Le Liban qui achevait tout juste sa reconstruction voit s'effondrer toutes ses infrastructures, ses immeubles ses hotels ses routes ses ponts et son économie qui commençait à émerger va être réduite à néant. . De nombreux investisseurs avaient misé sur le futur eldorado que pouvait devenir le Liban. Il n'en sera rien. Tsahal est passé par là .
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C'est notamment le cas de l'Arabie Saoudite, qui de tous les pays arabes a le plus largement financé la reconstruction. Grâce aux relations étroites que Rafic Hariri a entrenues avec les Saoudiens.
Aéroport, centrales électriques, usines, routes, ponts : depuis le début de l'offensive israélienne contre le Hezbollah au Liban, le pays a vu nombre de ses infrastructures endommagées ou détruites. Après quinze ans d'une guerre qui s'est achevée en 1989, elles venaient pourtant à peine d'être reconstruites... Selon le Premier ministre libanais Fouad Siniora, les dégâts se chiffreraient à " plusieurs milliards de dollars". Les investisseurs, en particulier arabes, au premier rang desquels se trouve l'Arabie Saoudite, ne peuvent donc que se tordre les mains. Leurs fonds sont partis en fumée. La frustration doit être grande, d'autant que pour ces investisseurs, le Liban faisait figure d'eldorado. Le retour sur investissements devait être confortable. Et encore plus après les attentats du 11 septembre. Faute de destinations accueillantes, businessmen et vacanciers de la région se pressaient en effet au pays du Cèdre.
Cela a particulièrement été le cas de l'Arabie Saoudite, qui, avec un total de 595 millions investis dans le pays en 2003 par exemple, s'est affiché comme le plus actif des investisseurs régionaux (ce montant correspond en effet à 70 % du total des investissements arabes au Liban).
Velléités politiques. Au-delà des fonds pour reconstruire ponts, autoroutes et hôtels, les Saoudiens se sont aussi distingués à la conférence de Paris II en novembre 2002. Parmi tous les donateurs, ils sont arrivés en tête, avec 700 millions de dollars de dons, de prêts ou de lignes de crédits. Une générosité qui est liée au fait que la famille royale saoudienne était très proche de Rafic Hariri, nommé Premier ministre du Liban en 1992 (et assassiné en février 2005). Hariri avait en effet fait fortune dans la construction en Arabie Saoudite. Durant son mandat (il avait quitté son poste à l'automne 2004), le Premier ministre bâtisseur avait dépensé plus de 5 milliards de dollars pour faire renaître le Liban de ses cendres, en partie grâce aux fonds saoudiens. Au point, d'ailleurs, que le prince saoudien al-Walid (dont la mère est libanaise), qui avait, entre autres, investi 140 millions de dollars dans le complexe hôtelier Movenpick à Beyrouth, ouvert l'été 2003, eut des velléités d'y faire de la politique...
Cette implication arabe dans la reconstruction du pays explique aussi en partie la réaction vis-à-vis du Hezbollah. Car si les pays arabes se tiennent " auprès de leurs frères " et ont débloqué 70 millions de dollars d'aide d'urgence (50 millions venant d'Arabie Saoudite et 20 du Koweït), l'Arabie Saoudite, la Jordanie et plusieurs pays du Golfe n'ont pas hésité, fait assez rare, à critiquer ouvertement le mouvement chiite, estimant que ses actes étaient " inappropriés et irresponsables ". Le ministre des Affaires étrangères saoudien a même enfoncé le clou, déclarant que les actions du groupe soutenu par l'Iran " allaient ramener toute la région des années en arrière ".
S'il est clair que dans ce domaine les pays arabes subissent une forte pression américaine - les États-Unis voulant à tout prix que le Hezbollah soit mis à l'index-, il n'empêche : certains leaders de la zone s'inquiètent réellement d'un nouveau conflit ouvert dans la région. Et n'apprécient pas du tout l'influence que semble vouloir y exercer l'Iran, que ce soit au Sud-Liban (via le Hezbollah) ou en Irak. Car " pour les Arabes, si Israël est un démon connu, l'Iran en est un autre - inconnu ", comme le soulignait le New York Times dans une récente édition...
Par La Tribune
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C'est notamment le cas de l'Arabie Saoudite, qui de tous les pays arabes a le plus largement financé la reconstruction. Grâce aux relations étroites que Rafic Hariri a entrenues avec les Saoudiens.
Aéroport, centrales électriques, usines, routes, ponts : depuis le début de l'offensive israélienne contre le Hezbollah au Liban, le pays a vu nombre de ses infrastructures endommagées ou détruites. Après quinze ans d'une guerre qui s'est achevée en 1989, elles venaient pourtant à peine d'être reconstruites... Selon le Premier ministre libanais Fouad Siniora, les dégâts se chiffreraient à " plusieurs milliards de dollars". Les investisseurs, en particulier arabes, au premier rang desquels se trouve l'Arabie Saoudite, ne peuvent donc que se tordre les mains. Leurs fonds sont partis en fumée. La frustration doit être grande, d'autant que pour ces investisseurs, le Liban faisait figure d'eldorado. Le retour sur investissements devait être confortable. Et encore plus après les attentats du 11 septembre. Faute de destinations accueillantes, businessmen et vacanciers de la région se pressaient en effet au pays du Cèdre.
Cela a particulièrement été le cas de l'Arabie Saoudite, qui, avec un total de 595 millions investis dans le pays en 2003 par exemple, s'est affiché comme le plus actif des investisseurs régionaux (ce montant correspond en effet à 70 % du total des investissements arabes au Liban).
Velléités politiques. Au-delà des fonds pour reconstruire ponts, autoroutes et hôtels, les Saoudiens se sont aussi distingués à la conférence de Paris II en novembre 2002. Parmi tous les donateurs, ils sont arrivés en tête, avec 700 millions de dollars de dons, de prêts ou de lignes de crédits. Une générosité qui est liée au fait que la famille royale saoudienne était très proche de Rafic Hariri, nommé Premier ministre du Liban en 1992 (et assassiné en février 2005). Hariri avait en effet fait fortune dans la construction en Arabie Saoudite. Durant son mandat (il avait quitté son poste à l'automne 2004), le Premier ministre bâtisseur avait dépensé plus de 5 milliards de dollars pour faire renaître le Liban de ses cendres, en partie grâce aux fonds saoudiens. Au point, d'ailleurs, que le prince saoudien al-Walid (dont la mère est libanaise), qui avait, entre autres, investi 140 millions de dollars dans le complexe hôtelier Movenpick à Beyrouth, ouvert l'été 2003, eut des velléités d'y faire de la politique...
Cette implication arabe dans la reconstruction du pays explique aussi en partie la réaction vis-à-vis du Hezbollah. Car si les pays arabes se tiennent " auprès de leurs frères " et ont débloqué 70 millions de dollars d'aide d'urgence (50 millions venant d'Arabie Saoudite et 20 du Koweït), l'Arabie Saoudite, la Jordanie et plusieurs pays du Golfe n'ont pas hésité, fait assez rare, à critiquer ouvertement le mouvement chiite, estimant que ses actes étaient " inappropriés et irresponsables ". Le ministre des Affaires étrangères saoudien a même enfoncé le clou, déclarant que les actions du groupe soutenu par l'Iran " allaient ramener toute la région des années en arrière ".
S'il est clair que dans ce domaine les pays arabes subissent une forte pression américaine - les États-Unis voulant à tout prix que le Hezbollah soit mis à l'index-, il n'empêche : certains leaders de la zone s'inquiètent réellement d'un nouveau conflit ouvert dans la région. Et n'apprécient pas du tout l'influence que semble vouloir y exercer l'Iran, que ce soit au Sud-Liban (via le Hezbollah) ou en Irak. Car " pour les Arabes, si Israël est un démon connu, l'Iran en est un autre - inconnu ", comme le soulignait le New York Times dans une récente édition...
Par La Tribune
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