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AMD achève de se désengager du capital de son sous-traitant industriel Global Foundries. L'ancienne division production du concepteur américain sera désormais détenue à 100 % par le fonds souverain d'Abu Dhabi.
Le troisième sous-traitant mondial de composants électroniques appartient désormais totalement à... Abu Dhabi. Hier, le fonds souverain du petit émirat, Advanced Technology Investment Company (Atic), a annoncé le rachat des 8,8 % que le groupe américain AMD détenait encore dans le fabricant de puces Global Foundries. De quoi permettre à l'émirat de détenir la totalité de l'ancienne division production d'AMD, qui avait été scindée en 2009. Le montant de l'opération n'a pas été communiqué. On sait en revanche qu'AMD, de loin le premier client de Global Foundries, passera une provision de 703 millions de dollars dans ses comptes, afin d'honorer les engagements d'approvisionnements qu'il avait pris vis-à-vis de son sous-traitant.
Cette opération est importante à deux titres. Elle révèle d'abord la montée en puissance d'Abu Dhabi dans les puces. Après avoir acquis une participation dans Global Foundries en 2009, le fonds Atic avait enchaîné en 2010 par le rachat de Singapore Chartered Semiconductor pour 1,8 milliard de dollars. Depuis, les investissements ont grimpé : après avoir injecté 5 milliards de dollars dans son appareil industriel, le groupe prévoit d'y ajouter 3 milliards de dollars cette année. Il travaille aussi sur le projet de construction d'une usine de fabrication à Abu Dhabi, pour un montant de 6 à 7 milliards de dollars.
Rejoindre les taïwanais
L'objectif est de se hisser aux premiers rangs des « fondeurs », ces fabricants de semi-conducteurs, derrière TSMC ou Samsung, mais devant le taïwanais UMC. Une démarche qui permet à ce petit Etat de diversifier ses revenus tirés du pétrole, en investissant dans l'un des secteurs les plus pointus au monde, qui a de belles années devant lui : de plus en plus d'acteurs choisissent en effet de sous-traiter leur production pour se concentrer sur la seule conception des puces.
Le chemin est pourtant semé d'embûches. Depuis plusieurs mois, Global Foundries rencontre des difficultés dans la production des puces gravées en 32 nanomètres, un procédé qui permet de gagner en performance et en autonomie. Pour nombre d'observateurs, c'est cette défaillance qui, précisément, a décidé AMD à vendre ses parts. Ainsi, un porte-parole du groupe a indiqué au « Wall Street Journal » que l'accord permettra à AMD de travailler avec d'autres fondeurs, dont TSMC. A terme, Global Foundries pourrait ainsi voir son principal client, AMD, prendre le large...
Du côté d'AMD, l'opération confirme l'activisme du nouveau patron, Rory Read. Nommé à la tête du groupe en août 2011, le dirigeant a déjà annoncé, la semaine dernière, le rachat de SeaMicro pour 334 millions de dollars, qui lui permet de se renforcer sur le marché des puces pour serveurs et de réduire encore sa dépendance au marché des PC, son coeur de métier actuellement en déclin. Avec le désengagement de Global Foundries, il tourne définitivement la page des années industrielles d'AMD.
MAXIME AMIOT, Les Echos
Sept usines dans le monde
Issu de la scission, en 2009, de l'activité production d'AMD, Global Foundries compte 10.000 employés et a réalisé, en 2011, un chiffre d'affaires de plus de 4 milliards de dollars. Le groupe compte sept usines, réparties à Singapour (cinq sites), en Allemagne et aux Etats-Unis.
Global Foundries compte plus de 150 clients, dont AMD, mais aussi Broadcom, ST-Microelectronics, ou le français Soitec, qui confie au fondeur la fabrication de ses puces destinées à AMD.
Le groupe est en concurrence avec les taïwanais TSMC et UMC, ainsi qu'avec le coréen Samsung, qui a créé une division « fonderie » en 2009.
Le troisième sous-traitant mondial de composants électroniques appartient désormais totalement à... Abu Dhabi. Hier, le fonds souverain du petit émirat, Advanced Technology Investment Company (Atic), a annoncé le rachat des 8,8 % que le groupe américain AMD détenait encore dans le fabricant de puces Global Foundries. De quoi permettre à l'émirat de détenir la totalité de l'ancienne division production d'AMD, qui avait été scindée en 2009. Le montant de l'opération n'a pas été communiqué. On sait en revanche qu'AMD, de loin le premier client de Global Foundries, passera une provision de 703 millions de dollars dans ses comptes, afin d'honorer les engagements d'approvisionnements qu'il avait pris vis-à-vis de son sous-traitant.
Cette opération est importante à deux titres. Elle révèle d'abord la montée en puissance d'Abu Dhabi dans les puces. Après avoir acquis une participation dans Global Foundries en 2009, le fonds Atic avait enchaîné en 2010 par le rachat de Singapore Chartered Semiconductor pour 1,8 milliard de dollars. Depuis, les investissements ont grimpé : après avoir injecté 5 milliards de dollars dans son appareil industriel, le groupe prévoit d'y ajouter 3 milliards de dollars cette année. Il travaille aussi sur le projet de construction d'une usine de fabrication à Abu Dhabi, pour un montant de 6 à 7 milliards de dollars.
Rejoindre les taïwanais
L'objectif est de se hisser aux premiers rangs des « fondeurs », ces fabricants de semi-conducteurs, derrière TSMC ou Samsung, mais devant le taïwanais UMC. Une démarche qui permet à ce petit Etat de diversifier ses revenus tirés du pétrole, en investissant dans l'un des secteurs les plus pointus au monde, qui a de belles années devant lui : de plus en plus d'acteurs choisissent en effet de sous-traiter leur production pour se concentrer sur la seule conception des puces.
Le chemin est pourtant semé d'embûches. Depuis plusieurs mois, Global Foundries rencontre des difficultés dans la production des puces gravées en 32 nanomètres, un procédé qui permet de gagner en performance et en autonomie. Pour nombre d'observateurs, c'est cette défaillance qui, précisément, a décidé AMD à vendre ses parts. Ainsi, un porte-parole du groupe a indiqué au « Wall Street Journal » que l'accord permettra à AMD de travailler avec d'autres fondeurs, dont TSMC. A terme, Global Foundries pourrait ainsi voir son principal client, AMD, prendre le large...
Du côté d'AMD, l'opération confirme l'activisme du nouveau patron, Rory Read. Nommé à la tête du groupe en août 2011, le dirigeant a déjà annoncé, la semaine dernière, le rachat de SeaMicro pour 334 millions de dollars, qui lui permet de se renforcer sur le marché des puces pour serveurs et de réduire encore sa dépendance au marché des PC, son coeur de métier actuellement en déclin. Avec le désengagement de Global Foundries, il tourne définitivement la page des années industrielles d'AMD.
MAXIME AMIOT, Les Echos
Sept usines dans le monde
Issu de la scission, en 2009, de l'activité production d'AMD, Global Foundries compte 10.000 employés et a réalisé, en 2011, un chiffre d'affaires de plus de 4 milliards de dollars. Le groupe compte sept usines, réparties à Singapour (cinq sites), en Allemagne et aux Etats-Unis.
Global Foundries compte plus de 150 clients, dont AMD, mais aussi Broadcom, ST-Microelectronics, ou le français Soitec, qui confie au fondeur la fabrication de ses puces destinées à AMD.
Le groupe est en concurrence avec les taïwanais TSMC et UMC, ainsi qu'avec le coréen Samsung, qui a créé une division « fonderie » en 2009.
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