A l’instar de l’or au XIXème siècle puis du pétrole au XXème siècle, les gaz non-conventionnels (GNC) semblent constituer le nouvel eldorado de ce XXIème siècle. Depuis quelques années, les entreprises pétrolières partent à la conquête de ces immenses gisements incluant les gaz de schistes1, les gaz compacts2 et les gaz de couche3.
Aujourd’hui les réserves estimées des GNC sont quasiment à la hauteur de celles du gaz conventionnel avec 396 000 milliards de m34. Cet engouement répond à un contexte particulier : la forte demande énergétique des pays en développement (BRIC5) couplée à un pétrole de plus en plus cher (car de plus en plus difficile à exploiter) a poussé les acteurs du monde pétrolier à se diversifier et à investir notamment dans les GNC, dont les gisements présentent l’avantage d’avoir une géographie sensiblement différente des ressources fossiles conventionnelles. En revanche, les risques environnementaux liés à l’exploitation de ces ressources restent un frein à leur développement.
Alors, pourquoi cette ressource est-elle si attractive ? Quelles sont les perspectives de ce « nouvel eldorado » ?
Une ressource qui répond aux challenges énergétiques d’aujourd’hui et de demain
Aujourd’hui, le secteur de l’énergie est confronté à deux enjeux majeurs. Il y a d’abord la hausse de la demande énergétique mondiale : selon l’Agence Internationale de l’Energie6, celle-ci va croître d’environ un tiers entre 2010 et 2035. Ensuite, la sécurité énergétique est aujourd’hui de plus en plus critique, en particulier suite au printemps arabe qui a mis une nouvelle fois en exergue l’importance de l’indépendance énergétique. Les GNC, de part leurs volumes et leur géographie, sont un candidat idéal pour répondre à ces deux enjeux énergétiques.
D’abord, les réserves de gaz non-conventionnels sont immenses puisqu’elles représentent aujourd’hui 50% des réserves mondiales de gaz. Ainsi, l’ensemble des réserves mondiales gazières permet aujourd’hui d’alimenter notre planète en gaz pendant encore 250 ans en gardant le rythme actuel de production (contre 125 ans avant l’arrivée du non-conventionnel)7. Aussi, les GNC possèdent un autre atout de choix : leur géographie. A l’inverse des gaz conventionnels et du pétrole présents majoritairement en Russie et sur la péninsule arabique, les GNC sont essentiellement présents en Europe de l’Est, en Eurasie, en Amérique du Nord et en Asie Pacifique et par conséquent dans des pays géopolitiquement plus stables (voire carte ci-dessous). Cette géographie « fossile » inédite permet à un certain nombre de pays d’espérer accroitre leur indépendance énergétique : les Etats-Unis par exemple, le seul pays à exploiter opérationnellement le gaz de schistes aujourd’hui, n’ont jamais été aussi proche de leur indépendance énergétique, un objectif phare du pays depuis le premier choc pétrolier de 19738.
Ces atouts majeurs illustrent l’attractivité récente pour ces gaz. L’ex PDG de BP les a d’ailleurs qualifiés de « Game Changer »9, bouleversant le paysage énergétique de certains pays comme les Etats-Unis par exemple.
![](http://energie.sia-conseil.com/wp-content/uploads/2012/06/golfetto.jpg)
Ressource de gaz naturels récupérables par type de gaz (cliquer pour agrandir)
La stratégie des pétroliers : investir dans les GNC … pour préparer l’après pétrole ?
Depuis ces dernières années, les investissements dans les GNC se sont multipliés : ainsi, le président de Shell a déclaré en 2011 que la compagnie pétrolière anglo-hollandaise allait produire plus de gaz que de pétrole en 2012, avec notamment des investissements massifs dans les GNC10. D’autres pétroliers se mettent en ordre de marche afin de conquérir ce nouveau marché. Les rachats, prises de participations, partenariats et autres joint-ventures dans le secteur des GNC se multiplient : en 2009, Exxon Mobil a racheté XTO Energy pour 41 milliards de dollars, suivi par Chevron, qui s’est offert le producteur de gaz Atlas Energy en 2010 pour 4 milliards de dollars11. En 2010 toujours, China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) a acheté pour 2,4 milliards de dollars d’actifs de GNC aux Etats-Unis tout comme Petro China, qui en a acheté pour 5,6 milliards de dollars en 201112. Les entreprises internationales créent également des partenariats afin de mutualiser les avancées techniques ainsi que leur capacité d’investissement: aujourd’hui, Shell et Statoil travaillent main dans la main avec Petro China tandis que BP fait de même avec Sinopec. Enfin TOTAL a investi 2,25 milliards de dollar en 2010 afin de créer un joint-venture avec le géant américain des gaz de schistes Chesapeake, ce qui permet aujourd’hui à TOTAL d’exploiter le champ de gaz de schistes Barnett aux Etats-Unis13
La stratégie des pétroliers semble donc claire: prendre position dans les GNC pour profiter de cette ressource disponible mais aussi pour mieux préparer l’après pétrole. En effet, le prix croissant du baril ainsi que la difficulté croissante à extraire le pétrole renforce la légitimité du gaz naturel – et donc des GNC – pour faire face à la demande mondiale et aux nouveaux usages. BP mentionne dans son rapport « Energy Outlook 2030 » que parmi les ressources fossiles, seul le gaz naturel verra sa part augmenter dans le mix énergétique mondial de 23,7% à 26,1% d’ici à 203014. Ceci montre à quel point le gaz – conventionnel et non conventionnel – bénéficie d’un avenir prometteur. A titre de comparaison, les énergies renouvelables compteront seulement pour 4% du mix énergétique à horizon 2030, toujours selon ce même rapport15.
GNC : un fort potentiel pour l’instant peu exploité et freiné par les risques environnementaux
Même si le potentiel et les investissements sont bien présents, la production mondiale est quant à elle relativement faible (4,3% de la production totale de gaz en 201016 17) puisque seuls les Etats-Unis exploitent massivement ces GNC, les autres pays se contentant pour l’instant d’explorer les potentiels gisements. Aujourd’hui, la production américaine de GNC atteint plus de la moitié de la production nationale de gaz naturel, et ce chiffre devrait atteindre les 63% en 2030, ce qui illustre le potentiel de cette ressource pour les années à venir18. Outre les Etats-Unis, des prospections ont été effectuées dans d’autres pays comme en France par exemple, mais les risques environnementaux liés aux technologies d’extraction et la pression citoyenne freinent considérablement l’exploitation à grande échelle de la ressource. En France par exemple, les trois permis d’exploration pour les GNC accordés à TOTAL et à l’américain Schuepbach ont été abrogés en octobre 2011, faisant suite aux nombreuses protestations au sujet des risques liés à la technique d’extraction appelée « fracturation hydraulique19». En effet cette technique, la seule connue et utilisée à ce jour, requiert de fortes quantités d’eau et comporte des risques environnementaux forts comme la pollution des sols et des nappes phréatiques.
Les GNC apparaissent comme une ressource clé dans le paysage énergétique de demain. La soudaineté et les montants des investissements dans la recherche et la technologie liés à cette ressource force la comparaison avec la faste période de l’eldorado américain. Le contexte de forte demande énergétique liée aux problématiques de sécurisation des ressources énergétiques font des GNC une des composantes sérieuses pour préparer l’après-pétrole. En revanche, le sujet sensible des risques environnementaux avec notamment l’interdiction de l’exploration et l’exploitation des gaz de schistes en France nous rappelle que ces gaz ne pourront être exploités à n’importe quel prix. Des avancées technologiques et réglementaires majeures semblent indispensables afin de pouvoir donner une chance aux GNC d’exprimer tout leur potentiel. Enfin, le GNC n’est pas l’apanage des pays « classiques » exportateurs de gaz et de pétrole. La géographie de ces ressources va permettre à différents pays de gagner en indépendance énergétique. L’instabilité politique et économique des grands pays exportateurs de pétrole en fait aujourd’hui des partenaires énergétiques et économiques de moins en moins fiables et de plus en plus isolés sur la scène énergétique mondiale. Cette situation profite donc à d’autres pays, riches en GNC et politiquement plus stables, où les investissements apparaissent plus sûrs.
Sia Conseil
Notes :
(1) Plus connu sous le nom de “shale gas” en anglais
(2) Plus connu sous le nom de “tight gas” en anglais
(3) Plus connu sous le nom de CBM pour “coal bed methane” en anglais
(4) Agence International de l’Energie – Word Energy Outlook, 2011 (Réserves estimées = réserves récupérables : volume de gaz en place x taux de récupération. Elles sont aussi appelées « ressources contingentes » qui sont des quantités dont il a été estimé, à une date donnée, qu’elles sont potentiellement récupérables à partir d’accumulations connues utilisant une technologie établie ou une technologie en développement, mais qui ne sont pas actuellement considérées comme récupérables commercialement, du fait d’une contingence ou plus).
(5) Terme regroupant l’initial de 4 pays en fort développement : Brésil, Russie, Inde, Chine
(6) Agence Internationale de l’Energie – World Energy Outlook, 2011 – Press Release
(7) Agence Internationale de l’Energie – Word Energy Outlook, 2011
(8) Bloomberg – http://www.bloomberg.com/news/2012-0...-producer.html
(9) Reuters: “Shell to produce more gas than oil from 2012-report”
(10) Reuters: “DAVOS-Shale gas is U.S. energy « game changer » – BP CEO”
(11) Financial Times: “Chevron in $4.3bn shale gas Atlas deal”
(12) Pacific Energy Summit : “Unconventional Gas and Implications for the LNG Market, FACTS Global Energy”
(13) TOTAL
(14) BP – Energy Outlook 2030
(15) BP – Energy Outlook 2030
(16) Agence Internationale de l’Energie – Golden Age of Gas Report, 2011
(17) U.S. Energy Information Administration – Annual Energy Outlook, 2011
(18) BP – Energy Outlook 2030
(19) Le NouvelObs: “Gaz de schiste : le gouvernement abroge trois permis, dont Total“, Octobre 2011
Aujourd’hui les réserves estimées des GNC sont quasiment à la hauteur de celles du gaz conventionnel avec 396 000 milliards de m34. Cet engouement répond à un contexte particulier : la forte demande énergétique des pays en développement (BRIC5) couplée à un pétrole de plus en plus cher (car de plus en plus difficile à exploiter) a poussé les acteurs du monde pétrolier à se diversifier et à investir notamment dans les GNC, dont les gisements présentent l’avantage d’avoir une géographie sensiblement différente des ressources fossiles conventionnelles. En revanche, les risques environnementaux liés à l’exploitation de ces ressources restent un frein à leur développement.
Alors, pourquoi cette ressource est-elle si attractive ? Quelles sont les perspectives de ce « nouvel eldorado » ?
Une ressource qui répond aux challenges énergétiques d’aujourd’hui et de demain
Aujourd’hui, le secteur de l’énergie est confronté à deux enjeux majeurs. Il y a d’abord la hausse de la demande énergétique mondiale : selon l’Agence Internationale de l’Energie6, celle-ci va croître d’environ un tiers entre 2010 et 2035. Ensuite, la sécurité énergétique est aujourd’hui de plus en plus critique, en particulier suite au printemps arabe qui a mis une nouvelle fois en exergue l’importance de l’indépendance énergétique. Les GNC, de part leurs volumes et leur géographie, sont un candidat idéal pour répondre à ces deux enjeux énergétiques.
D’abord, les réserves de gaz non-conventionnels sont immenses puisqu’elles représentent aujourd’hui 50% des réserves mondiales de gaz. Ainsi, l’ensemble des réserves mondiales gazières permet aujourd’hui d’alimenter notre planète en gaz pendant encore 250 ans en gardant le rythme actuel de production (contre 125 ans avant l’arrivée du non-conventionnel)7. Aussi, les GNC possèdent un autre atout de choix : leur géographie. A l’inverse des gaz conventionnels et du pétrole présents majoritairement en Russie et sur la péninsule arabique, les GNC sont essentiellement présents en Europe de l’Est, en Eurasie, en Amérique du Nord et en Asie Pacifique et par conséquent dans des pays géopolitiquement plus stables (voire carte ci-dessous). Cette géographie « fossile » inédite permet à un certain nombre de pays d’espérer accroitre leur indépendance énergétique : les Etats-Unis par exemple, le seul pays à exploiter opérationnellement le gaz de schistes aujourd’hui, n’ont jamais été aussi proche de leur indépendance énergétique, un objectif phare du pays depuis le premier choc pétrolier de 19738.
Ces atouts majeurs illustrent l’attractivité récente pour ces gaz. L’ex PDG de BP les a d’ailleurs qualifiés de « Game Changer »9, bouleversant le paysage énergétique de certains pays comme les Etats-Unis par exemple.
![](http://energie.sia-conseil.com/wp-content/uploads/2012/06/golfetto.jpg)
Ressource de gaz naturels récupérables par type de gaz (cliquer pour agrandir)
La stratégie des pétroliers : investir dans les GNC … pour préparer l’après pétrole ?
Depuis ces dernières années, les investissements dans les GNC se sont multipliés : ainsi, le président de Shell a déclaré en 2011 que la compagnie pétrolière anglo-hollandaise allait produire plus de gaz que de pétrole en 2012, avec notamment des investissements massifs dans les GNC10. D’autres pétroliers se mettent en ordre de marche afin de conquérir ce nouveau marché. Les rachats, prises de participations, partenariats et autres joint-ventures dans le secteur des GNC se multiplient : en 2009, Exxon Mobil a racheté XTO Energy pour 41 milliards de dollars, suivi par Chevron, qui s’est offert le producteur de gaz Atlas Energy en 2010 pour 4 milliards de dollars11. En 2010 toujours, China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) a acheté pour 2,4 milliards de dollars d’actifs de GNC aux Etats-Unis tout comme Petro China, qui en a acheté pour 5,6 milliards de dollars en 201112. Les entreprises internationales créent également des partenariats afin de mutualiser les avancées techniques ainsi que leur capacité d’investissement: aujourd’hui, Shell et Statoil travaillent main dans la main avec Petro China tandis que BP fait de même avec Sinopec. Enfin TOTAL a investi 2,25 milliards de dollar en 2010 afin de créer un joint-venture avec le géant américain des gaz de schistes Chesapeake, ce qui permet aujourd’hui à TOTAL d’exploiter le champ de gaz de schistes Barnett aux Etats-Unis13
La stratégie des pétroliers semble donc claire: prendre position dans les GNC pour profiter de cette ressource disponible mais aussi pour mieux préparer l’après pétrole. En effet, le prix croissant du baril ainsi que la difficulté croissante à extraire le pétrole renforce la légitimité du gaz naturel – et donc des GNC – pour faire face à la demande mondiale et aux nouveaux usages. BP mentionne dans son rapport « Energy Outlook 2030 » que parmi les ressources fossiles, seul le gaz naturel verra sa part augmenter dans le mix énergétique mondial de 23,7% à 26,1% d’ici à 203014. Ceci montre à quel point le gaz – conventionnel et non conventionnel – bénéficie d’un avenir prometteur. A titre de comparaison, les énergies renouvelables compteront seulement pour 4% du mix énergétique à horizon 2030, toujours selon ce même rapport15.
GNC : un fort potentiel pour l’instant peu exploité et freiné par les risques environnementaux
Même si le potentiel et les investissements sont bien présents, la production mondiale est quant à elle relativement faible (4,3% de la production totale de gaz en 201016 17) puisque seuls les Etats-Unis exploitent massivement ces GNC, les autres pays se contentant pour l’instant d’explorer les potentiels gisements. Aujourd’hui, la production américaine de GNC atteint plus de la moitié de la production nationale de gaz naturel, et ce chiffre devrait atteindre les 63% en 2030, ce qui illustre le potentiel de cette ressource pour les années à venir18. Outre les Etats-Unis, des prospections ont été effectuées dans d’autres pays comme en France par exemple, mais les risques environnementaux liés aux technologies d’extraction et la pression citoyenne freinent considérablement l’exploitation à grande échelle de la ressource. En France par exemple, les trois permis d’exploration pour les GNC accordés à TOTAL et à l’américain Schuepbach ont été abrogés en octobre 2011, faisant suite aux nombreuses protestations au sujet des risques liés à la technique d’extraction appelée « fracturation hydraulique19». En effet cette technique, la seule connue et utilisée à ce jour, requiert de fortes quantités d’eau et comporte des risques environnementaux forts comme la pollution des sols et des nappes phréatiques.
Les GNC apparaissent comme une ressource clé dans le paysage énergétique de demain. La soudaineté et les montants des investissements dans la recherche et la technologie liés à cette ressource force la comparaison avec la faste période de l’eldorado américain. Le contexte de forte demande énergétique liée aux problématiques de sécurisation des ressources énergétiques font des GNC une des composantes sérieuses pour préparer l’après-pétrole. En revanche, le sujet sensible des risques environnementaux avec notamment l’interdiction de l’exploration et l’exploitation des gaz de schistes en France nous rappelle que ces gaz ne pourront être exploités à n’importe quel prix. Des avancées technologiques et réglementaires majeures semblent indispensables afin de pouvoir donner une chance aux GNC d’exprimer tout leur potentiel. Enfin, le GNC n’est pas l’apanage des pays « classiques » exportateurs de gaz et de pétrole. La géographie de ces ressources va permettre à différents pays de gagner en indépendance énergétique. L’instabilité politique et économique des grands pays exportateurs de pétrole en fait aujourd’hui des partenaires énergétiques et économiques de moins en moins fiables et de plus en plus isolés sur la scène énergétique mondiale. Cette situation profite donc à d’autres pays, riches en GNC et politiquement plus stables, où les investissements apparaissent plus sûrs.
Sia Conseil
Notes :
(1) Plus connu sous le nom de “shale gas” en anglais
(2) Plus connu sous le nom de “tight gas” en anglais
(3) Plus connu sous le nom de CBM pour “coal bed methane” en anglais
(4) Agence International de l’Energie – Word Energy Outlook, 2011 (Réserves estimées = réserves récupérables : volume de gaz en place x taux de récupération. Elles sont aussi appelées « ressources contingentes » qui sont des quantités dont il a été estimé, à une date donnée, qu’elles sont potentiellement récupérables à partir d’accumulations connues utilisant une technologie établie ou une technologie en développement, mais qui ne sont pas actuellement considérées comme récupérables commercialement, du fait d’une contingence ou plus).
(5) Terme regroupant l’initial de 4 pays en fort développement : Brésil, Russie, Inde, Chine
(6) Agence Internationale de l’Energie – World Energy Outlook, 2011 – Press Release
(7) Agence Internationale de l’Energie – Word Energy Outlook, 2011
(8) Bloomberg – http://www.bloomberg.com/news/2012-0...-producer.html
(9) Reuters: “Shell to produce more gas than oil from 2012-report”
(10) Reuters: “DAVOS-Shale gas is U.S. energy « game changer » – BP CEO”
(11) Financial Times: “Chevron in $4.3bn shale gas Atlas deal”
(12) Pacific Energy Summit : “Unconventional Gas and Implications for the LNG Market, FACTS Global Energy”
(13) TOTAL
(14) BP – Energy Outlook 2030
(15) BP – Energy Outlook 2030
(16) Agence Internationale de l’Energie – Golden Age of Gas Report, 2011
(17) U.S. Energy Information Administration – Annual Energy Outlook, 2011
(18) BP – Energy Outlook 2030
(19) Le NouvelObs: “Gaz de schiste : le gouvernement abroge trois permis, dont Total“, Octobre 2011