Le Maroc face à de multiples tensions économiques selon le FMI
28/04/2011 à 10:17
L'analyse du Fonds Monétaire International (FMI) sur le Maroc est loin d'être optimiste. Surtout à court terme, avec une hausse des factures énergétique et alimentaire, une baisse des recettes touristiques et des investissements étrangers. La hausse des coûts de financement, de la demande pressante d'augmentation des dépenses, engendre de facto un creusement du déficit budgétaire et donc un frein à la création de l'emploi, à la croissance et au développement.
Entre crises sociales, hausse des matières premières et baisse de la demande étrangère à l'échelle internationale, le Maroc connait un bouleversement de l'activité économique. Telle est la conclusion générale de l’édition d’avril 2011 du rapport du FMI sur les Perspectives économiques régionales consacré au Moyen-Orient, à l’Afrique du Nord, à l’Afghanistan et au Pakistan (MOANAP), rendu public ce 27 avril.
“À long terme, les mouvements de contestation pourraient stimuler les économies de la région en favorisant l’adoption d’un modèle de croissance plus solidaire, en améliorant la gouvernance et en offrant à la population jeune et croissante des débouchés plus nombreux dans des conditions plus équitables.”
Masood Ahmed, Directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI Cela dit, pour l’heure, les pays connaissent de grandes difficultés. “Il est urgent de s’attaquer au chômage et d’améliorer les dispositifs de protection sociale”, poursuit le responsable, lors d'une conférence à Dubaï au cours de la laquelle a été présenté le rapport.
A court terme, des perspectives contrastées
D’après les projections du rapport, la croissance globale de la région MOANAP sera de 3,9%. Ce chiffre moyen masque cependant des écarts. La croissance devrait ainsi s’établir à 4,9% dans les pays exportateurs de pétrole -Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Iran, Iraq, Koweït, Oman, Qatar, Soudan et Yémen (les projections ne prennent pas en compte la Lybie) -, sous l’effet surtout de l’augmentation des cours et de la production de pétrole; dans les pays importateurs de pétrole -Afghanistan, Djibouti, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Pakistan, Syrie et Tunisie-, elle ne devrait atteindre que 2,3%. Le scénario actuel est déterminé essentiellement par deux facteurs principaux: les troubles qui agitent la région, avec l’incertitude qui s’ensuit, et la flambée des cours mondiaux de l’énergie et de l’alimentation.
Rude épreuve pour les pays importateurs
Les pays importateurs de pétrole vont traverser une année difficile sur le plan économique car ils devront gérer des tensions tant internes qu’externes. La détérioration des termes de l’échange provoqué par le renchérissement des produits alimentaires et énergétiques devrait alourdir leur facture d’importation de quelque 15 milliards de dollars, soit en moyenne près de 3% du PIB. Ceci se traduira par une poussée de l’inflation ou par une détérioration du solde budgétaire, selon l’ampleur des subventions.
Pour beaucoup de pays importateurs de pétrole, les troubles politiques devraient nuire au tourisme et à l’investissement. Si l’on y ajoute la hausse des coûts de financement et les demandes pressantes d’augmentation des dépenses dans l’ensemble de la région, les soldes budgétaires devraient subir des pressions plus fortes. Les risques qui pèsent sur la stabilité macroéconomique et financière -s’ils ne sont pas corrigés rapidement- pourraient compromettre l’adoption d’un nouveau modèle de croissance solidaire et freiner la création d’emplois. Aussi les gouvernements disposant d’une faible marge de manœuvre budgétaire devront-ils envisager de compenser partiellement le surcroît de dépenses prioritaires par des coupes dans d’autres domaines.
H.F/Agences
28/04/2011 à 10:17
L'analyse du Fonds Monétaire International (FMI) sur le Maroc est loin d'être optimiste. Surtout à court terme, avec une hausse des factures énergétique et alimentaire, une baisse des recettes touristiques et des investissements étrangers. La hausse des coûts de financement, de la demande pressante d'augmentation des dépenses, engendre de facto un creusement du déficit budgétaire et donc un frein à la création de l'emploi, à la croissance et au développement.
Entre crises sociales, hausse des matières premières et baisse de la demande étrangère à l'échelle internationale, le Maroc connait un bouleversement de l'activité économique. Telle est la conclusion générale de l’édition d’avril 2011 du rapport du FMI sur les Perspectives économiques régionales consacré au Moyen-Orient, à l’Afrique du Nord, à l’Afghanistan et au Pakistan (MOANAP), rendu public ce 27 avril.
“À long terme, les mouvements de contestation pourraient stimuler les économies de la région en favorisant l’adoption d’un modèle de croissance plus solidaire, en améliorant la gouvernance et en offrant à la population jeune et croissante des débouchés plus nombreux dans des conditions plus équitables.”
Masood Ahmed, Directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI Cela dit, pour l’heure, les pays connaissent de grandes difficultés. “Il est urgent de s’attaquer au chômage et d’améliorer les dispositifs de protection sociale”, poursuit le responsable, lors d'une conférence à Dubaï au cours de la laquelle a été présenté le rapport.
A court terme, des perspectives contrastées
D’après les projections du rapport, la croissance globale de la région MOANAP sera de 3,9%. Ce chiffre moyen masque cependant des écarts. La croissance devrait ainsi s’établir à 4,9% dans les pays exportateurs de pétrole -Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Iran, Iraq, Koweït, Oman, Qatar, Soudan et Yémen (les projections ne prennent pas en compte la Lybie) -, sous l’effet surtout de l’augmentation des cours et de la production de pétrole; dans les pays importateurs de pétrole -Afghanistan, Djibouti, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Pakistan, Syrie et Tunisie-, elle ne devrait atteindre que 2,3%. Le scénario actuel est déterminé essentiellement par deux facteurs principaux: les troubles qui agitent la région, avec l’incertitude qui s’ensuit, et la flambée des cours mondiaux de l’énergie et de l’alimentation.
Rude épreuve pour les pays importateurs
Les pays importateurs de pétrole vont traverser une année difficile sur le plan économique car ils devront gérer des tensions tant internes qu’externes. La détérioration des termes de l’échange provoqué par le renchérissement des produits alimentaires et énergétiques devrait alourdir leur facture d’importation de quelque 15 milliards de dollars, soit en moyenne près de 3% du PIB. Ceci se traduira par une poussée de l’inflation ou par une détérioration du solde budgétaire, selon l’ampleur des subventions.
Pour beaucoup de pays importateurs de pétrole, les troubles politiques devraient nuire au tourisme et à l’investissement. Si l’on y ajoute la hausse des coûts de financement et les demandes pressantes d’augmentation des dépenses dans l’ensemble de la région, les soldes budgétaires devraient subir des pressions plus fortes. Les risques qui pèsent sur la stabilité macroéconomique et financière -s’ils ne sont pas corrigés rapidement- pourraient compromettre l’adoption d’un nouveau modèle de croissance solidaire et freiner la création d’emplois. Aussi les gouvernements disposant d’une faible marge de manœuvre budgétaire devront-ils envisager de compenser partiellement le surcroît de dépenses prioritaires par des coupes dans d’autres domaines.
H.F/Agences
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