont été reçus par le PDG, Noureddine Bouterfa.
Ce dernier promet le règlement de la situation à la fin du mois de décembre dernier. Promesse tenue, mais seul un mois a été payé. «Lors de notre rencontre avec le PDG, ce dernier a tenu pour responsable la mutuelle, qui, selon lui, doit débloquer la situation pour régler définitivement ce problème. D’après Noureddine Bouterfa, le FAR doit être transféré au FOSC. Il nous a aussi promis quelque chose d’important : la pérennité de la retraite complémentaire que nous voudrions tous en tant que retraités», avoue Boualem Aliane, retraité, l’un des cinq membres de la délégation qui ont rencontré le PDG de Sonelgaz le jour du sit-in.
Complot
Nous avons tenté, à notre tour, de rencontrer le PDG, Noureddine Bouterfa, afin soulever avec lui le sujet de la retraite complémentaire, mais nous avons été informés par le biais de son chargé de communication, Hassane Sadki, contacté par téléphone, qu’il n’était pas «en mesure de nous recevoir». Pour lui, «le dossier de la retraite complémentaire n’est plus du ressort de Sonelgaz, mais de la Muteg», affirme Hassane Sadki, en nous communiquant le numéro de téléphone du bureau du secrétaire général de la FNTIEG, Achour Telli, seul «habilité» à nous répondre. «C’est un mensonge. C’est nous, en tant que FNTIEG, qui avons créé ce fonds. Sonelgaz n’a rien à voir dedans. C’est la Muteg qui est responsable du blocage. Elle doit transférer le FAR au FOSC pour pouvoir débloquer la situation», déclare Achour Telli.
Ils sont plusieurs à en vouloir au secrétaire général, notamment les retraités ou la direction de la Muteg. «Un coup de force contre la Muteg est une position illégale de la part de la FNTIEG, alors que son secrétaire général, Achour Telli, est aussi chargé du règlement des conflits sociaux au niveau de l’UGTA ! s’énerve Abdelkader Benfedda, ancien président de la mutuelle de 1999 à 2002. Le syndicat est en train de freiner le fonctionnement de la Muteg.»
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