Le président de la FED, Ben Bernanke délivrait mercredi devant le congrés son premier discours. S'il est confiant dans le dynamisme de l'activité américaine, il est aussi préoccupé par les déséquilibres grandissants de l'économie à long terme.
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Très attendu, Ben Bernanke a prononcé devant le Congrès mercredi son premier discours officiel de nouveau président de la Réserve fédérale américaine. Au delà du symbole –le premier discours de l'ère post-Greenspan – la parole du "deuxième homme le plus puissant des Etats-Unis" était d'autant plus importante qu'elle intervient dans un contexte économique inconfortable. "Bernanke arrive à un moment qui aurait de toutes façons été incertain pour ce qui est de la politique de la Fed, qu'Alan Greenspan soit resté ou non" résume Alan Blinder, ancien vice-président du conseil des gouverneurs de la Fed.
Les vraies inquiétudes ne sont pas d'ordre conjoncturelle. Même si fin janvier, le comité de politique monétaire de la Fed soulignait que les récentes données économiques étaient "assez irrégulières", l'activité américaine lui semble solide. "La croissance économique reste sur une bonne voie", a ainsi expliqué mardi Ben Bernanke. Malgré le trou d'air du quatrième trimestre 2005, le très bon chiffre des ventes de détail de janvier, publié mardi, montre que le principal moteur de l'économie américaine, la consommation des ménages, tourne à bon régime. Le moral des Américains progresse avec le marché de l'emploi. Les entreprises restent optimistes et continuent d'investir.
Pour Bernanke, cette forte demande intérieure conjuguée à des prix de l'énergie toujours chers maitiennent le risque inflationniste. "Il y a un risque qu'avec une demande qui montre un élan considérable, la production ne dépasse un rythme tenable, et ne débouche au final - en l'absence d'action de politique monétaire qui compense cela - sur de nouvelles tensions inflationnistes", a-t-il déclaré, laissant entrevoir aux marchés financiers de nouvelles hausses des taux directeurs américains.
Plus problématiques sont les déséquilibres de plus en plus importants de l'économie américaine, déjà dénoncés à plusieurs reprises ces derniers mois par le prédecesseur Alan Greenspan. Le phénoménal endettement des ménages américains – qui représente près de 130% de leur revenu disponible – a certes dopé la consommation et la première croissance mondiale, mais il a aussi nourri une bulle immobilière. Pour preuve, "depuis deux ans, les acquisitions de biens immobiliers se déconnectent du prix des loyers" explique Vladimir Borgy, économiste au Cepii. Or l'éclatement d'une bulle immobilière est plus dangereuse qu'une bulle boursière. Autre déséquilibre : la dégradation des "déficits jumeaux".
Le déficit commercial a atteint un record de presque 726 milliards de dollars en 2005. Le déficit budgétaire devrait encore lui dépasser les 3% en 2006, à plus de 400 milliards de dollars. Résultat, les Etats-Unis continuent à vivre à crédit auprès du reste du monde, et surtout des banques centrales japonaise et chinoise. Cet accroissement des déficits, "met en danger d'une certaine manière la prospérité à venir de notre pays et accroît le fardeau auquel devront faire face nos enfants et no petits-enfants", a inqué Ben Bernanke. Il a notamment insisté sur la nécessité de prévoir dès maintenant les conséquences à long-terme des coûts des retraites et des frais d'assurance médicales pour les personnes âgées, qui représenteront au mieux 16% du PIB dans 30 ans, contre 8% actuellement.
Ayant besoin d'argent, le Trésor américain a d'ailleurs récemment recommencé à émettre des obligations à 30 ans. Or vivre à crédit présente un risque majeur : celui de voir le dollar s'effondrer brutalement, si pour une raison ou une autre l'Asie se détourne du billet vert.
Par l'express
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Très attendu, Ben Bernanke a prononcé devant le Congrès mercredi son premier discours officiel de nouveau président de la Réserve fédérale américaine. Au delà du symbole –le premier discours de l'ère post-Greenspan – la parole du "deuxième homme le plus puissant des Etats-Unis" était d'autant plus importante qu'elle intervient dans un contexte économique inconfortable. "Bernanke arrive à un moment qui aurait de toutes façons été incertain pour ce qui est de la politique de la Fed, qu'Alan Greenspan soit resté ou non" résume Alan Blinder, ancien vice-président du conseil des gouverneurs de la Fed.
Les vraies inquiétudes ne sont pas d'ordre conjoncturelle. Même si fin janvier, le comité de politique monétaire de la Fed soulignait que les récentes données économiques étaient "assez irrégulières", l'activité américaine lui semble solide. "La croissance économique reste sur une bonne voie", a ainsi expliqué mardi Ben Bernanke. Malgré le trou d'air du quatrième trimestre 2005, le très bon chiffre des ventes de détail de janvier, publié mardi, montre que le principal moteur de l'économie américaine, la consommation des ménages, tourne à bon régime. Le moral des Américains progresse avec le marché de l'emploi. Les entreprises restent optimistes et continuent d'investir.
Pour Bernanke, cette forte demande intérieure conjuguée à des prix de l'énergie toujours chers maitiennent le risque inflationniste. "Il y a un risque qu'avec une demande qui montre un élan considérable, la production ne dépasse un rythme tenable, et ne débouche au final - en l'absence d'action de politique monétaire qui compense cela - sur de nouvelles tensions inflationnistes", a-t-il déclaré, laissant entrevoir aux marchés financiers de nouvelles hausses des taux directeurs américains.
Plus problématiques sont les déséquilibres de plus en plus importants de l'économie américaine, déjà dénoncés à plusieurs reprises ces derniers mois par le prédecesseur Alan Greenspan. Le phénoménal endettement des ménages américains – qui représente près de 130% de leur revenu disponible – a certes dopé la consommation et la première croissance mondiale, mais il a aussi nourri une bulle immobilière. Pour preuve, "depuis deux ans, les acquisitions de biens immobiliers se déconnectent du prix des loyers" explique Vladimir Borgy, économiste au Cepii. Or l'éclatement d'une bulle immobilière est plus dangereuse qu'une bulle boursière. Autre déséquilibre : la dégradation des "déficits jumeaux".
Le déficit commercial a atteint un record de presque 726 milliards de dollars en 2005. Le déficit budgétaire devrait encore lui dépasser les 3% en 2006, à plus de 400 milliards de dollars. Résultat, les Etats-Unis continuent à vivre à crédit auprès du reste du monde, et surtout des banques centrales japonaise et chinoise. Cet accroissement des déficits, "met en danger d'une certaine manière la prospérité à venir de notre pays et accroît le fardeau auquel devront faire face nos enfants et no petits-enfants", a inqué Ben Bernanke. Il a notamment insisté sur la nécessité de prévoir dès maintenant les conséquences à long-terme des coûts des retraites et des frais d'assurance médicales pour les personnes âgées, qui représenteront au mieux 16% du PIB dans 30 ans, contre 8% actuellement.
Ayant besoin d'argent, le Trésor américain a d'ailleurs récemment recommencé à émettre des obligations à 30 ans. Or vivre à crédit présente un risque majeur : celui de voir le dollar s'effondrer brutalement, si pour une raison ou une autre l'Asie se détourne du billet vert.
Par l'express
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