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La Corée du sud : Un modèle à suivre pour l’Algérie

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  • La Corée du sud : Un modèle à suivre pour l’Algérie

    La Corée du sud aspire à être la 7e puissance économique mondiale : Un modèle à suivre pour l’Algérie
    L’Algérie se trouve-t-elle en Europe de l’Est ? » La question est sérieusement posée par un jeune vendeur dans un grand magasin de prêt-à-porter situé en plein centre de Séoul.


    Séoul (Corée du Sud). De notre envoyé spécial
    Il nous dit, dans un parfait anglais, que son frère travaille au Sénégal. « En Afrique », lance-t-il. Tout de même ! En Corée du Sud, aux Etats-Unis ou en Chine, l’on est souvent obligé de dire que l’Algérie « is between Tunisia and Morocco », entre la Tunisie et le Maroc. Une politique touristique offensive et assidue permet à ces deux pays voisins d’être bien plus visibles sur la carte du monde que l’Algérie, son gaz et son pétrole. L’Algérie est pourtant le dixième plus vaste pays au monde. Ce n’est pas la peine de chercher un « guide Algérie » écrit en coréen ou en anglais dans les librairies de Séoul, il n’en existe pas ! A Alger, certains experts de salon pensent toujours que le tourisme peut se faire avec deux ou trois pays européens, alors que toutes les études révèlent que le gros des touristes viendra d’Asie dans les cinquante prochaines années. « Nous connaissons bien le joueur algérien Zineddine Zidane », nous dit un journaliste. Avoir évolué en équipe de France n’a en rien « désalgérianisé » Zidane !
    Alger et Séoul n’ont établi de relations diplomatiques qu’en janvier 1990. « La diplomatie sud-coréenne pendant la guerre froide était celle des Nations unies. Les deux Corées étaient exclues de l’ONU parce que chaque camp s’y opposait. A chaque fois, on cherchait des votes favorables. L’Algérie est un cas particulier. Pays socialiste dans les années 1970, il a préféré renforcer ses relations avec la Corée du Nord », nous explique Joo Junghwan du département des sciences politiques de l’université Cheongju. Selon lui, l’entreprise Daewoo a beaucoup contribué à rapprocher l’Algérie et la Corée du Sud à partir des années 1990. Daewoo s’était installée au moment où le pays connaissait les débuts d’une vague de violence qui allait s’étaler dans le temps. Le premier directeur de cette entreprise avait été d’ailleurs tué par un groupe armé, près d’Alger, en octobre 1994. Début avril 2010, l’université Ewha, à Séoul, a abrité un colloque international sur les relations entre les deux pays à l’initiative de la Korea Foundation, de l’Association coréenne d’études maghrébines et des deux ambassades, de Corée à Alger et d’Algérie à Séoul. Plusieurs thèmes y ont été abordés comme « Le système éducatif algérien », « Les relations intermaghrébines », « La recherche scientifique en Algérie », « La politique urbaine du colonialisme français » et « Le raï, une musique transfrontière ».
    « Ce colloque a été l’occasion pour les universitaires et les académiciens de présenter à l’autre la situation et le vécu dans les deux pays. L’échange a été riche. Nous avons discuté de beaucoup d’aspects », souligne Hocine Sahraoui, ambassadeur d’Algérie à Séoul, en poste depuis trois mois. Il rappelle une conférence présentée lors du colloque par Song Doyoung de l’université de Hanyang sur la politique urbaine du colonialisme français en Afrique du Nord. « Il a démontré que l’architecture était une projection de la culture coloniale en Algérie. Les Coréens s’intéressent aux questions liées à la colonisation », relève-t-il. La Corée du Sud avait connu, à partir de 1905, une longue occupation japonaise précédée d’un protectorat. Cette présence japonaise dans la péninsule coréenne avait été tellement dure qu’elle a laissé des stigmates visibles dans le pays du Matin calme. Dans l’île de Jéju-Do, dans le sud, le Japon est toujours appelé « ennemi ». Les Coréens préfèrent toujours parler de mer de l’Est au lieu de mer du Japon pour désigner cette étendue aquatique qui les sépare du pays du Soleil levant, jadis empire dominant. L’occupant japonais avait même interdit l’enseignement du coréen et avait tenté de déplacer des temples bouddhistes. Cela ressemblait déjà, à l’époque, à du pillage culturel. Des historiens ne manquent pas de faire un parallèle entre la colonisation française de peuplement en Algérie et la colonisation de dépossession japonaise en Corée du Sud. « Nous partageons les mêmes souffrances dûes à un colonialisme féroce », nous a confié un universitaire.
    La suppression des visas est possible

    Après 1962, en dépit des choix économiques désastreux, l’Algérie a voulu copier quelque peu la Corée du Sud avec le modèle du « plan quinquennal de développement ». La Corée a réussi, l’Algérie a échoué. La Corée, qui n’a ni pétrole ni gaz, a pu organiser les Jeux olympiques en 1988, année où à Alger l’armée tirait sur les foules un certain 5 Octobre. Aujourd’hui, l’Algérie tente de copier l’autre modèle, celui des champions industriels qui, en Corée, sont privés, pas publics. Passons... La ville de Yeosu, à peine plus petite que Sétif, organisera l’Exposition universelle en 2012. Aucune ville algérienne n’est en mesure d’organiser ce type de manifestation. Ni aujourd’hui ni demain. « L’Algérie est méconnue en Corée. On ne connaît rien sur sa situation politique ou économique. On connaît un peu son football. Je crois qu’il faut supprimer les visas entre les deux pays pour renforcer davantage les relations et mieux se connaître mutuellement », a proposé Boram Kim, jeune journaliste à l’agence Punctum. Selon lui, il est important de multiplier les échanges culturels pour capter l’intérêt du public. « Car les investisseurs et les opérateurs économiques montrent déjà de l’intérêt pour l’Algérie », a-t-il ajouté.
    Hocine Sahraoui, ambassadeur d’Algérie en Corée, nous confie que l’Algérie souhaite attirer des hommes d’affaires et les touristes coréens, de grands voyageurs autant que les Japonais, en faisant mieux connaître le pays. « Des hommes d’affaires coréens qui ont visité le Sud algérien en parlent beaucoup. Mais je crois qu’il faut faire plus. On ne doit pas se limiter au bouche à oreille », nous dit-il. L’ambassade distribue déjà des guides touristiques en anglais, mais l’opération paraît limitée. L’effort qui doit être fourni dans les prochaines années est de produire des guides en coréen. Mettre à jour le site web de l’ambassade est également un acte important. Selon lui, la question de l’ouverture d’une ligne aérienne directe entre Alger et Séoul est à l’ordre du jour. « L’idée est en gestation. Je suis en contact avec l’ambassadeur de Corée du Sud à Alger sur cette question. Il est nécessaire d’ouvrir cette ligne, compte tenu de l’augmentation de la circulation des personnes entre les deux pays. Avec l’intensification des relations, cette circulation sera plus importante », soutient-il. Les Coréens veulent attirer des touristes vers l’île de Jéju-Do, à 85 km du continent, célèbre pour le volcan Hallasan, aujourd’hui endormi. Cette île jouit d’un statut spécial qui autorise toutes les initiatives. Le gouvernement de Jéju-Do ne revient à Séoul que pour les questions liées à la sécurité ou aux relations extérieures. Il vient justement de décider de supprimer les visas pour les visiteurs étrangers, y compris pour les Algériens. Mais les touristes ne peuvent pas quitter l’île pour la péninsule.


    Par Fayçal Métaoui
    elwatan
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Hocine Sahraoui. Ambassadeur d’Algérie à Séoul : « Les Coréens sont favorables au partage des connaissances »


    L’Algérie et la Corée du Sud célèbrent cette année le vingtième anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques. Qu’avez-vous prévu pour cet événement ?
    Nous allons marquer l’événement par des activités spéciales sur le plan culturel. Nous avons, en relation avec le ministère des Affaires étrangères, mis en place un programme d’activités culturelles à Séoul. La Korea Arab Society (KAS), qui s’occupe de la promotion des relations culturelles entre la Corée et le monde arabe, a invité, sur proposition de l’Algérie, une troupe artistique algérienne pour animer des spectacles dans l’île touristique de Jéju-Do, dans le Sud. Une autre activité est prévue également dans le cadre du festival Hi Séoul ! organisé par la mairie de la capitale coréenne, en collaboration avec les villes qui sont en jumelage avec elle. Cette année, nous avons sollicité le gouvernement métropolitain de Séoul, à la faveur de la célébration du vingtième anniversaire de l’établissement des relations algéro-coréennes, pour inviter des artistes algériens, même si Alger n’est pas jumelée avec Séoul.
    Peut être qu’il faut jumeler Alger avec Séoul !
    C’est un aspect sur lequel nous travaillons. J’ai discuté avec le maire de Séoul de cette question. Sa participation, cette année, à ce festival sera donc une première étape d’aller vers le jumelage. Cela permettra une présence annuelle d’artistes algériens à Séoul. Cette année, une troupe artistique algérienne a été également invitée. L’ambassade projette d’organiser une autre activité ; il s’agit d’une exposition photos intitulée « Fenêtre sur l’Algérie », pour mieux faire connaître le pays. Souvent, lorsqu’ils parlent de l’Algérie, les Coréens s’imaginent le désert ! Nous voulons rectifier cette vision. La mairie de Séoul nous a donné un espace, sur une place centrale de la ville, pour dix jours durant le mois de mai. Cette exposition sera déclinée en quatre thèmes : diversité des paysages algériens, guerre de Libération nationale, richesse du patrimoine national et réalisations industrielles. Les ministères de la Culture, du Tourisme et des Moudjahidine ont été contactés pour nous envoyer les photos.
    Les Coréens font souvent le parallèle avec l’Algérie concernant le colonialisme. Les deux peuples ont subi l’occupation. Cela a aidé au développement d’un nationalisme fort identique dû au fait que le colonialisme a tenté de faire perdre l’identité des Coréens et des Algériens. Les mêmes causes ont engendré les mêmes effets. Les Coréens et les Algériens ont ce caractère spécifique d’être des nationalistes qui aiment leur pays et qui sont attachés à leur unité nationale... Coréens et Algériens s’entendent parce qu’ils ont la même mentalité. Les Coréens accordent une grande importance à cette similitude.
    Où en est la coopération entre les deux pays ?
    Cette coopération a connu une accélération extraordinaire depuis la signature, en 2006, de la déclaration sur le partenariat stratégique. Il y a eu échange de visites présidentielles. Les présidents Abdelaziz Bouteflika et Lee Myung-bak se sont rencontrés en 2008 au sommet de Pékin. Au plus haut niveau, cette relation est solide. Découlant de ce partenariat stratégique, la coopération économique a évidemment suivi. De 2005 jusqu’en 2009, les échanges ont été multipliés par trois. Les échanges entre les deux pays étaient de 500 millions de dollars en 2005 ; ils ont atteint les 2 milliards de dollars en 2009. C’est un bond significatif. Un autre exemple de la qualité de la coopération et de son évolution rapide est la présence de 26 entreprises coréennes en Algérie, dont les grands groupes tels que LG, Hyundai, Samsung, etc. Lorsque la Corée s’intéresse à un pays, les grandes entreprises sont les premières à y aller. A Alger, la Korea International Cooperation Agency (Koica) a ouvert un bureau. C’est un signal fort de l’intérêt qu’accorde Séoul à la coopération avec l’Algérie. La Koica est une agence gouvernementale qui s’occupe de la coopération et de l’aide aux pays en développement. La relation entre la Corée et l’Algérie est exponentielle. Elle évolue d’année en année.
    Il y a un fort intérêt de l’Algérie pour le savoir-faire coréen. Comment cela va-t-il se traduire, concrètement, pour assurer un réel transfert de technologie ?
    Récemment, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, était en visite en Corée. Ce déplacement a eu des résultats concrets. Un mémorandum d’entente a été signé entre les deux pays ; il est accompagné d’un programme dense de coopération dans ce secteur. L’homologue coréen de M. Sellal s’est également déplacé à Alger avec un groupe d’experts en matière de gestion des eaux. Un séminaire de partage des connaissances a été organisé à Alger. L’Algérie s’intéresse au savoir-faire coréen en matière de traitement des eaux usées. A mon sens, la coopération entre l’Algérie et la Corée du Sud doit privilégier le transfert de know-how dans différents domaines. Il est clair que sur le plan international, la Corée du Sud est devenue un partenaire incontournable, notamment au niveau des innovations technologiques. C’est un pays de référence. La qualité des produits coréens est indiscutable. Les Coréens sont favorables au partage des connaissances. C’est une autre vision. Il est de notre devoir d’aller vers eux et que ce partage se fasse dans un esprit gagnant-gagnant. On peut travailler dans l’harmonie sans avoir le poids d’un passé, d’une passion ou d’un complexe.


    Par Fayçal Métaoui
    elwatan
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      Oui dans la théorie c'est bien de suivre le modèle de la corée du sud mais dans la pratique nos dirigeants suivent plutôt le modèle de la corée du nord!
      "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

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      • #4
        ni l'un ni l'autre!
        l'Algérie n'a plus de politique industrielle ni une stratégie de développement à atteindre. A la place on a une économie de bazar qui survit tant que l'argent du pétrole coule à flot, et comme le prix du baril fait des yoyo tous les 15 ans on risque d'assister à des mini-révolution comme celles du 5-10-88 de manière répétée. Est-ce qu'on va finir comme au pays du révolutionnaire R.Mugabé?

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        • #5
          ni l'un ni l'autre!
          tres juste

          je pense que l'Algerie devrait plutôt un peu s'inspirer de l'Inde et son systeme encore un peu mixte ...mais avec beaucoup de gens quialifiés ou tres qualifiés au sein de la classe moyenne .

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          • #6
            l'Algérie n'a plus de politique industrielle ni une stratégie de développement à atteindre. A la place on a une économie de bazar qui survit tant que l'argent du pétrole coule à flot, et comme le prix du baril fait des yoyo tous les 15 ans on risque d'assister à des mini-révolution comme celles du 5-10-88 de manière répétée. Est-ce qu'on va finir comme au pays du révolutionnaire R.Mugabé?
            C est drôle que quand c est dit par algérien personne ne fait attention!

            Moi pour des propos pareils (et même moins) j ai eu droit à un traitement de "faveur"

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            • #7
              l'algérie ou tout autre pays tiers mondiste doivent suivre leurs propres modèles de développement, un modèle issu et travaillé avec les locaux et qui prend en compte les spécificités de chaque pays et de chaque culture....


              penser que les coréens ou les asiatiques vont venir partager avec nous leurs savoir faire est plus que stupide....

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              • #8
                On n'invente pas l'eau tiède...On s'inspire et on tente d'adapter ce qu'on a vu à nos contraintes...

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                • #9
                  Je vous conseille de s'inspirer du modele Lybien, partage de la rente gazière cash.
                  La haine aveugle

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                  • #10
                    Oui dans la théorie c'est bien de suivre le modèle de la corée du sud mais dans la pratique nos dirigeants suivent plutôt le modèle de la corée du nord!
                    J'ai fait la même réflexion.

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                    • #11
                      il faut etre réaliste....les initiateurs de l'empire en France ont voulu faire de la france un empire mais ils ont échoué car en france ils n'ont pas d'artisants comme l'alemagne le japon et les deux corées.....
                      la france reste modestement un royaume pas plus.
                      les états unis fonctionnent grace au asiatique et augermains qui ont immigré...si ces deux commaunauté revienent vers l'alemagne et l'asie les etats unis revient vers lacomnauté principale celle des roumains c'est a dire des voyageurs genre tzigane.
                      il n ya que deux empire celle du centre d'europe ou d'occident et celle de l'orient l'asie....la puissance du reste n'est que conjoncturelle.
                      pour l'algerie il faut parler des performance de localité. chaque region etait connu par ces propres artisants.....
                      il faut donc unifié les artisants et leurs donner une place tres haute...malheuresement c'est les commerçants et les femmes qui l'occupe...les religieux d'algerie (chretien musulmanet juif ) ne sont que des pinces......
                      on va peut etre un jour aplliquer lapolitique des mongole entrer dans les villes isolé les artisants et illiminer tout le reste.

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                      • #12
                        Vous reconnaissez-vous dans ce portrait de la Corée du sud :


                        Un métissage axiologique en Corée

                        Yun-Chung CHUNG

                        Peut-on modéliser ce que serait un processus de métissage Orient/Occident dans un des pays concernés. Prenons le cas de la Corée du sud. Madame Choi Yun Chung, s'inspirant du modèle proposé dans un travail de troisième cycle en sciences de l'éducation, élabore les hypothèses suivantes pour son propre pays, la Corée du sud .

                        Dans ce modèle du métissage axiologique, elle hiérarchise les valeurs propres à chaque pays, ici la Corée et les Etats-Unis d'Amérique comme suit, après une longue analyse culturelle :

                        - Les valeurs-clés de la culture orientale en Corée sont le spiritualisme, le familialisme ou le holisme, l'autoritarisme et l'attitude formaliste.

                        - Les valeurs-clés de la culture occidentale (notamment venant des Etats-Unis) sont le matérialisme, l'individualisme, l'égalitarisme et le rationalisme.

                        - Ce qui dans les valeurs de la cultures orientale coréenne est susceptible d'être altéré par les valeurs occidentales, sont le spiritualisme et le familialisme ou le holisme.

                        - Ce qui dans les valeurs occidentales est susceptible d'être altéré par les valeurs orientales, ce sont le matérialisme et l'individualisme.

                        - Ce qui dans les valeurs orientales va résister à l'influence de l'Occident, ce sont l'autoritarisme et l'attitude formaliste.

                        - Ce qui dans les valeurs occidentales va résister à l'influence de l'Orient, ce sont le rationalisme et l'égalité.

                        Sans doute s'agit-il là d'hypothèses de recherche qui demandent à être confirmées par un travail de plus grande envergure, mais elles posent, dans une existentialité sociale déjà bien évidente, les bases d'une réflexion sur une mutation socio-culturelle grandement en marche à l'heure actuelle.
                        => suite

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                        • #13
                          ==>

                          Face au drapeau! Saluez le drapeau national!
                          L'enfant est un investissement national dans ce pays.

                          En Corée, avant toute cérémonie officielle même à l'école, au cinéma, on salue le drapeau national. Cette cérémonie signifie la promesse de la fidélité au nation. L'enfant est l'avenir de nation, il s'éduque sous l'accent de la contribution au pays. Cela se réfère à l'holisme centré sur la nation.
                          Le maître en arts martiaux est leur deuxième père. En Corée, on se doit de reconnaître le roi, ses maîtres, et son père. Cette pensée est dans le prolongement du familialisme. C'est-à-dire que les Coréens sont encore obligés de se soumettre à l'autorité d'un maître.

                          En fonction de cette manière de penser, l'autorité absolue du père en tant que patriarche impose l'espoir de réussite des enfants de chaque famille coréenne... Un simple fonctionnaire est prêt à tout pour l'avenir de ses enfants afin qu' qu'ils entrent dans la grande compétition coréenne, la course aux diplômes.

                          Dans la famille traditionnelle, les parents s'occupaient moins des enfants. La famille était une réalité morale et sociale, plutôt que sentimentale. Car toutes les valeurs étaient orientées vers la réussite des enfants. L'éducation familiale de l'enfant convergeait vers un seul but pratique : conduire les enfants à avoir l'ambition de l'éducation et les éduquer sévèrement pour s'efforcer de réaliser cette ambition. Comme elle fut introjectée dans la structure de l'inconscient collectif des Coréens, elle régit, de nos jours encore, la conception que les Coréens se font de l'éducation.

                          - Un hommage officiel, qui a fait de Hô le héros de la famille.
                          Hô, qui collectionne les diplômes et les victoires en arts martiaux, a été présenté au Président de la république : quel honneur ! Derrière l'enthousiasme de l'éducation, la réussite des enfants n'est pas seulement pour eux-mêmes mais plutôt pour leur famille. L'honneur de la famille, la stabilité de la position sociale, l'éducation des enfants.sont des impératifs moraux et, comme dit le père de Hô, les coréens consacrent leur vie à l'éducation des enfants.

                          La part attribuée à l'éducation représente souvent 40% du budget d'une famille.
                          Je suis prêt à prendre un deuxième job pour les enfants, oui, je suis prêt à me sacrifier pour leur éducation, dit le père de Hô.

                          On paie des cours privés aux enfants, non seulement parce qu'on le veut, mais aussi parce que les enfants des autres suivent des cours privés, et nous, on est bien obligé de s'adapter et de participer à cette compétition des parents !

                          Dans la mentalité des Coréens en général, le critère du jugement des valeurs est dépendant des autres : la réputation des autres, le maintien de la dignité de soi-même, les Coréens sont très sensibles à leur image sociale. Faire des choix de vie chez la plupart des gens n'est pas vraiment ancré au fond d'eux-mêmes. Sur ce point, les parents ont honte des enfants qui n'ont pas de bonnes notes à l'école et qui ne réussissent pas socioéconomiquement. Cette attitude parentale est particulièrement intériorisée par les enfants.

                          Pour ne pas décevoir mes parents, je veux aller à l'université et devenir avocat.
                          Hô et Petit Courageux savent déjà qu'il leur faudra plus que du courage, justement pour répondre aux attentes de leurs parents. Le plus important dans l'acte de la piété filiale est de suivre l'opinion des parents. Comme leurs parents souhaitent leur réussite, leurs espoirs de réussite correspondent à ceux de leurs parents. Hô veut aller à l'université pour ne pas décevoir ses parents. Ce garçon sait bien que ses parents se sacrifient pour lui, pour son éducation.

                          Que veux-tu faire plus tard ? Ces deux frères veulent devenir, l'un avocat et l'autre, Président de la Corée, rien moins que cela ! Leur maître de Tae-kwon-doe est fier d'avoir les élèves qui sont devenus des avocats, des juges, des docteurs, etc.

                          Dans ce cas là, on voit que les positions professionnelles ne sont pas seulement liées à la stabilité économique mais aussi à l'autorité venant de la profession, à savoir : l'attachement au pouvoir. On a envie d'exercer une autorité pour exercer le pouvoir. Cette recherche de la "force intérieure" pour la réussite sociale amène certains parents à placer leurs enfants en stage chez les moines bouddhistes, pendant les vacances scolaires. Ils apprennent ici à être "zen", à accepter toute contrainte infligée au corps. Il suivent un cours magistral sur la maîtrise de l'esprit, même à quatre heures du matin.

                          La plupart des choix nécessaires dans la vie des enfants sont décidés par les parents qui s'occupent de l'éducation de leurs enfants et qui font tout ce qu'ils peuvent pour que leurs enfants réussissent. Dans la plupart des cas, même si les enfants ne le désirent pas, ils se conforment aux décisions des parents à cause de la peur et de la colère de ceux-ci.

                          Pour cette raison, il semble qu'un désaccord se produise entre la pénétration des idées occidentales et la culture orientale, entre la culture matérielle et la culture spirituelle. En effet, le matérialisme est le plus remarquable effet de l'influence des idées occidentales, comme le remarque un moine dans le film en revendiquant une résistance à cette intrusion par le biais des valeurs traditionnelles.

                          Les femmes en subissent le contre coup. Une femme digne de ce nom doit être a la fois docile et intellectuelle pour l'homme coréen. Les parents de Jy, la petite coréenne, championne en arts martiaux, peuvent décider de ne pas pousser leurs filles, parce que les filles ne sont pas concernées comme les garçons par la nécessité économique et sociale.

                          Les valeurs traditionnelles perdurent encore dans la mentalité des Coréens. Malgré cela, on voit que l'attitude des parents de Jy est différente des autres. Cette attitude, rare, s'appuie sur l'idée rationaliste permettant de refuser de suivre le style de vie des autres.

                          Pourtant, tandis que la mentalité se modifie plus lentement que les aspects matériels, les hommes s'adaptent facilement et acceptent la pénétration des idées occidentales et la conciliation entre la culture matérielle et la culture spirituelle. Les élèves ingénieurs, qui ne dorment que quatre heures par nuit, sont souvent des ceintures noires de Tae-Kwon-doe.

                          Concentration avant l'effort : la base du Tae-kwon-doe : méditer pour se convaincre qu'ils sont les meilleurs. La relaxation, - faire le vide - pour évacuer toute pensée d'échec. Le Tae-kwon-doe, c'est une bataille contre soi-même. On l'apprend pour s'améliorer et non pour attaquer les autres, pour nuire aux autres.

                          Eux, ils se sont bagarrés, c'est pour cela qu'ils sont punis. dit le maître en réprimandant deux petits élèves condamnés à regarder fixement le mur devant eux. Le Tae-kwon-doe, c'est la concentration, c'est la maîtrise de soi, la coopération, c'est tout un état d'esprit, lié au respect de l'ordre. Ils apprennent ici à être "zen" , à accepter toute contrainte infligée au corps...

                          Il est certain que le Tae-kwon-doe, c'est la concentration, la maîtrise de soi, et une bataille contre soi-même. Dans l'ontologie orientale, le corps et l'esprit sont interdépendants et tout à fait indissociables. Le Tae-kwon-doe, c'est l'entraînement du corps à travers l'intensification spirituelle. De même, c'est l'affermissement de l'esprit à travers le renforcement du corps. Toutefois, l'âme doit contrôler le corps. L'esprit comme l'effet d'une activité parfaitement intégrée.

                          Regardez le mur, ici, et vous aussi regardez le mur!...Garde-à-vous, vous ne vous êtes pas très bien conduits! Alors maintenant regardez le mur.

                          L'échec corporel signifie le défaut de l' ordre mental. Les étudiants qui échouent en tentant de briser une planche en bois d'un coup de poing doivent encore se concentrer spirituellement en regardant le mur.

                          Le spiritualisme souligné depuis longtemps était purement axé sur les aspects spirituels dans la société traditionnelle. Le sens de l'intensification d'un état d'esprit - la concentration spirituelle, l'être Zen bouddhiste - se centre sur la réussite sociale. Dans la mentalité des Coréens, la richesse matérielle est devenue la meilleure valeur de la vie réussie.
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                          • #14
                            ==>

                            En Corée, la croissance économique est vraisemblablement remarquable depuis des années 60.. Mais cette croissance a vite déséquilibré le monde matériel et le monde spirituel. En comparaison du désir de recevoir la richesse matérielle, la qualité des rapports respectifs de l'homme et de la société, c'est-à-dire le degré d'autonomie de la personne, sa capacité de se situer dans le monde, de communiquer avec les autres et de mieux participer à la société tout en pouvant s'en libérer, ne s'exprime pas.

                            L'éducation des enfants met directement en rapport l'avenir familial et national qui se fonde sur le développement technologique et économique. Pour contribuer à ce développement, les enfants coréens mettent l'accent sur l'étude sans vacances dans le compétition technologique et économique.

                            Depuis que je viens ici, j'ai de très bonnes notes au lycée.

                            L'état d'esprit des arts martiaux et celui des études sont similaires : concentration, c'est un travail mental pur : la science, les études d'ingénieur nécessitent ce travail mental. Le bonheur nécessite cette attitude.
                            Notamment on peut remarquer que la méditation est stratégiquement utilisée et conduit vers la réussite matérielle dépendante de l'entrée à l'université. Toutes les activités sociales et spirituelles : la concentration mentale et la maîtrise de soi renforcées en apprenant le Tae-kwon-doe, l'apprentissage du Zen chez les moines bouddhistes, se vouent à la conquête de l'entrée à l'université. La réussite à ce concours est soutenue par la réussite scolaire : obtenir des bonnes notes à l'école.

                            La mentalité coréenne a complètement changé ces dernières années, avec l'arrivée du matérialisme occidental qui nous a apporté l'industrialisation de notre pays. Pour ne pas perdre notre âme, nous devons refuser cette influence matérialiste, en gardant nos traditions les plus profondes, comme l'art du thé, le tae-kwon-doe, et le sumodo, cet art martial zen que j'enseigne. dit un moine, un peu dépité.

                            N'observe-t-on pas là une certaine nostalgie du spirituel, sous-jacente à l'inconscient social dans la société coréenne contemporaine ?.

                            Pourtant comme dit le moine, comment pourra-t-on refuser le matérialisme dans la société réelle ?

                            Les gens sont égoïstes, ils prennent leur voiture, pour leur confort, même s'ils sont seuls dans leur voiture; ils pourraient prendre les transports en commun, beaucoup de gens ont plusieurs voitures... Résultat, il y a trop de pollution !

                            Cette parole reflète l'opinion de l'attitude individualiste en Corée. Toutefois cette perspective se réfère également à l'idée d'une tendance à l'holisme. Dans cette optique, il n'est pas évident que les gens prennent leur voiture. Autrement dit, il faut ne pas prendre sa voiture pour éviter le problème de la pollution.

                            Il ne faut pas forcer quelqu'un qui n'a pas envie de faire quelque chose.

                            - Que penses-tu du suicide des enfants (qui n'ont pas réussis à l'école) ? demande la journaliste à la petite Ji.

                            - Je pense que c'est de la faute des parents, mais aussi des enfants, car un enfant doit savoir écouter ses parents, et s'il se suicide, c'est lui qui choisit cette extrémité.

                            La petite Ji interwievée pense donc que la cause des suicides des enfants est à la fois la faute des parents et la faute des enfants. Devoir écouter ses parents signifie de ne pas pouvoir rejeter les attentes et les contraintes des parents. Cette enfant souligne qu'il ne faut pas forcer quelqu'un qui n'a pas envie de faire quelque chose. Ce sentiment est fondé sur l'idée de la rationalité et de légalité que ses propres parents défendent etc.. L'homme a le droit de faire des choix volontaires et il faut respecter ce droit fondamental.

                            Il me semble que le portrait de la famille de Ji représente le modèle d'un métissage positif dans l'ordre des valeurs. La petite Ji respecte un certain ordre traditionnel. Elle est championne en Tae-Kwon-Doe et bonne élève. Mais elle reste lucide et critique sur une tendance à l'aliénation qui résulte à la fois de la volonté absolue de réussite liée à la société libérale étayée sur la tradition lettrée propre à l'Asie. Elle parle de sagesse. Mais pourra-t-elle, réellement, devenir quelqu'un d'autre qu'une petite machine à produire des diplômes ou à faire des enfants... ?
                            http://www.barbier-rd.nom.fr/YungChu...eAxiologi.html

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                            • #15
                              L'avantage de la Corée du Sud est d'être frontalière avec celle du Nord. D'où une aide financière énorme accordé par les USA pour son développement afin de lutter contre le communisme.

                              Il en va de même pour l'Allemagne de l'Ouest au temps où il existait celle de l'Est ainsi que le Japon voisin de la Chine. A remarquer aussi que dans les pays cités, les bases américaines furent longtemps implantées.

                              Cela sans pour autant nier les compétences sud-coréennes.

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