Casablanca.- Abdeslam Ahizoune, l’inamovible patron de Maroc Telecom et président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme (FRMA) fait face ces dernières semaines à une fronde au sein de son sultanat des télécom qu’il dirige à sa guise depuis la nuit des temps.
Le sultan Ahizoune dirige ce secteur depuis 1992 quand il a été nommé par Hassan II ministre des postes et des télécommunications. Quand ce ministère a été supprimé en 1998, il a hérité de l’Office national des postes et télécommunications (ONPT). Puis, quand cet office a été scindé en deux, le malin Ahizoune a choisi de garder sous sa coupe les télécommunications, le secteur le plus juteux, devenu Maroc Télécom.
Avec la privatisation et la vente de Maroc Télécom à Vivendi, Ahizoune conservera son poste de PDG. Il est depuis, le président du directoire de ce mastodonte considéré comme le premier opérateur de télécommunications au Maroc.
Abdeslam Ahizoune est l’un des patrons les mieux payés au monde. En 2007, il a touché 2 010 385 €, en 2008 il a engrangé un petit bénéfice avec un salaire annuel de 2 169 685 €, en 2009, il a perdu quelques billes et n’a eu droit qu’à 2 042 031 € (la pauvre, sûrement à cause de la terrible crise économique internationale qui a frappé tout le monde…), mais en 2010 il s’est vaillamment rattrapé en réussissant non seulement à maintenir son salaire mais à le faire augmenter un petit chouia avec 2 043 015 €.
Or, ce riche et heureux patron, dont le salaire est meilleur que celui du président d’une prospère compagnie pétrolière texane, ne veut pas céder aux demandes pressantes d’augmentation de salaire de ses pauvres employés. Face à un mouvement social sans précédent qui a réussi à mobiliser 88% du personnel de Maroc Télécom, Ahizoune n’a concédé qu’une petite augmentation brute de 1000 DH (moins de 100 euros).
Pour répondre à cette plaisanterie de mauvais goût, une grève a été décidée par les syndicats de Maroc Télécom. Ainsi, un sit-in a eu lieu mardi 7 juin à Rabat en face du siège de Maroc Télécom. Et les grévistes ont prévu un autre sit-in mercredi 8 juin.
Abdeslam Ahizoune va-t-il céder et accepter de débourser quelques misérables dirhams pour satisfaire les revendications de ceux qui font la prospérité d’une entreprise cotée en Bourse àParis ?
Pas si sûr. Le sultan marocain des télécommunications contrôle non seulement, grâce à son chéquier, une partie de l’establishment politico-sécuritaire, mais également la presse nationale à qui il fournit de juteux contrats de publicité qui obligent les plus fiers directeurs de publication à regarder ailleurs quand il est question, par exemple, de litiges opposant les salariés de Maroc Télécom à leur grand Manitou.
Thami Afailal
Le sultan Ahizoune dirige ce secteur depuis 1992 quand il a été nommé par Hassan II ministre des postes et des télécommunications. Quand ce ministère a été supprimé en 1998, il a hérité de l’Office national des postes et télécommunications (ONPT). Puis, quand cet office a été scindé en deux, le malin Ahizoune a choisi de garder sous sa coupe les télécommunications, le secteur le plus juteux, devenu Maroc Télécom.
Avec la privatisation et la vente de Maroc Télécom à Vivendi, Ahizoune conservera son poste de PDG. Il est depuis, le président du directoire de ce mastodonte considéré comme le premier opérateur de télécommunications au Maroc.
Abdeslam Ahizoune est l’un des patrons les mieux payés au monde. En 2007, il a touché 2 010 385 €, en 2008 il a engrangé un petit bénéfice avec un salaire annuel de 2 169 685 €, en 2009, il a perdu quelques billes et n’a eu droit qu’à 2 042 031 € (la pauvre, sûrement à cause de la terrible crise économique internationale qui a frappé tout le monde…), mais en 2010 il s’est vaillamment rattrapé en réussissant non seulement à maintenir son salaire mais à le faire augmenter un petit chouia avec 2 043 015 €.
Or, ce riche et heureux patron, dont le salaire est meilleur que celui du président d’une prospère compagnie pétrolière texane, ne veut pas céder aux demandes pressantes d’augmentation de salaire de ses pauvres employés. Face à un mouvement social sans précédent qui a réussi à mobiliser 88% du personnel de Maroc Télécom, Ahizoune n’a concédé qu’une petite augmentation brute de 1000 DH (moins de 100 euros).
Pour répondre à cette plaisanterie de mauvais goût, une grève a été décidée par les syndicats de Maroc Télécom. Ainsi, un sit-in a eu lieu mardi 7 juin à Rabat en face du siège de Maroc Télécom. Et les grévistes ont prévu un autre sit-in mercredi 8 juin.
Abdeslam Ahizoune va-t-il céder et accepter de débourser quelques misérables dirhams pour satisfaire les revendications de ceux qui font la prospérité d’une entreprise cotée en Bourse àParis ?
Pas si sûr. Le sultan marocain des télécommunications contrôle non seulement, grâce à son chéquier, une partie de l’establishment politico-sécuritaire, mais également la presse nationale à qui il fournit de juteux contrats de publicité qui obligent les plus fiers directeurs de publication à regarder ailleurs quand il est question, par exemple, de litiges opposant les salariés de Maroc Télécom à leur grand Manitou.
Thami Afailal
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