Bonsoir, la formidable saga de Tonic Emballage.
-----------------------------------------------------------------
L’ascension de Tonic a été freinée par le surendettement. Après une période d’incertitude, le leader algérien de l’emballage veut en finir avec le contentieux qui l’oppose à son bailleur.
Comment expliquer l’ascension fulgurante de cette petite Sarl algérienne devenue subitement un acteur incontournable des secteurs de l’emballage et de l’imprimerie ? Pourquoi n’a-t-elle pas de concurrents ? Va-t-elle conserver son statut de leader ? Lors de sa création, en 1985, Tonic n’est qu’une « petite » entreprise familiale dirigée par M. Djerrar et ses trois enfants : Abdelghani, Okba et Mohamed. Son créneau d’affaires se limite alors à la commercialisation du papier et à la récupération de produits usagés à base de papiers et cartons (emballages, produits de l’impression graphique, journaux, etc.).
Pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette incroyable success story, il est nécessaire d’opérer un bref retour dans le passé.
La naissance de Tonic intervient dans une période marquée à la fois par l’effondrement des monopoles d’état et le contre-choc pétrolier de 1986 qui plonge alors l’Algérie dans une récession économique sans précédent. C’est aussi à cette époque qu’une partie de l’élite politique préconise un changement de cap vers la libéralisation du marché, en apportant un appui direct au secteur privé jusque-là marginalisé. Tonic compte parmi les entreprises (devenues depuis de grands groupes privés) à profiter, non sans risques, de la conjoncture. En effet, son investissement de départ est principalement constitué de fonds propres.
Aux premières années de l’Indépendance, la filière papetière connaît un essor appréciable. Tous produits confondus, l’offre sur le marché local passe de 40 000 tonnes, en 1962, à 400 000 vingt ans plus tard.
Qualité et innovation. Dès 1988, l’entreprise se lance dans l’industrie de l’emballage en élargissant ses activités au tri des déchets puis à leur transformation. Consciente de la rentabilité du créneau, Tonic n’hésite pas à multiplier ses investissements. Ce qui lui permet d’acquérir des équipements sophistiqués en un laps de temps relativement court. Très vite, elle diversifie sa gamme en développant de nouvelles lignes de produits.
Pour les valoriser, la société se donne les moyens de créer elle-même le design et de réaliser les impressions graphiques. Un parc de groupes d’impression, de vernissage et de séchage est acquis auprès du constructeur allemand KBA. Grâce à ce matériel de dernière génération, l’imprimerie devient peu à peu la deuxième activité principale de Tonic. L’entreprise finit par se hisser au rang de premier imprimeur d’Afrique. En misant sur la qualité et l’innovation, Tonic séduit une large frange des utilisateurs locaux. Elle inonde le marché de produits aussi divers que les gobelets, les barquettes, les sacs pour les courses, les boîtes à pizza, les emballages de médicaments, les articles de papeterie…
Aujourd’hui, la réputation du label dépasse les frontières du pays. Grâce à un excellent rapport qualité/prix, Tonic a pu décrocher des parts de marché en Italie, en Allemagne, au Maroc, ou encore en Tunisie. En France, des enseignes aussi prestigieuses que LVMH, Cartier ou Yves Saint-Laurent ont manifesté leur intérêt pour ses sacs de shopping personnalisés. Un contrat de 44 millions d’euros a été signé avec des abattoirs espagnols pour la fourniture d’emballages alimentaires.
Cette première expérience (concluante) à l’export a ouvert de nouvelles perspectives à l’entreprise. à l’avenir, la dimension internationale sera intégrée à son plan d’investissements.
Elle est d’ores et déjà à la recherche de contrats à l’étranger – de préférence des partenariats à long terme. Ainsi la société prévoit d’écouler l’équivalent de 26 millions d’euros par an sur des marchés tiers.
Tonic possède une nouvelle usine, pour la fabrication de papier tissu (ouate de cellulose), alimentée à partir de matières recyclées. Inaugurée à la fin de l’année 2005, elle est dotée d’une ligne complète de machines de technologie finlandaise, acquise pour 3 millions d’euros auprès de Metso Paper. Cette dernière est d’ailleurs considérée comme le chef de file mondial des procédés, machines, équipements et services dans le domaine du papier. Première du genre en Algérie et deuxième sur le continent après l’Afrique du Sud, l’usine dispose d’une capacité de 25 000 tonnes par an, soit 80 tonnes au quotidien. Une installation qui permet d’élargir la gamme de Tonic.
En effet, de nombreux dérivés de consommation courante peuvent être obtenus à partir du papier tissu : mouchoirs, nappes, papier hygiénique, essuie-mains… Une fois sur le marché, ces produits se substituent à ceux de l’importation, ce qui permet une économie substantielle de devises fortes.
La suite...
-----------------------------------------------------------------
L’ascension de Tonic a été freinée par le surendettement. Après une période d’incertitude, le leader algérien de l’emballage veut en finir avec le contentieux qui l’oppose à son bailleur.
Comment expliquer l’ascension fulgurante de cette petite Sarl algérienne devenue subitement un acteur incontournable des secteurs de l’emballage et de l’imprimerie ? Pourquoi n’a-t-elle pas de concurrents ? Va-t-elle conserver son statut de leader ? Lors de sa création, en 1985, Tonic n’est qu’une « petite » entreprise familiale dirigée par M. Djerrar et ses trois enfants : Abdelghani, Okba et Mohamed. Son créneau d’affaires se limite alors à la commercialisation du papier et à la récupération de produits usagés à base de papiers et cartons (emballages, produits de l’impression graphique, journaux, etc.).
Pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette incroyable success story, il est nécessaire d’opérer un bref retour dans le passé.
La naissance de Tonic intervient dans une période marquée à la fois par l’effondrement des monopoles d’état et le contre-choc pétrolier de 1986 qui plonge alors l’Algérie dans une récession économique sans précédent. C’est aussi à cette époque qu’une partie de l’élite politique préconise un changement de cap vers la libéralisation du marché, en apportant un appui direct au secteur privé jusque-là marginalisé. Tonic compte parmi les entreprises (devenues depuis de grands groupes privés) à profiter, non sans risques, de la conjoncture. En effet, son investissement de départ est principalement constitué de fonds propres.
Aux premières années de l’Indépendance, la filière papetière connaît un essor appréciable. Tous produits confondus, l’offre sur le marché local passe de 40 000 tonnes, en 1962, à 400 000 vingt ans plus tard.
Qualité et innovation. Dès 1988, l’entreprise se lance dans l’industrie de l’emballage en élargissant ses activités au tri des déchets puis à leur transformation. Consciente de la rentabilité du créneau, Tonic n’hésite pas à multiplier ses investissements. Ce qui lui permet d’acquérir des équipements sophistiqués en un laps de temps relativement court. Très vite, elle diversifie sa gamme en développant de nouvelles lignes de produits.
Pour les valoriser, la société se donne les moyens de créer elle-même le design et de réaliser les impressions graphiques. Un parc de groupes d’impression, de vernissage et de séchage est acquis auprès du constructeur allemand KBA. Grâce à ce matériel de dernière génération, l’imprimerie devient peu à peu la deuxième activité principale de Tonic. L’entreprise finit par se hisser au rang de premier imprimeur d’Afrique. En misant sur la qualité et l’innovation, Tonic séduit une large frange des utilisateurs locaux. Elle inonde le marché de produits aussi divers que les gobelets, les barquettes, les sacs pour les courses, les boîtes à pizza, les emballages de médicaments, les articles de papeterie…
Aujourd’hui, la réputation du label dépasse les frontières du pays. Grâce à un excellent rapport qualité/prix, Tonic a pu décrocher des parts de marché en Italie, en Allemagne, au Maroc, ou encore en Tunisie. En France, des enseignes aussi prestigieuses que LVMH, Cartier ou Yves Saint-Laurent ont manifesté leur intérêt pour ses sacs de shopping personnalisés. Un contrat de 44 millions d’euros a été signé avec des abattoirs espagnols pour la fourniture d’emballages alimentaires.
Cette première expérience (concluante) à l’export a ouvert de nouvelles perspectives à l’entreprise. à l’avenir, la dimension internationale sera intégrée à son plan d’investissements.
Elle est d’ores et déjà à la recherche de contrats à l’étranger – de préférence des partenariats à long terme. Ainsi la société prévoit d’écouler l’équivalent de 26 millions d’euros par an sur des marchés tiers.
Tonic possède une nouvelle usine, pour la fabrication de papier tissu (ouate de cellulose), alimentée à partir de matières recyclées. Inaugurée à la fin de l’année 2005, elle est dotée d’une ligne complète de machines de technologie finlandaise, acquise pour 3 millions d’euros auprès de Metso Paper. Cette dernière est d’ailleurs considérée comme le chef de file mondial des procédés, machines, équipements et services dans le domaine du papier. Première du genre en Algérie et deuxième sur le continent après l’Afrique du Sud, l’usine dispose d’une capacité de 25 000 tonnes par an, soit 80 tonnes au quotidien. Une installation qui permet d’élargir la gamme de Tonic.
En effet, de nombreux dérivés de consommation courante peuvent être obtenus à partir du papier tissu : mouchoirs, nappes, papier hygiénique, essuie-mains… Une fois sur le marché, ces produits se substituent à ceux de l’importation, ce qui permet une économie substantielle de devises fortes.
La suite...
Commentaire