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Gaz de schiste, le Maroc bon candidat

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  • Gaz de schiste, le Maroc bon candidat

    • Les réserves évaluées à 68.000 milliards de pieds cubes
    • Le pays est-il capable de gérer les défis environnementaux?
    • La BAD propose accès à l’information et prêts pour le financement


    LE gaz de schiste serait une solution miracle pour l’Afrique, selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD), publié en fin de semaine dernière. Baisse des cours et démocratisation du gaz conventionnel, et retombées économiques substantielles sont les deux grandes conséquences retenues par le rapport. Pour autant, il faut savoir rester prudent, en raison d’extrêmes problèmes environnementaux que l’extraction de ce gaz peut engendrer et des quantités d’eau phénoménales nécessaires à son exploitation. Ainsi, les défis environnementaux sont la première entrave à la «révolution du schiste». Le rapport souligne même que dans certains cas, ces défis peuvent «être si élevés qu’il serait préférable que l’État interdise la production de gaz de schiste». Des secousses sismiques ont même été notées près de nombreux sites d’extraction de gaz de schiste. Si aucune étude n’a encore prouvé le rapport de cause à effet, l’observation empirique permet d’établir une base solide à ces soupçons.

    Le rapport, intitulé «Le gaz de schiste et ses implications pour l’Afrique et la Banque africaine de développement», encourage donc l’exploitation mesurée des gisements dont le continent regorge. Pour autant, tous les pays ne sont pas concernés. Parmi les pays concernés, figure le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Mauritanie et l’Afrique du Sud. L’Egypte, considérée comme pays du Moyen-Orient, n’a pas été prise en considération dans les calculs des auteurs du rapport. Si cette région dispose de quantités suffisantes de gaz conventionnel, et n’a donc aucune raison de se lancer dans l’exploitation du gaz de schiste, plus coûteuse et moins écologique, ce n’est pas le cas du Caire, qui aurait donc bien besoin de cette ressource pour alléger sa facture énergétique.

    Dans le cas précis du Maroc, l’énergie est un réel problème, et une nouvelle source lui permettrait d’alléger considérablement sa facture pétrolière. Ses gisements sont «répartis de manière complexe et irrégulière qui nécessitera une vaste opération de collecte de données», mais les bassins de Tindouf et Tadla semblent avoir la meilleure qualité de gaz de schiste exploitable. Les réserves marocaines sont estimées à 68.000 milliards de pieds cubes (ndlr : 1 pied cube = 30 centimètres cubes), dont 11.000 milliards exploitables. Une aubaine pour un pays qui a de faibles productions de gaz (4 millions de pieds cubes en 2010). L’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) étudie déjà le potentiel de gaz de schiste avec la compagnie américaine San Leon depuis 2010. Des puits d’exploration ont d’ores et déjà été forés.




    Mais au-delà même de la contrainte environnementale qui risque d’en découler et des processus qu’il faudra mettre en place pour maîtriser les «dégâts collatéraux», la technique même d’extraction de gaz de schiste réclame des quantités phénoménales d’eau. Parallèlement, comme le signalent les enquêtes de L’Economiste citées dans l’édito de L’Economiste n°4100 du 28 août 2013, s’il y a cinq à six années encore, le Maroc était un modèle en matière de gestion des ressources en eau, aujourd’hui, force est de constater que les choses ne sont plus ce qu’elles étaient, et que l’eau redevient un enjeu de taille. «Des raréfactions, des baisses de pression, des coupures et jusqu’à des pénuries» sont notées dans tout le pays, du nord au sud, alors même que l’hiver a été particulièrement pluvieux.

    La BAD se propose pour jouer le rôle d’«honest booker», l’intermédiaire impartial qui aiderait les pays intéressés à «avoir accès à des informations fiables quant aux effets éventuels sur l’environnement» et à «bien comprendre les solutions possibles pour ces défis». La banque africaine propose aussi des prêts d’assistance technique, voire même le financement des infrastructures liées à l’exploitation de ce gaz si nécessaire.

    Rime AIT EL HAJ
    L'économiste
    Dernière modification par icosium, 23 octobre 2013, 20h55.
    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

  • #2
    Neine Danke
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    ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
    Napoléon III

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