Les équipementiers dopent la filière
20 milliards de DH à l’export
Les pièces de rechange et les véhicules boostent les volumes
Nette avancée dans la diversification du tissu industriel
«Il y a 4 ans, lorsqu’on évoquait l’ambition de plateforme industrielle régionale, les opérateurs nous regardaient poliment, sans plus», rappelle Belarbi
- L’Economiste: Dans un contexte conjoncturel difficile, que vous inspire la situation actuelle de l’industrie et des ventes de voitures neuves?
- Larbi Belarbi: Si on analyse l’évolution des ventes des huit premiers mois, il y a une croissance. Mais généralement lorsqu’on parle du mois d’août, il faut relativiser. Il faut tenir compte de l’effet Ramadan, les vacances… Ce qui est important, c’est le cumul des huit premiers mois. Là, il y a une croissance. Après une stagnation, il y a une reprise au niveau du marché. C’est un élément important, car la croissance du cumul laisse espérer une évolution de 5 à 6% d’ici la fin de l’année par rapport à 2010. Une évolution très positive lorsque l’on tient compte de la conjoncture internationale et de l’environnement économique. Quant à l’industrie, le Maroc s’approche des 2 milliards d’euros (20 milliards de DH environ) dans un secteur qui ne représentait pas grand-chose il y a 10 ans. Cette croissance, on la doit à notre principal client, l’Europe. Malgré les difficultés et la conjoncture actuelle, le secteur de l’industrie automobile au Maroc améliore ses chiffres aussi bien au niveau des pièces que des véhicules.
- Début 2012, le démarrage de Renault Tanger relayé par Somaca devra asseoir une industrie automobile solide.
.
- Renault Tanger compte produire de nouveaux véhicules qui n’existent pas encore. Il y a aussi une vingtaine d’équipementiers de premier rang qui ont suivi Renault et qui s’installent. Des équipementiers commencent déjà à livrer. Certains d’entre eux vont certainement exporter des pièces pour d’autres constructeurs. Tout cela va entraîner une nouvelle dynamique avec un chiffre d’affaires conséquent à l’export. En clair, dans les trois années à venir, l’automobile va avoir un rôle primordial à jouer dans les exportations et les devises.
- Quelle visibilité sur le développement de la filière des équipementiers?
- Généralement, un constructeur ne s’installe que lorsqu’il a un tissu d’équipementiers qui assure un niveau important d’intégration locale. Dans le cas du Maroc, c’est très spécial. Renault est arrivé et c’est après que les équipementiers complémentaires ont pu l’accompagner. Ce qui est très bien. Certes, le Maroc est loin d’avoir la gamme des produits automobiles pour les marchés proches, c’est-à-dire l’Espagne, la France, l’Allemagne et l’Italie… Mais je suis persuadé que lorsqu’on aura un deuxième constructeur, certainement nous arriverons à développer les équipements des 1er et 2e rangs, les services, l’engineering avec une formation et une main-d’œuvre formée à tous les niveaux.
Dès qu’on commence à parler de 700.000 à 800.000 voitures, l’effet de l’intégration s’améliore. Là on passe à la vitesse supérieure et l’effet intégration ne peut que s’améliorer avec des niveaux importants en plus du développement de la mécanique, la recherche & développement, motorisation… Mais il faut rappeler qu’il y a 7 à 8 ans le Maroc était essentiellement producteur de câbles. Les câbles représentaient 90% de nos exportations. Aujourd’hui, le câblage ne représente que 70% de l’export. C’est dire qu’il y a un effort de diversification.
- Quelle est la contribution du plan Emergence au secteur?
- Justement, c’est le plan Emergence qui a permis d’avoir une orientation et de positionner le Maroc en tant que plateforme régionale de l’automobile. Il y a un travail de fond qui a été fait il y a 5 ans et qui a été réajusté et actualisé avec des benchmarkings. C’est justement Emergence et le plan 2011-2015 qui permettent de poursuivre les orientations majeures aussi bien dans les centres de production que dans les démarches entreprises avec les investisseurs ou encore les benchmarks avec les autres pays concurrents pour saisir les opportunités. Il y a 4 ans, lorsqu’on évoquait l’ambition de plateforme industrielle régionale, les opérateurs nous regardaient poliment, sans plus. Aujourd’hui, les investisseurs étrangers y croient. Le plan Emergence se décline également à travers la création du centre de formation de Renault qui a déjà commencé. En plus de la présence régulière et assidue du Maroc dans les salons internationaux.
- Quelles sont les attentes phares pour booster le marché et l’industrie automobile en 2012?
- Il y a trois points importants. D’abord, la question des voitures d’occasion. Les opérateurs souhaitent plus de rigueur et l’arrêt de l’importation de véhicules d’occasion polluants et qui ne respectent pas les normes de sécurité. Il y a eu une dérogation envers les MRE pour l’importation-dédouanement de voitures allant jusqu’à 10 ans. Les industriels et les distributeurs ne voient pas cela de manière positive. Le secteur n’est pas favorable à ce que le parc roulant s’ouvre à des voitures vieilles de 10 ans, et qui sont dans un état lamentable tant au niveau mécanique que de la sécurité et la pollution… La logique veut l’application stricte de la règle avec un maximum de 5 ans. Le deuxième point porte sur la contrefaçon des pièces de rechange. Un phénomène qui se généralise et qui pénalise tant les industriels et équipementiers qui s’installent que les automobilistes. Dernier point, celui lié à la prime à la casse.
L'economiste
20 milliards de DH à l’export
Les pièces de rechange et les véhicules boostent les volumes
Nette avancée dans la diversification du tissu industriel
«Il y a 4 ans, lorsqu’on évoquait l’ambition de plateforme industrielle régionale, les opérateurs nous regardaient poliment, sans plus», rappelle Belarbi
- L’Economiste: Dans un contexte conjoncturel difficile, que vous inspire la situation actuelle de l’industrie et des ventes de voitures neuves?
- Larbi Belarbi: Si on analyse l’évolution des ventes des huit premiers mois, il y a une croissance. Mais généralement lorsqu’on parle du mois d’août, il faut relativiser. Il faut tenir compte de l’effet Ramadan, les vacances… Ce qui est important, c’est le cumul des huit premiers mois. Là, il y a une croissance. Après une stagnation, il y a une reprise au niveau du marché. C’est un élément important, car la croissance du cumul laisse espérer une évolution de 5 à 6% d’ici la fin de l’année par rapport à 2010. Une évolution très positive lorsque l’on tient compte de la conjoncture internationale et de l’environnement économique. Quant à l’industrie, le Maroc s’approche des 2 milliards d’euros (20 milliards de DH environ) dans un secteur qui ne représentait pas grand-chose il y a 10 ans. Cette croissance, on la doit à notre principal client, l’Europe. Malgré les difficultés et la conjoncture actuelle, le secteur de l’industrie automobile au Maroc améliore ses chiffres aussi bien au niveau des pièces que des véhicules.
- Début 2012, le démarrage de Renault Tanger relayé par Somaca devra asseoir une industrie automobile solide.
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- Renault Tanger compte produire de nouveaux véhicules qui n’existent pas encore. Il y a aussi une vingtaine d’équipementiers de premier rang qui ont suivi Renault et qui s’installent. Des équipementiers commencent déjà à livrer. Certains d’entre eux vont certainement exporter des pièces pour d’autres constructeurs. Tout cela va entraîner une nouvelle dynamique avec un chiffre d’affaires conséquent à l’export. En clair, dans les trois années à venir, l’automobile va avoir un rôle primordial à jouer dans les exportations et les devises.
- Quelle visibilité sur le développement de la filière des équipementiers?
- Généralement, un constructeur ne s’installe que lorsqu’il a un tissu d’équipementiers qui assure un niveau important d’intégration locale. Dans le cas du Maroc, c’est très spécial. Renault est arrivé et c’est après que les équipementiers complémentaires ont pu l’accompagner. Ce qui est très bien. Certes, le Maroc est loin d’avoir la gamme des produits automobiles pour les marchés proches, c’est-à-dire l’Espagne, la France, l’Allemagne et l’Italie… Mais je suis persuadé que lorsqu’on aura un deuxième constructeur, certainement nous arriverons à développer les équipements des 1er et 2e rangs, les services, l’engineering avec une formation et une main-d’œuvre formée à tous les niveaux.
Dès qu’on commence à parler de 700.000 à 800.000 voitures, l’effet de l’intégration s’améliore. Là on passe à la vitesse supérieure et l’effet intégration ne peut que s’améliorer avec des niveaux importants en plus du développement de la mécanique, la recherche & développement, motorisation… Mais il faut rappeler qu’il y a 7 à 8 ans le Maroc était essentiellement producteur de câbles. Les câbles représentaient 90% de nos exportations. Aujourd’hui, le câblage ne représente que 70% de l’export. C’est dire qu’il y a un effort de diversification.
- Quelle est la contribution du plan Emergence au secteur?
- Justement, c’est le plan Emergence qui a permis d’avoir une orientation et de positionner le Maroc en tant que plateforme régionale de l’automobile. Il y a un travail de fond qui a été fait il y a 5 ans et qui a été réajusté et actualisé avec des benchmarkings. C’est justement Emergence et le plan 2011-2015 qui permettent de poursuivre les orientations majeures aussi bien dans les centres de production que dans les démarches entreprises avec les investisseurs ou encore les benchmarks avec les autres pays concurrents pour saisir les opportunités. Il y a 4 ans, lorsqu’on évoquait l’ambition de plateforme industrielle régionale, les opérateurs nous regardaient poliment, sans plus. Aujourd’hui, les investisseurs étrangers y croient. Le plan Emergence se décline également à travers la création du centre de formation de Renault qui a déjà commencé. En plus de la présence régulière et assidue du Maroc dans les salons internationaux.
- Quelles sont les attentes phares pour booster le marché et l’industrie automobile en 2012?
- Il y a trois points importants. D’abord, la question des voitures d’occasion. Les opérateurs souhaitent plus de rigueur et l’arrêt de l’importation de véhicules d’occasion polluants et qui ne respectent pas les normes de sécurité. Il y a eu une dérogation envers les MRE pour l’importation-dédouanement de voitures allant jusqu’à 10 ans. Les industriels et les distributeurs ne voient pas cela de manière positive. Le secteur n’est pas favorable à ce que le parc roulant s’ouvre à des voitures vieilles de 10 ans, et qui sont dans un état lamentable tant au niveau mécanique que de la sécurité et la pollution… La logique veut l’application stricte de la règle avec un maximum de 5 ans. Le deuxième point porte sur la contrefaçon des pièces de rechange. Un phénomène qui se généralise et qui pénalise tant les industriels et équipementiers qui s’installent que les automobilistes. Dernier point, celui lié à la prime à la casse.
L'economiste
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