L’Algérie perd encore deux places au classement Doing Business
de l’inefficience de l’administration, du fisc et du commerce extérieur
de l’inefficience de l’administration, du fisc et du commerce extérieur
Des lourdeurs procédurales sont également citées dans le rapport pour ce qui est de la création d’entreprises en Algérie.
Il est toujours aussi difficile de faire des affaires en Algérie, si ce n’est plus difficile aujourd’hui. D’après l’indice annuel Doing Business de la Société financière internationale (SFI), organe du groupe de la Banque mondiale, l’Algérie a encore une fois glissé dans le classement mesurant la régulation et l’environnement des affaires dans 185 économies mondiales.
Pis encore, l’Algérie, qui perd cette année deux places, est la plus mal classée de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA). Région déstabilisée depuis 2011, rappelons-le, par les révoltes arabes. L’Algérie se retrouve donc à la 152e place de ce classement qui compte des pays comme la Tunisie, le Maroc et l’Egypte, sans toutefois prendre en considération les économies de pays comme la Libye ou la Syrie.
Cette nouvelle contre-performance est due aux mauvais points cumulés sur pratiquement tous les critères pris en considération par la SFI dans l’établissement de son classement. A l’exception de l’indicateur d’octroi de prêts où l’Algérie a progressé de 23 places en une année (du 152e rang en 2012 au 129e rang en 2013), le rapport Doing Business note un glissement de une à 5 places dans l’ensemble des critères restants. Les plus marquants demeurent celui du raccordement à l’électricité où l’Algérie a perdu 4 places et celui du paiement des impôts où elle recule de 5 places.
On peut trouver étrange, pour un pays producteur d’énergie, de se placer à 165e place du classement établi à partir du critère raccordement à l’électricité, d’autant plus que l’organe de la Banque mondiale précise qu’il faut 159 jours pour obtenir un raccordement au réseau énergétique en Algérie contre une moyenne de 84 jours dans la région MENA et de 98 jours en zone OCDE. La SFI note également, et c’est un fait ahurissant, que le coût du raccordement est beaucoup plus élevé en Algérie que dans les deux zones précitées (40% plus élevé que la moyenne dans la zone MENA).
Pour ce qui est du volet relatif aux impôts, le rapport de la Banque mondiale démontre l’étendue de la pression fiscale subie par les opérateurs en activité sur le marché algérien. Il écorne ainsi le discours officiel selon lequel celle-ci est réduite en Algérie. Les données de la SFI démontrent que si l’impôt sur les profits est extrêmement réduit comparativement à d’autres pays (6,6%), les taxes parafiscales ainsi que de nombreuses et diverses taxes alourdissent la charge fiscale, qui absorbe au final 72% du profit net alors que celle-ci ne grève qu’une moyenne de 32,3% des profits dans la région MENA et de 42,7% dans la zone OCDE.
La lourdeur des procédures fiscales est également mise à l’index par la Banque mondiale, qui précise qu’avec 29 paiements par an, l’opérateur doit consacrer 451 heures au fisc, soit le triple de ce qui est demandé dans les autres pays. Ces mêmes lourdeurs procédurales sont également pointées dans le rapport pour ce qui est de la création d’entreprise en Algérie, qui se distingue par le nombre de procédures (14 contre 8 en région MENA et 5 en zone OCDE) pour lesquelles il faut un délai de 25 jours.
Enfin, pour ce qui est des données relatives au commerce extérieur, le rapport de la SFI met à nu les limites de la politique de promotion des exportations dans la mesure où les coûts et procédures à l’export sont caractérisés par leur lourdeur.
Les coûts à l’export en Algérie sont trois plus élevés qu’au Maroc ; ils se situent pratiquement au même niveau que les coûts à l’import, contrairement à ce qui se fait chez nos voisins marocains et tunisiens où les coûts à l’export sont nettement plus faibles que ceux à l’import. Doing Business confirme enfin que les coûts à l’import sont 50% plus cher en Algérie qu’en Tunisie et au Maroc. Des données à méditer !
El Watan - Roumadi Melissa
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