Le successeur de Concorde pointe-t-il son nez ? Le groupe européen EADS annonce le développement d'un démonstrateur technologique en ce sens.
Depuis 2003 et l'arrêt des vols commerciaux de Concorde, aucun appareil civil ne vole au-delà de la vitesse du son. Ce vide technologique n'est pas prêt d'être comblé, faute, principalement, d'un moteur écologiquement et économiquement capable de décoller, monter en altitude et accélérer à très grande vitesse. Le succès d'un avion est souvent lié à la présence d'un propulseur performant, et les échecs dans ce domaine sont cuisants.
Le bureau d'études de Dassault Aviation possède bien dans ses cartons un projet d'avion d'affaires supersonique, mais cela reste à l'état de veille technologique faute de moteurs adaptés. Or, voilà que EADS, en collaboration avec le Japon, présente au Bourget une maquette du ZEHST (High Speed Transport) et contourne la difficulté majeure en faisant appel à trois types de moteurs dès maintenant disponibles.
Premier acte du décollage à environ 5 000 mètres d'altitude et la vitesse de Mach 0.8 des avions classiques, le ZEHST utilise un réacteur relativement standard, comme celui qui équipe les Airbus d'aujourd'hui. Une différence notable toutefois. "Il consomme un biocarburant de troisième génération issu de la culture des algues grosses consommatrices de CO2. La balance écologique est alors positive, ce qui était loin d'être le cas de Concorde", rappelle Jean Botti, directeur du développement chez EADS.
Moteurs-fusées d'Ariane
Pour la deuxième phase, la propulsion est confiée à des moteurs cryogéniques, comme ceux d'Ariane qui consomment de l'hydrogène. Seul résidu pour l'atmosphère, de la vapeur d'eau, à surveiller toutefois. Ces moteurs-fusées d'Astrium impriment à l'avion une trajectoire proche de la verticale qui a l'avantage de pouvoir focaliser l'empreinte du bang supersonique sur une petite zone au sol, inhabitée bien sûr.
Cette forte incidence de l'appareil exigera probablement des sièges inclinables pour que les passagers voyagent confortablement.
À 23 000 mètres d'altitude, dans la stratosphère, on peut faire de nouveau appel à des moteurs utilisant des carburants carbonés sans inconvénient pour l'environnement. Cette fois, les Ramjet sont ceux qui équipent les missiles militaires de croisière. Le ZEHST atteindra alors Mach 4, montant jusqu'à 32 000 mètres.
Le programme est préfinancé en France par la Direction générale de l'aviation civile et au Japon par son homologue à la suite d'un contrat signé en 2005. Au moins dix ans de développement sont nécessaires avant de voir 50 à 100 passagers rallier Paris depuis Tokyo ou Los Angeles en 2 h 30 de vol. La première étape du programme devrait se concrétiser par le vol d'un appareil non habité, piloté à distance, ne serait-ce que pour mieux connaître le comportement physiologique à des vitesses de l'ordre de 4 000 km/h. Avec ce drone, on peut penser que des dérivés militaires sont envisageables.
Par Thierry Vigoureux
Source : lepoint.fr
Depuis 2003 et l'arrêt des vols commerciaux de Concorde, aucun appareil civil ne vole au-delà de la vitesse du son. Ce vide technologique n'est pas prêt d'être comblé, faute, principalement, d'un moteur écologiquement et économiquement capable de décoller, monter en altitude et accélérer à très grande vitesse. Le succès d'un avion est souvent lié à la présence d'un propulseur performant, et les échecs dans ce domaine sont cuisants.
Le bureau d'études de Dassault Aviation possède bien dans ses cartons un projet d'avion d'affaires supersonique, mais cela reste à l'état de veille technologique faute de moteurs adaptés. Or, voilà que EADS, en collaboration avec le Japon, présente au Bourget une maquette du ZEHST (High Speed Transport) et contourne la difficulté majeure en faisant appel à trois types de moteurs dès maintenant disponibles.
Premier acte du décollage à environ 5 000 mètres d'altitude et la vitesse de Mach 0.8 des avions classiques, le ZEHST utilise un réacteur relativement standard, comme celui qui équipe les Airbus d'aujourd'hui. Une différence notable toutefois. "Il consomme un biocarburant de troisième génération issu de la culture des algues grosses consommatrices de CO2. La balance écologique est alors positive, ce qui était loin d'être le cas de Concorde", rappelle Jean Botti, directeur du développement chez EADS.
Moteurs-fusées d'Ariane
Pour la deuxième phase, la propulsion est confiée à des moteurs cryogéniques, comme ceux d'Ariane qui consomment de l'hydrogène. Seul résidu pour l'atmosphère, de la vapeur d'eau, à surveiller toutefois. Ces moteurs-fusées d'Astrium impriment à l'avion une trajectoire proche de la verticale qui a l'avantage de pouvoir focaliser l'empreinte du bang supersonique sur une petite zone au sol, inhabitée bien sûr.
Cette forte incidence de l'appareil exigera probablement des sièges inclinables pour que les passagers voyagent confortablement.
À 23 000 mètres d'altitude, dans la stratosphère, on peut faire de nouveau appel à des moteurs utilisant des carburants carbonés sans inconvénient pour l'environnement. Cette fois, les Ramjet sont ceux qui équipent les missiles militaires de croisière. Le ZEHST atteindra alors Mach 4, montant jusqu'à 32 000 mètres.
Le programme est préfinancé en France par la Direction générale de l'aviation civile et au Japon par son homologue à la suite d'un contrat signé en 2005. Au moins dix ans de développement sont nécessaires avant de voir 50 à 100 passagers rallier Paris depuis Tokyo ou Los Angeles en 2 h 30 de vol. La première étape du programme devrait se concrétiser par le vol d'un appareil non habité, piloté à distance, ne serait-ce que pour mieux connaître le comportement physiologique à des vitesses de l'ordre de 4 000 km/h. Avec ce drone, on peut penser que des dérivés militaires sont envisageables.
Par Thierry Vigoureux
Source : lepoint.fr
Commentaire