27 Novembre 2010
Sans vouloir miner le moral des millions de personnes indigentes qui ne bénéficient d’aucune couverture médicale, les conditions pour le lancement du Ramed ne sont pas encore réunies.
Comment assurer 8 millions de personnes, objectif affiché pour ce chantier titanesque, lorsqu’on échoue à le faire pour un peu plus de 400.000 personnes. Ce chiffre, c’est celui de la population de Tadla-Azilal, région qui devait permettre au Ramed de se faire la main. A l’issue de ce test, les retours ne sont guère rassurants. L’on découvre ahuris que le processus d’identification, qui représente un pavé important du projet, est toujours titubant, que les communes, maillons incontournables du dispositif, ne se pressent pas trop (à propos, le Ramed c’est pour qui?)…
En tout cas, à l’aune de ce premier bilan, il serait plus qu’hasardeux de le lancer au risque de mettre en danger tout le système. Maintenant il va falloir choisir entre revoir l’architecture générale ou en boucher les trous.
Alors que le Ramed représente une occasion supplémentaire de régulation sociale, le public n’est pas arrivé, aussi bien que le privé, à montrer ici qu’il sait gérer le risque.
Le transfert significatif de dépenses n’est politiquement et financièrement viable que s’il est accompagné de quelques garde-fous. Il faut à la fois faire preuve de beaucoup d’imagination pour proposer à ces populations une couverture médicale dans des conditions décentes et de beaucoup d’attention pour éviter de bureaucratiser les prestations.
Sur ce projet transversal par excellence, il n’est pas sûr que les structures locales aient anticipé les mutations. Comme il n’est pas certain que les autres départements ministériels, qui semblent refiler le mistigri exclusivement à Yasmina Baddou et ses troupes, aient mesuré les enjeux.
Mohamed Benabid
Leconomiste.ma
Sans vouloir miner le moral des millions de personnes indigentes qui ne bénéficient d’aucune couverture médicale, les conditions pour le lancement du Ramed ne sont pas encore réunies.
Comment assurer 8 millions de personnes, objectif affiché pour ce chantier titanesque, lorsqu’on échoue à le faire pour un peu plus de 400.000 personnes. Ce chiffre, c’est celui de la population de Tadla-Azilal, région qui devait permettre au Ramed de se faire la main. A l’issue de ce test, les retours ne sont guère rassurants. L’on découvre ahuris que le processus d’identification, qui représente un pavé important du projet, est toujours titubant, que les communes, maillons incontournables du dispositif, ne se pressent pas trop (à propos, le Ramed c’est pour qui?)…
En tout cas, à l’aune de ce premier bilan, il serait plus qu’hasardeux de le lancer au risque de mettre en danger tout le système. Maintenant il va falloir choisir entre revoir l’architecture générale ou en boucher les trous.
Alors que le Ramed représente une occasion supplémentaire de régulation sociale, le public n’est pas arrivé, aussi bien que le privé, à montrer ici qu’il sait gérer le risque.
Le transfert significatif de dépenses n’est politiquement et financièrement viable que s’il est accompagné de quelques garde-fous. Il faut à la fois faire preuve de beaucoup d’imagination pour proposer à ces populations une couverture médicale dans des conditions décentes et de beaucoup d’attention pour éviter de bureaucratiser les prestations.
Sur ce projet transversal par excellence, il n’est pas sûr que les structures locales aient anticipé les mutations. Comme il n’est pas certain que les autres départements ministériels, qui semblent refiler le mistigri exclusivement à Yasmina Baddou et ses troupes, aient mesuré les enjeux.
Mohamed Benabid
Leconomiste.ma
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