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Trop tôt pour parier sur le retour du charbon

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  • Trop tôt pour parier sur le retour du charbon

    En décembre 2012, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a calculé que le charbon pourrait être la première énergie au monde d’ici 2017. «Pourtant il est trop tôt pour parier sur le retour de cette matière, notamment dans la zone Asie. Les prix vont probablement rester bas pour 2013», indique Florent Detroy, rédacteur en chef de Matières à Profits, une lettre d’investissement orientée sur les matières premières dans sa note: «Charbon, évitez la noyade!». Il y précise d’ailleurs que la hausse des importations sera freinée d’abord parce que les producteurs chinois vont accroître leur production. Pour les analystes du cabinet Jefferies, la production de charbon devrait augmenter de 20% d’ici 2015, représentant 450 millions de tonnes. Or à la différence de l’AIE, Jefferies estime que la Chine n’importera que 100 millions de tonnes d’ici 2015. En parallèle, les prix sur le marché international vont rester bas, explique Detroy tout en commentant ses propos.
    Le développement des gaz de schiste aux Etats-Unis rend actuellement le charbon moins compétitif sur le marché national. L’AIE a calculé que la consommation américaine de charbon va passer de 697 millions de tonnes en 2011 à 600 millions de tonnes d’ici 2017. Les charbonniers américains essaient d’exporter leur production, ce qui va accroître l’offre sur le marché et déprécier les prix. «Le mouvement d’annulation des barrières aux prix du charbon thermique ne conduira pas à une hausse forte car la demande est faible du fait du ralentissement économique international», comme le résume pour sa part Zhang Yongjun, analyste à la China Center for International Economic Exchanges. Fin décembre, la National Development and Reform Commission (NDRC) chinoise, l’organe de contrôle du marché énergétique chinois, a décidé de déréguler le marché. «C’est proprement un tournant majeur pour la Chine, et donc pour le marché du charbon», de l’avis du spécialiste des matières premières. Selon l’AIE, les importations chinoises de charbon devraient atteindre 300 millions de tonnes sur les cinq prochaines années. De compagnies comme l’Indonésienne Bumi Resources, ou l’Australienne Peabody Energy sauront en profiter.
    Et pour profiter de la hausse de la demande énergétique en Asie, l’expert recommande un autre secteur: celui de l’uranium. Ce dernier, qui a déjà commencé sa reconquête depuis quelques semaines, pourrait rapidement retrouver ses niveaux du début 2011. A noter que le charbon est la source d’énergie la plus utilisée au Maroc, facilement transportable avec une haute teneur en énergie. Près de 65% de l’énergie au Maroc est produite à base de charbon. La Centrale Thermique de Jorf Lasfar utilise une technologie moderne «charbon propre» qui permet de minimiser les effets nocifs sur l’environnement.
    l'économiste
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