Aéronautique
L’industrie marocaine dans l’A350 d’Airbus
• 70% du câblage de ce gros porteur sera réalisé par nos industries
• La main-d’oeuvre compte jusqu’à 45% dans la structure de coût
Le rideau de la 2e édition du salon aéronautique, Aeroexpo, est tombé hier dimanche 31 janvier, libérant le tarmac de la base militaire de Marrakech-Ménara. Les 300 participants qui ont exposé leurs produits durant 4 jours ont plié bagages satisfaits. Le public de professionnels et de civils était au rendez-vous, ce qui laisse espérer une redynamisation du secteur durement malmené par la crise.
Ce salon d’exposition, comme son nom l’indique, et non pas de vente a tenu toutes ses promesses. Le groupe Safran, l’un des leaders mondiaux du secteur aéronautique, qui a déployé son potentiel sur le Hall A, via ses différentes filiales présentes au Maroc, «en a eu pour son argent».
Le responsable des opérations de sa filiale Aircelle Maroc, Gilles Delahoullière se dit heureux de pouvoir exposer «le savoir-faire marocain en aéronautique». L’inverseur de poussée, une sorte de soucoupe renversée, de la taille d’une turbine d’un gros porteur fait la fierté de l’entreprise.
Objet de curiosité, les responsables présents sur ce stand de 56 m2 se sont relayés pour expliquer leur «objet», conçu et réalisé pour l’avionneur canadien, Bombardier. La capacité du Maroc à développer une plateforme dédiée à l’industrie aéronautique ne fait plus de doute. La déferlante des grands donneurs d’ordre du secteur, présents à ce salon, particulièrement sur les zones de l’Aéropôle à Nouaceur et de Tanger Free Zone, en atteste. Les entreprises installées sont en majorité des filiales de groupes français, opérant comme sous-traitants pour le compte de donneurs d’ordres basés en Europe et en Amérique, tels Airbus, Bombardier, Boeing, Dassault ou encore Eurocopter.
De toute évidence, ce rendez-vous de l’aéronautique, désormais considéré comme une charnière logistique pour doper encore plus le secteur, vient confirmer la volonté des pouvoirs publics de faire de ce secteur une locomotive industrielle de premier plan. Pour le ministre de tutelle, Ahmed Réda Chami, il suffit de s’inspirer du deal entre les Etats-Unis et le Mexique, qui lui sert de plateforme industrielle. D’autant plus que cette collaboration donne plus de compétitivité à l’ensemble.
De même, «l’Europe peut gagner en compétitivité grâce au Maroc», répète-t-il à l’envi aux potentiels investisseurs du Vieux continent. Réagissant aux questions des journalistes dans le stand de la nouvelle Agence de l’investissement, le ministre a rappelé que toutes les productions n’ont pas vocation à être sous-traitées. «Les entreprises sous-traiteront en fonction du faible caractère stratégique de leur production et du potentiel de réduction des coûts lié à une production en pays low-cost», explique-t-il. Autrement dit, le Maroc développe son offre de sous-traitance en fonction de ses points forts: proximité géographique et culturelle, coût de la main-d’œuvre….
D’où peut-être la forte présence sur le salon de fabricants de pièces composites (Daher, Souriau, Creuset, Le Piston français...). L’industrie aéronautique nationale est fortement positionnée sur la fabrication de ces pièces. Plus précisément, Chami indique que «leur process de fabrication rappelle ceux du tissage où la main d’œuvre compte jusqu’à 45% dans la structure de coût». Autre niche industrielle,
le câblage. C’est également un axe fort de développement: 70% du câblage de l’A350 d’Airbus sera réalisé par les industriels marocains. Comme filières et métiers stratégiques, le Maroc a également identifié la maintenance, l’usinage et l’assemblage de pièces de moteurs…
Avantages
Maintenant, il n’y a plus qu’à aller chercher les investisseurs. Pour les inciter à s’installer au Maroc, Chami souligne qu’«une entreprise de 480 personnes du sud de l’Europe qui s’installerait au Maroc verrait sa masse salariale, charges comprises, passer de 30, 6 millions à 12,6 millions d’euros par an». En y ajoutant les exonérations fiscales et les coûts logistiques, l’économie annuelle atteindrait 19,5 millions d’euros. Difficile de faire mieux.
Bachir THIAM
Source : leconomiste.com
L’industrie marocaine dans l’A350 d’Airbus
• 70% du câblage de ce gros porteur sera réalisé par nos industries
• La main-d’oeuvre compte jusqu’à 45% dans la structure de coût
Le rideau de la 2e édition du salon aéronautique, Aeroexpo, est tombé hier dimanche 31 janvier, libérant le tarmac de la base militaire de Marrakech-Ménara. Les 300 participants qui ont exposé leurs produits durant 4 jours ont plié bagages satisfaits. Le public de professionnels et de civils était au rendez-vous, ce qui laisse espérer une redynamisation du secteur durement malmené par la crise.
Ce salon d’exposition, comme son nom l’indique, et non pas de vente a tenu toutes ses promesses. Le groupe Safran, l’un des leaders mondiaux du secteur aéronautique, qui a déployé son potentiel sur le Hall A, via ses différentes filiales présentes au Maroc, «en a eu pour son argent».
Le responsable des opérations de sa filiale Aircelle Maroc, Gilles Delahoullière se dit heureux de pouvoir exposer «le savoir-faire marocain en aéronautique». L’inverseur de poussée, une sorte de soucoupe renversée, de la taille d’une turbine d’un gros porteur fait la fierté de l’entreprise.
Objet de curiosité, les responsables présents sur ce stand de 56 m2 se sont relayés pour expliquer leur «objet», conçu et réalisé pour l’avionneur canadien, Bombardier. La capacité du Maroc à développer une plateforme dédiée à l’industrie aéronautique ne fait plus de doute. La déferlante des grands donneurs d’ordre du secteur, présents à ce salon, particulièrement sur les zones de l’Aéropôle à Nouaceur et de Tanger Free Zone, en atteste. Les entreprises installées sont en majorité des filiales de groupes français, opérant comme sous-traitants pour le compte de donneurs d’ordres basés en Europe et en Amérique, tels Airbus, Bombardier, Boeing, Dassault ou encore Eurocopter.
De toute évidence, ce rendez-vous de l’aéronautique, désormais considéré comme une charnière logistique pour doper encore plus le secteur, vient confirmer la volonté des pouvoirs publics de faire de ce secteur une locomotive industrielle de premier plan. Pour le ministre de tutelle, Ahmed Réda Chami, il suffit de s’inspirer du deal entre les Etats-Unis et le Mexique, qui lui sert de plateforme industrielle. D’autant plus que cette collaboration donne plus de compétitivité à l’ensemble.
De même, «l’Europe peut gagner en compétitivité grâce au Maroc», répète-t-il à l’envi aux potentiels investisseurs du Vieux continent. Réagissant aux questions des journalistes dans le stand de la nouvelle Agence de l’investissement, le ministre a rappelé que toutes les productions n’ont pas vocation à être sous-traitées. «Les entreprises sous-traiteront en fonction du faible caractère stratégique de leur production et du potentiel de réduction des coûts lié à une production en pays low-cost», explique-t-il. Autrement dit, le Maroc développe son offre de sous-traitance en fonction de ses points forts: proximité géographique et culturelle, coût de la main-d’œuvre….
D’où peut-être la forte présence sur le salon de fabricants de pièces composites (Daher, Souriau, Creuset, Le Piston français...). L’industrie aéronautique nationale est fortement positionnée sur la fabrication de ces pièces. Plus précisément, Chami indique que «leur process de fabrication rappelle ceux du tissage où la main d’œuvre compte jusqu’à 45% dans la structure de coût». Autre niche industrielle,
le câblage. C’est également un axe fort de développement: 70% du câblage de l’A350 d’Airbus sera réalisé par les industriels marocains. Comme filières et métiers stratégiques, le Maroc a également identifié la maintenance, l’usinage et l’assemblage de pièces de moteurs…
Avantages
Maintenant, il n’y a plus qu’à aller chercher les investisseurs. Pour les inciter à s’installer au Maroc, Chami souligne qu’«une entreprise de 480 personnes du sud de l’Europe qui s’installerait au Maroc verrait sa masse salariale, charges comprises, passer de 30, 6 millions à 12,6 millions d’euros par an». En y ajoutant les exonérations fiscales et les coûts logistiques, l’économie annuelle atteindrait 19,5 millions d’euros. Difficile de faire mieux.
Bachir THIAM
Source : leconomiste.com
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