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Chine : la bulle financière qui fait trembler le monde

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  • Chine : la bulle financière qui fait trembler le monde

    La dette cumulée – privée et publique – de la Chine représente près de 215 % de son PIB. Détenteur de l’essentiel du capital des banques du pays, Pékin garde en principe le contrôle de la situation. A condition de parvenir aussi à encadrer la finance parallèle, qui représente déjà 44 % du PIB chinois.


    La Chine coulera-t-elle par sa dette ? La question, qui faisait encore sourire la majorité des économistes il y a seulement trois ans, n’est désormais plus totalement incongrue. Les symptômes de l’inquiétude sont palpables. Par deux fois au moins en 2013, le marché interbancaire a connu une subite poussée de stress, les taux s’envolant à des niveaux proches de 10 %. Le dernier épisode date de la fin décembre et il semble démontrer que la fébrilité fait désormais partie des ingrédients avec lesquels il va falloir compter, de manière récurrente, au sujet de la finances chinoise.
    Celle des milieux d’affaires et des économistes se nourrit de deux inquiétudes principales : le volume d’endettement de l’économie chinoise, d’une part, et la nature de cette dette, d’autre part. Pour ce qui concerne la première, le Bureau national d’audit (BNA) a publié en tout début d’année le résultat très attendu de son analyse des finances locales chinoises. Le bilan est plutôt inquiétant : en intégrant un échelon administratif nouveau dans ses calculs – le village – le BNA affirme que la dette des gouvernements locaux s’établissait à 17.900 milliards de yuans à la mi-2013, contre 10.700 milliards à la fin 2010, soit une hausse de 67,3 % en deux ans et demi.
    Fitch ne s’était pas trompé
    L’agence Fitch, qui fit figure de pessimiste lorsqu’elle annonça que la dette cumulée, privée et publique, pourrait atteindre 218 % du PIB à la fin 2013 (contre 131 % cinq ans plus tôt), ne s’est finalement pas beaucoup trompée. L’Académie chinoise des sciences sociales a en effet établi que le montant avoisinait 215 % du PIB. Un niveau très élevé pour un pays en développement, à l’Etat providence encore embryonnaire et dont la population va vieillir rapidement. Mais c’est surtout la croissance fulgurante de cette dette qui inquiète.

    Sur le papier, Pékin garde le contrôle de la situation, du fait qu’il détient l’essentiel des banques chinoises et peut donc intervenir à tout moment. Si les niveaux de créances douteuses affichés par les grandes banques, situés autour de 1 %, ne convainquent guère, beaucoup d’économistes estiment que l’Etat peut réitérer, le cas échéant, les sauvetages bancaires qu’il avait opérés à la fin des années 1990.

    Encore faut-il que la finance informelle ne devienne pas totalement incontrôlable. Or, c’est là que réside le véritable flou. Face à un système bancaire averse au risque et incapable de financer correctement le secteur privé, ce « shadow banking », vient notamment offrir des financements aux petites sociétés qui, à 90 % d’entre elles selon Citic Securities, n’ont pas accès au crédit bancaire. Cette finance de l’ombre, encore marginale il y a cinq ans, a doublé entre 2010 et 2012 pour représenter 44 % du PIB chinois à la fin 2012 selon Standard & Poor’s.

    Les autorités tentent donc aujourd’hui de reprendre en main cette nébuleuse. Elles ont publié, début décembre, un texte dont le contenu commence à filtrer dans les médias du pays.

    Finances officielle et officieuse très imbriquées

    Ce « document 107» émanant directement du gouvernement central se garde de condamner catégoriquement la finance de l’ombre. Il n’hésite pas à mettre en avant son rôle « bénéfique » et « inévitable » pour le financement de l’économie. Pour autant, les nouvelles régulations visent deux objectifs. D’une part, il s’agit de mieux superviser ce secteur, en clarifiant notamment le rôle dévolu à chacun des grands régulateurs financiers du pays (Bourse, banque et assurance, sans compter la banque centrale).


    D’autre part, le but est d’encadrer fortement, voire d’interdire aux banques chinoises les pratiques qui, jusqu’à présent, leur permettaient de contourner les normes prudentielles via des activités hors-bilan. Pékin vient d’ailleurs d’annoncer qu’il allait désormais imposer à ses grands établissements une plus grande transparence, en ligne avec le comité de Bâle. Ils devront notamment mieux communiquer sur leurs activités hors-bilan. Preuve que c’est bien l’imbrication entre finance officielle et officieuse qui pourrait constituer, en cas de crise, le principal maillon de propagation de la panique.

    les échos
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