«Lorsqu’on m’a appelé pour m’annoncer que mon CV avait été retenu, j’ai sauté de joie et j’ai même offert à mes amis des cafés !»
Nassim, 26 ans, se dit aujourd’hui «heureux». Comme de nombreux jeunes de la banlieue est d’Alger, il a décroché un emploi au Bab Ezzouar Center, le centre commercial ouvert depuis l’été dernier, en passe de devenir le plus gros employeur de la localité. La Société des centres commerciaux d’Algérie (SCCA), une entreprise détenue par le groupe suisse Valartis Darsi à 74% et le groupe Jelmoli à 26%, a permis en quelques mois la création d’une centaine d’emplois directs et indirects, résorbant ainsi le taux du chômage de Bab Ezzouar et de sa région. Au fur et à mesure de l’ouverture des magasins et des restaurants, les chômeurs se précipitent pour déposer leur CV.
Les demandeurs d’emploi retenus sont ensuite orientés selon leur profil vers les entreprises prestataires de services engagées par la direction du centre commercial. «Avant de travailler au centre comme agent d’entretien, j’ai bossé dans plusieurs cafés à Bab Ezzouar, Dar El Beïda… comme plongeur ou serveur, raconte Nassim. Mais je gagnais beaucoup moins bien ma vie. Chaque fois, c’était 1000 DA par semaine, en plus toujours en retard…» Mais les jeunes chômeurs ne sont pas les seuls à en profiter. Les étudiants aussi. Naïm travaille ainsi à mi-temps, le soir après les cours. «Je suis caissier dans l’hypermarché Uno, je gagne correctement mes journées. Je n’aurais jamais pensé qu’un jour un étudiant puisse trouver du travail sans être exploité.» Il est 17h15 et Sofiane, 21 ans, étudiant à l’université toute proche, vient reprendre son travail, serveur dans un restaurant du centre commercial.
«Je suis un peu en retard, je viens de Sorécal. Je devais commencer mon boulot il y a plus de dix minutes», nous lance-t-il, devant le sourire de son patron. Ce dernier n’engage le soir que des étudiants. Un choix, explique-t-il. «D’abord, je leur permets d’avoir un salaire correct qui puisse les aider dans leurs études. Vous savez, j’ai été moi-même étudiant. Je sais ce que signifie un travail pour un étudiant, surtout en Algérie. Ensuite, je pense qu’ils ont le meilleur profil pour accueillir les clients et satisfaire leurs besoins, car pour la plupart, ils parlent trois langues !» Le centre commercial offre aussi des emplois en free-lance : de jeunes sportifs s’occupent par exemple de l’animation de la patinoire installée récemment pour les fêtes de fin d’année. Ou encore des musiciens qui sont embauchés par les cafés et les restaurants pour divertir les clients. Au lancement du centre, près de 9 millions de visiteurs ont été annoncés.
De quoi susciter l’intérêt des délinquants du coin qui prenaient l’habitude de tourner autour des clients. Des agents de sécurité ont été postés dans les quatre coins aidés par les forces de la sécurité. Hakim, 23 ans, faisait partie des premiers retenus, comme agent de sécurité. «Mais voilà, j’ai commis une grave erreur. Avec des amis, nous avons volé et notre employeur nous a immédiatement renvoyés.» Hakim regrette aujourd’hui son acte et tente par tous les moyens de réintégrer son poste. «C’est maintenant que je me rends compte de la chance que j’avais. Actuellement, le soir je me retrouve seul, pendant que mes amis, eux, travaillent», avoue-t-il, penaud. Depuis l’ouverture du centre, Bab Ezzouar est, à en croire la police du quartier, devenue une cité calme, en particulier le soir. «Le nombre d’interventions a chuté de moitié et les cas d’agression sont devenus très rares, reconnaît un inspecteur. La clé se trouve dans le travail.»
Zouheir Aït Mouhoub
Nassim, 26 ans, se dit aujourd’hui «heureux». Comme de nombreux jeunes de la banlieue est d’Alger, il a décroché un emploi au Bab Ezzouar Center, le centre commercial ouvert depuis l’été dernier, en passe de devenir le plus gros employeur de la localité. La Société des centres commerciaux d’Algérie (SCCA), une entreprise détenue par le groupe suisse Valartis Darsi à 74% et le groupe Jelmoli à 26%, a permis en quelques mois la création d’une centaine d’emplois directs et indirects, résorbant ainsi le taux du chômage de Bab Ezzouar et de sa région. Au fur et à mesure de l’ouverture des magasins et des restaurants, les chômeurs se précipitent pour déposer leur CV.
Les demandeurs d’emploi retenus sont ensuite orientés selon leur profil vers les entreprises prestataires de services engagées par la direction du centre commercial. «Avant de travailler au centre comme agent d’entretien, j’ai bossé dans plusieurs cafés à Bab Ezzouar, Dar El Beïda… comme plongeur ou serveur, raconte Nassim. Mais je gagnais beaucoup moins bien ma vie. Chaque fois, c’était 1000 DA par semaine, en plus toujours en retard…» Mais les jeunes chômeurs ne sont pas les seuls à en profiter. Les étudiants aussi. Naïm travaille ainsi à mi-temps, le soir après les cours. «Je suis caissier dans l’hypermarché Uno, je gagne correctement mes journées. Je n’aurais jamais pensé qu’un jour un étudiant puisse trouver du travail sans être exploité.» Il est 17h15 et Sofiane, 21 ans, étudiant à l’université toute proche, vient reprendre son travail, serveur dans un restaurant du centre commercial.
«Je suis un peu en retard, je viens de Sorécal. Je devais commencer mon boulot il y a plus de dix minutes», nous lance-t-il, devant le sourire de son patron. Ce dernier n’engage le soir que des étudiants. Un choix, explique-t-il. «D’abord, je leur permets d’avoir un salaire correct qui puisse les aider dans leurs études. Vous savez, j’ai été moi-même étudiant. Je sais ce que signifie un travail pour un étudiant, surtout en Algérie. Ensuite, je pense qu’ils ont le meilleur profil pour accueillir les clients et satisfaire leurs besoins, car pour la plupart, ils parlent trois langues !» Le centre commercial offre aussi des emplois en free-lance : de jeunes sportifs s’occupent par exemple de l’animation de la patinoire installée récemment pour les fêtes de fin d’année. Ou encore des musiciens qui sont embauchés par les cafés et les restaurants pour divertir les clients. Au lancement du centre, près de 9 millions de visiteurs ont été annoncés.
De quoi susciter l’intérêt des délinquants du coin qui prenaient l’habitude de tourner autour des clients. Des agents de sécurité ont été postés dans les quatre coins aidés par les forces de la sécurité. Hakim, 23 ans, faisait partie des premiers retenus, comme agent de sécurité. «Mais voilà, j’ai commis une grave erreur. Avec des amis, nous avons volé et notre employeur nous a immédiatement renvoyés.» Hakim regrette aujourd’hui son acte et tente par tous les moyens de réintégrer son poste. «C’est maintenant que je me rends compte de la chance que j’avais. Actuellement, le soir je me retrouve seul, pendant que mes amis, eux, travaillent», avoue-t-il, penaud. Depuis l’ouverture du centre, Bab Ezzouar est, à en croire la police du quartier, devenue une cité calme, en particulier le soir. «Le nombre d’interventions a chuté de moitié et les cas d’agression sont devenus très rares, reconnaît un inspecteur. La clé se trouve dans le travail.»
Zouheir Aït Mouhoub
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