Abderrezzak Lachachi, président de L’AC2A, au Forum de “Liberté”
“Des concessionnaires auto vont fermer en 2014”
Par : Mohamed-Chérif LACHICHI
Après avoir battu tous les records, le marché automobile se rétrécit aujourd’hui considérablement. Un “coup de frein” diversement apprécié, que l’on soit conducteur ou piéton…
Invité, hier, au forum de Liberté, Abderrezzak Lachachi, président de l’Association des concessionnaires algériens de l’automobile (AC2A), a révélé qu’après la croissance exceptionnelle connue par les ventes de véhicules en 2012, le marché de l’automobile s’oriente, dorénavant, vers une période de vaches maigres. “En 2012, nous avons vécu un tsunami que personne n’a vu venir, soit une demande exceptionnelle qui a fait monter les ventes jusqu’à 550 000 véhicules. Mais depuis le mois de mai 2013, c’est la dégringolade…”, a-t-il dévoilé.
Pour M. Lachachi, cette tendance baissière va se poursuivre et va même entraîner la fermeture de plusieurs commerces de vente de véhicules. “Certains concessionnaires vont mettre la clé sous le paillasson, et ce, dès 2014”, prédit-il. Pour donner une idée de cette chute drastique des ventes de véhicules en Algérie, le président de l’AC2A prendra l’exemple du mois de novembre 2012 où il a été enregistré une augmentation de +80% par rapport à la même période en 2011. Et concernant le mois de novembre qui vient de s’écouler, la baisse est estimée à -38% par rapport à l’année précédente.
Une situation difficile pour les “commerciaux” confrontés à une chute inexorable de la demande conjuguée à un niveau des stocks très important. Mais, pourquoi une telle baisse ? M. Lachachi et l’association qu’il préside se penchent actuellement sur les facteurs qui seraient derrière cette désaffection toute nouvelle des Algériens pour la voiture. “Si l’on sait pertinemment que la demande a explosé en 2012 (+43%) du fait des augmentations de salaires pour des milliers de fonctionnaires, on connaît, en revanche, beaucoup moins les raisons de cette baisse”.
Il faut dire aussi qu’à présent, tout le monde possède une voiture. Ou presque. Être propriétaire d’une voiture en Algérie n’est plus synonyme, semble-t-il, de réussite sociale. Ainsi, l’Algérien ne s’identifierait plus à cet objet qui, dans la réalité, est de moins en moins perçu comme un “signe de richesse”.
Par ailleurs, les autorités, qui n’ont pas réussi à endiguer la déferlante de véhicules importés, commencent à peine à s’inquiéter du nombre de voitures en circulation sur les routes.
On se souvient qu’à plusieurs reprises, le gouvernement avait voulu faire “marche arrière” en procédant, notamment, à la suppression du crédit automobile et à l'instauration de la taxe automobile, des mesures très décriées mais qui, à aucun moment, n’ont eu raison d’une demande toujours aussi forte.
La première explication qui vient à l’esprit tiendrait au fait que la dépense automobile se retrouve aujourd’hui de plus en plus concurrencée par d’autres postes, à commencer par l’immobilier et, notamment, l’opération achat-vente de l’AADL. Mais non, pour l’orateur, ce facteur aurait très certainement agi, mais dans une “proportion minime”.
D’après lui, l’hypothèse qui tient le plus la route, c’est celle de “la malvie” : “Avoir une voiture, d’accord. Mais pour aller où et pour faire quoi ?”, s’est-il demandé. Cet éclaircissement d’ordre “sociologique” vient rappeler, en outre, que les “embouteillages” participent également à la détérioration de la qualité de notre cadre de vie et au marasme généralisé dans le pays.
Dans la plupart des grandes agglomérations, la circulation automobile est devenue, en effet, atroce. À Alger, la capitale, on a vite senti l’impact négatif sur la santé, au point où l’on y organise, depuis peu, une “Journée sans voiture”, une initiative écologique qui connaît, chaque fois, un franc succès. Et puis, mêmes les capacités d’accueil de notre réseau routier ne suffisent plus. Une situation qui aurait été très davantage catastrophique si le secteur des travaux publics n’avait pas bénéficié de grosses enveloppes financières…
Vendeur de voitures, un métier ?
“Des concessionnaires auto vont fermer en 2014”
Par : Mohamed-Chérif LACHICHI
Après avoir battu tous les records, le marché automobile se rétrécit aujourd’hui considérablement. Un “coup de frein” diversement apprécié, que l’on soit conducteur ou piéton…
Invité, hier, au forum de Liberté, Abderrezzak Lachachi, président de l’Association des concessionnaires algériens de l’automobile (AC2A), a révélé qu’après la croissance exceptionnelle connue par les ventes de véhicules en 2012, le marché de l’automobile s’oriente, dorénavant, vers une période de vaches maigres. “En 2012, nous avons vécu un tsunami que personne n’a vu venir, soit une demande exceptionnelle qui a fait monter les ventes jusqu’à 550 000 véhicules. Mais depuis le mois de mai 2013, c’est la dégringolade…”, a-t-il dévoilé.
Pour M. Lachachi, cette tendance baissière va se poursuivre et va même entraîner la fermeture de plusieurs commerces de vente de véhicules. “Certains concessionnaires vont mettre la clé sous le paillasson, et ce, dès 2014”, prédit-il. Pour donner une idée de cette chute drastique des ventes de véhicules en Algérie, le président de l’AC2A prendra l’exemple du mois de novembre 2012 où il a été enregistré une augmentation de +80% par rapport à la même période en 2011. Et concernant le mois de novembre qui vient de s’écouler, la baisse est estimée à -38% par rapport à l’année précédente.
Une situation difficile pour les “commerciaux” confrontés à une chute inexorable de la demande conjuguée à un niveau des stocks très important. Mais, pourquoi une telle baisse ? M. Lachachi et l’association qu’il préside se penchent actuellement sur les facteurs qui seraient derrière cette désaffection toute nouvelle des Algériens pour la voiture. “Si l’on sait pertinemment que la demande a explosé en 2012 (+43%) du fait des augmentations de salaires pour des milliers de fonctionnaires, on connaît, en revanche, beaucoup moins les raisons de cette baisse”.
Il faut dire aussi qu’à présent, tout le monde possède une voiture. Ou presque. Être propriétaire d’une voiture en Algérie n’est plus synonyme, semble-t-il, de réussite sociale. Ainsi, l’Algérien ne s’identifierait plus à cet objet qui, dans la réalité, est de moins en moins perçu comme un “signe de richesse”.
Par ailleurs, les autorités, qui n’ont pas réussi à endiguer la déferlante de véhicules importés, commencent à peine à s’inquiéter du nombre de voitures en circulation sur les routes.
On se souvient qu’à plusieurs reprises, le gouvernement avait voulu faire “marche arrière” en procédant, notamment, à la suppression du crédit automobile et à l'instauration de la taxe automobile, des mesures très décriées mais qui, à aucun moment, n’ont eu raison d’une demande toujours aussi forte.
La première explication qui vient à l’esprit tiendrait au fait que la dépense automobile se retrouve aujourd’hui de plus en plus concurrencée par d’autres postes, à commencer par l’immobilier et, notamment, l’opération achat-vente de l’AADL. Mais non, pour l’orateur, ce facteur aurait très certainement agi, mais dans une “proportion minime”.
D’après lui, l’hypothèse qui tient le plus la route, c’est celle de “la malvie” : “Avoir une voiture, d’accord. Mais pour aller où et pour faire quoi ?”, s’est-il demandé. Cet éclaircissement d’ordre “sociologique” vient rappeler, en outre, que les “embouteillages” participent également à la détérioration de la qualité de notre cadre de vie et au marasme généralisé dans le pays.
Dans la plupart des grandes agglomérations, la circulation automobile est devenue, en effet, atroce. À Alger, la capitale, on a vite senti l’impact négatif sur la santé, au point où l’on y organise, depuis peu, une “Journée sans voiture”, une initiative écologique qui connaît, chaque fois, un franc succès. Et puis, mêmes les capacités d’accueil de notre réseau routier ne suffisent plus. Une situation qui aurait été très davantage catastrophique si le secteur des travaux publics n’avait pas bénéficié de grosses enveloppes financières…
Vendeur de voitures, un métier ?
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