RFI
Le cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani, l’émir du Qatar, est arrivé ce mardi 23 octobre pour une visite historique dans la bande de Gaza, la première d'un chef d'Etat depuis que le Hamas a pris le contrôle de ce territoire palestinien en 2007. Cette brève visite revêt d'autant plus d'importance qu'à de rares exceptions près, les personnalités qui viennent à Gaza depuis cinq ans, comme le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, évitent tout contact avec le Hamas, boycotté par la communauté internationale pour son refus de reconnaître Israël et de renoncer à la lutte armée.
Avec notre envoyé spécial à Gaza, Nicolas Falez
Le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a appelé ce mardi les habitants du territoire à venir saluer l’émir. Et près du camp de réfugiés de Nousséirat, plusieurs centaines de personnes sont massées sur le bord de la route, brandissant des drapeaux du Qatar ou des portraits de l’émir, l’émir du Qatar, qui est arrivé ce matin par le Sud, par la frontière égyptienne. Il inaugure une série de projets financés par son pays, à commencer par le chantier d’une ville nouvelle qui portera le nom de l’émir, Hamad.
En accueillant le souverain du Qatar, Ismaïl Haniyeh, le principal dirigeant du Hamas à Gaza, a affirmé que le montant des projets qatariens à Gaza dépassait les 250 000 dollars initialement prévus, pour atteindre désormais 400 millions de dollars.
C’est une manne financière considérable, mais il y a aussi l’arrière-plan politique de cette visite. Le Hamas entend bien prouver qu’il n’est plus isolé politiquement dans son fief de Gaza.
Un soutien du Qatar au Hamas qui ne plaît pas à tout le monde ici à Gaza, où certains Palestiniens rappellent que le représentant légitime du peuple palestinien est le président Mahmoud Abbas.
Des Palestiniens qui critiquent une visite de l’émir du Qatar qui risque de renforcer la division interpalestinienne.
Commentaire