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MAROC, Quand l’UE veut faire des affaires

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  • MAROC, Quand l’UE veut faire des affaires

    Le vice-président de la Commission européenne conduit une grosse délégation de patrons
    Co-localisation, promotion des PME et freins à l’investissement au menu




    «co-localisation», pour Abdelkader Amara , ou «internationalisation des entreprises» pour Antonio Tajani, les deux responsables s’accordent sur le renforcement du partenariat industriel entre le Maroc et l’UE, dans le cadre d’une logique «win-win»





    C’EST une «mission pour la croissance» qu’a entamée Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne, hier à Rabat. L’objectif est de «renforcer les relations maroco-européennes grâce à une bonne politique de partenariat industriel», a souligné Tajani, qui était accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires, représentant plusieurs pays et différents secteurs. Côté marocain, «nous sommes très intéressés par l’amélioration du climat des affaires pour attirer plus d’investissements européens», a affirmé Saâd Dine El Otmani, ministre des Affaires étrangères. Néanmoins, «nous avons besoin d’être rassurés que nous comptons pour l’Europe», a noté Abdelkader Amara, ministre du Commerce et de l’Industrie. La réponse du vice-président de la Commission européenne ne s’est pas fait attendre, en précisant que l’Europe «a confiance dans le Maroc, avec qui nous avons choisi de travailler, notamment pour sa stabilité politique». La délégation présidée par Antonio Tajani a rencontré différents responsables marocains, dont le Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, et le ministre des Finances chargé du Budget Idriss Azami. L’objectif est de «jauger le potentiel pour nouer des partenariats d’affaires, des collaborations technologiques et d’accéder au marché marocain», comme l’a souligné dans une tribune exclusive sur nos colonnes Tajani (cf.www.leconomiste.com, notre édition du 26 novembre). Une autre rencontre est prévue aujourd’hui à Casablanca, avec la CGEM et les dirigeants du secteur privé. L’idée est également de sonder la partie marocaine sur certains sujets qui font l’objet de débat en Europe. Il s’agit notamment de la question de délocalisation, qui suscite une polémique dans les pays de la rive nord de la Méditerranée. Pour Abdelkader Amara, «nous sommes dans une logique de co-localisation et de co-développement, basée sur une relation win-win». Les interventions de plusieurs membres de la délégation européenne ont versé dans le même sens. D’autant plus qu’ils préfèrent parler «d’internationalisation des entreprises, plutôt que de délocalisation». Néanmoins, si les entrepreneurs européens ont affiché leur volonté «d’augmenter leurs investissements au Maroc», comme l’a avancé Tajani, ils déplorent cependant la persistance de certains freins à l’acte d’investir. En tête, la problématique de l’indépendance de la Justice, qui est revenue en boucle au fil des interventions de la délégation. Sur ce point, Azami a estimé qu’il s’agit d’un «chantier important, mené par un ministre réformateur, qui a fait face à des résistances farouches». Autre problème évoqué: les délais de paiement, notamment de l’Etat. Une question souvent soulevée par les opérateurs nationaux depuis plusieurs années. Néanmoins, «le gouvernement s’est engagé à appliquer un délai légal de 60 jours, avec des indemnités en cas de retard, que ce soit pour l’Administration, ou pour les entreprises entre elles», a affirmé le ministre chargé du Budget. Ces retards qui pèsent sur la trésorerie des entreprises concernent également le remboursement de la TVA. Toutefois, il est indiqué que des efforts ont été entrepris dans ce sens, ayant permis d’augmenter le taux de remboursement de 30% par rapport à 2011», selon Azami.
    Outre ces freins aux investissements, les rencontres des ministres marocains avec les membres de la délégation européenne ont été également l’occasion de présenter les opportunités d’investissement qu’offre le Maroc. «Auparavant, nous misions sur la proximité géographique et culturelle avec l’Europe, mais nous avons pris conscience qu’il fallait la renforcer par une offre attractive basée sur une logique win-win», a noté Amara. En effet, les opérateurs européens, notamment allemands, ont insisté sur l’importance de la «visibilité des perspectives de développement du pays, en plus des autres facteurs d’amélioration du climat des affaires». Etant conscient que le marché national de 33 millions de consommateurs peut s’avérer étroit pour certaines grandes entreprises, Amara a fait la promotion du Maroc en tant que «plateforme pour les opérateurs européens pour aller vers les pays d’Afrique subsaharienne et vers le marché maghrébin».
    Lettres d’intention
    Abdelkader Amara, ministre de l’Industrie, et Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne, ont signé trois lettres d’intention.
    - La lettre d’intention relative au dialogue sur la politique des PME, inspirée du Small Business act, mis en place en Europe, entend «promouvoir la compréhension mutuelle, renforcer la coopération bilatérale, échanger des informations sur la politique des PME, et établir des canaux de communication afin de renforcer l’échange d’informations».
    - La 2e lettre d’intention porte sur l’Accord sur l’évaluation de la conformité et l’acceptation des produits industriels (ACAA). L’objectif est d’accélérer les travaux de préparation afin de lancer les négociations sur cet accord au cours de 2013 pour le secteur des produits électriques et des jouets.
    - La 3e lettre d’intention concerne le renforcement de la coopération et de l’échange d’informations dans le domaine de la normalisation. Cela permettra d’approfondir le partenariat dans le domaine de la normalisation, sur la base des principes, réglementations et normes en vigueur à l’échelle internationale.
    Doléances
    La rencontre des entrepreneurs européens avec les responsables gouvernementaux a été également l’occasion pour évoquer certains problèmes spécifiques. C’est notamment le cas pour certains opérateurs qui ont interpelé Idriss Azami sur la lourdeur des procédures au niveau de l’Office des changes, «qui peuvent aller jusqu’à 6 ou 7 mois». Le ministre, qui a promis de prendre en charge ce dossier, a été également interpelé par la représentante de l’entreprise italienne de construction Toddini Salini, qui était présente au Maroc jusqu’à 2008. La dirigeante du groupe italien a déploré le retard d’exécution du jugement dans une affaire devant la Justice. Là aussi, Azami a affirmé que «si le jugement est définitif, nous ne pouvons que nous exécuter».
    Mohamed Ali MRABI IN L'ECONOMISTE
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