Avec 2 millions de touristes et de nouvelles infrastructures en chantier
Le tourisme jette les bases de son essor
5 Avril 2010
Au-delà de la volonté affichée, tant du côté du ministère du Tourisme que des investisseurs nationaux, de se lancer dans la réalisation de grands projets touristiques, c’est d’abord la confiance qui a longtemps, il faut le dire, fait défaut, qui est rétablie.
Une confiance qui se matérialisera par les financements et l’accompagnement par la tutelle, qui sera le trait d’union entre les opérateurs et les banques jugées trop frileuses.
Sauf qu’il faut toujours avoir à l’esprit que les parties concernées ne sont qu’au stade des intentions pour la réalisation des 477 hôtels au niveau du territoire national.
La concrétisation de ces projets, importants de par leur nombre, viendra combler un déficit criard en matière d’infrastructures hôtelières.
Actuellement, les capacités d’accueil de tout le secteur sont loin de répondre à la demande sans cesse croissante.
477 hôtels pour des investisseurs nationaux
La sortie médiatique du ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme, annonçant que 477 hôtels sont en cours de réalisation par des promoteurs nationaux, ne pouvait pas passer inaperçue.
Ce nombre si important de réalisations est synonyme d’un réel décollage de tout le secteur, vecteur d’emplois et de valeur ajoutée.
«Ces hôtels seront construits par des opérateurs nationaux» ; la précision de Cherif Rahmani est de taille et confirme, par là, la nouvelle orientation du gouvernement en matière d’investissement qui ouvre les portes grandes aux capitaux nationaux.
Des opérateurs qui ont besoin de soutien et d’accompagnement, car l’investissement dans le tourisme doit répondre à un certains nombre de critères, dont le respect des normes architecturales, urbanistiques et touristiques.
C’est le défi qu’ils doivent relever en l’absence de partenariat étranger. Mais peut-on espérer un développement sans l’apport de l’expérience étrangère dans un secteur où la maîtrise et le professionnalisme ne sont pas de vains mots ? L’avenir nous le dira. Pour l’heure, le ministre s’engage à les «aider, les accompagner en matière de formation du personnel et de réduire les délais d’attente dans les guichets pour les permis de construction».
Cherif Rahamani a touché du doigt un problème qui retarde effectivement la réalisation des projets, à savoir la délivrance de permis de construction quant on sait que des dizaines de dossiers sont en stand by et ce, en l’absence du fameux sésame.
Des projets pour booster l’emploi et augmenter les capacités d’accueil
Grâce à ces projets, le tourisme jette les bases de son essor. L’ensemble de ces réalisations représente une nouvelle capacité nationale d’accueil estimée à 41.376 lits qui généreront 60 mille emplois.
Des capacités appelées à augmenter davantage d’ici 2014 puisque le département de Rahmani table sur «75 mille lits, dont 42 mille de luxe».
Pour y arriver, les banques sont plus que sollicitées au vu de l’enveloppe financière nécessaire estimée à «140 milliards de dinars».
Les investisseurs peuvent, en tout cas, compter sur les nouvelles dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 qui accorde plusieurs avantages, entre autres la «bonification des taux d’intérêts des crédits pour l’investissement de 4,5% pour les régions du Sud et 3% pour le Nord».
Néanmoins, des inquiétudes subsistent, notamment en ce qui concerne l’accès aux crédits. D’où l’installation d’un groupe de travail regroupant les concernés, à savoir les responsables du ministère, les promoteurs et les responsables des banques, dans l’espoir de résoudre cet écueil.
2 millions de touristes en 2009,
un record
Si l’on se fie aux statistiques du ministère du Tourisme, on peut dire que le résultat enregistré jusque-là est probant.
Selon le premier responsable du secteur, près de 2 millions de touristes ont visité l’Algérie en 2009, alors qu’il n’étaient que de 500 mille il y a quelques années seulement, a déclaré Cherif Rahmani, non sans préciser que c’est un «record», ajoutant que «la tendance est bonne et se rapproche de l’objectif des 2,5 millions de touristes en 2010».
Question, qu’est ce qui justifie alors un tel engouement pour la destination Algérie restée boudée des années durant ?
Selon les experts, c’est d’abord le résultat d’une offensive «marketing» des Offices de tourisme à l’étranger à travers la mise en œuvre du programme d’activités promotionnelles.
A cela s’ajoute la situation sécuritaire qui s’est nettement améliorée ces dernières années, faisant de l’Algérie un pays fréquentable.
Toutefois, le pari n’est pas encore tout à fait gagné. Car il faut souligner, tout de même, que la croissance enregistrée est tirée principalement par le tourisme d’affaires très en vogue ces dernières années en Algérie, résultat des programmes de soutien à la croissance et les possibilités d’investissement.
Le taux d’occupation des grands hôtels d’Alger, par exemple, qui dépasse souvent les 80%, est un signe qu’on est réellement loin du tourisme de masse qui fait le bonheur des pays ayant tablé sur ce créneau porteur comme la Tunisie, une des destinations préférées des Algériens qui y trouvent des infrastructures à la mesure de leurs moyens financiers.
Avec son désert, l’un des plus grands au monde, l’Algérie dispose d’un atout qui peut lui permettre à l’avenir d’améliorer sa position et de rivaliser avec les pays de la région.
Le tourisme saharien, un atout à faire valoir
L’affluence enregistrée l’année précédente plaide, en tout cas, pour une meilleure fréquentation dans les prochaines années. D’autant que la majorité est constituée d’étrangers séduits par les paysages du sud algérien.
Une performance qui n’a pas laissé indifférents et pouvoirs publics, opérateurs et même les compagnies de transport aérien qui ont mis le paquet pour de meilleurs résultats.
Parmi les mesures annoncées, la création de quatre pôles d’excellence touristiques retenus dans la région du Sud ou encore l’ouverture de lignes aériennes directes reliant certaines capitales européennes à Tamanrasset et Djanet, notamment.
Mais pour maintenir cette tendance positive, il est impératif de répondre aux attentes de cette clientèle très exigeante en matière de service.
Ce volet laisse à désirer pour le moment. L’opération réhabilitation des hôtels entamée au niveau des grandes infrastructures hôtelières ne concerne, dans un premier temps, que ceux classés 5 étoiles et tous implantés dans le Nord.
C’est peut-être un premier pas vers un service de qualité grâce à la mise à niveau qui toucherait tous les aspects, à commencer par la ressource humaine, selon le programme établi par le ministère. Mais lorsque l’engouement va vers les régions du Sud, le mieux serait d’orienter les efforts pour promouvoir le tourisme saharien. Ce n’est qu’à ce prix que l’Algérie réussira à diversifier ses ressources financières.
Et la relance du secteur ne pourrait voir le jour sans la mise en place d’une véritable politique d’aide aux promoteurs, professionnels s’entend, car il y va de l’image du pays.
R.E.H.
Par : Ryad El Hadi
LE MIDI LIBRE
Le tourisme jette les bases de son essor
5 Avril 2010
Au-delà de la volonté affichée, tant du côté du ministère du Tourisme que des investisseurs nationaux, de se lancer dans la réalisation de grands projets touristiques, c’est d’abord la confiance qui a longtemps, il faut le dire, fait défaut, qui est rétablie.
Une confiance qui se matérialisera par les financements et l’accompagnement par la tutelle, qui sera le trait d’union entre les opérateurs et les banques jugées trop frileuses.
Sauf qu’il faut toujours avoir à l’esprit que les parties concernées ne sont qu’au stade des intentions pour la réalisation des 477 hôtels au niveau du territoire national.
La concrétisation de ces projets, importants de par leur nombre, viendra combler un déficit criard en matière d’infrastructures hôtelières.
Actuellement, les capacités d’accueil de tout le secteur sont loin de répondre à la demande sans cesse croissante.
477 hôtels pour des investisseurs nationaux
La sortie médiatique du ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme, annonçant que 477 hôtels sont en cours de réalisation par des promoteurs nationaux, ne pouvait pas passer inaperçue.
Ce nombre si important de réalisations est synonyme d’un réel décollage de tout le secteur, vecteur d’emplois et de valeur ajoutée.
«Ces hôtels seront construits par des opérateurs nationaux» ; la précision de Cherif Rahmani est de taille et confirme, par là, la nouvelle orientation du gouvernement en matière d’investissement qui ouvre les portes grandes aux capitaux nationaux.
Des opérateurs qui ont besoin de soutien et d’accompagnement, car l’investissement dans le tourisme doit répondre à un certains nombre de critères, dont le respect des normes architecturales, urbanistiques et touristiques.
C’est le défi qu’ils doivent relever en l’absence de partenariat étranger. Mais peut-on espérer un développement sans l’apport de l’expérience étrangère dans un secteur où la maîtrise et le professionnalisme ne sont pas de vains mots ? L’avenir nous le dira. Pour l’heure, le ministre s’engage à les «aider, les accompagner en matière de formation du personnel et de réduire les délais d’attente dans les guichets pour les permis de construction».
Cherif Rahamani a touché du doigt un problème qui retarde effectivement la réalisation des projets, à savoir la délivrance de permis de construction quant on sait que des dizaines de dossiers sont en stand by et ce, en l’absence du fameux sésame.
Des projets pour booster l’emploi et augmenter les capacités d’accueil
Grâce à ces projets, le tourisme jette les bases de son essor. L’ensemble de ces réalisations représente une nouvelle capacité nationale d’accueil estimée à 41.376 lits qui généreront 60 mille emplois.
Des capacités appelées à augmenter davantage d’ici 2014 puisque le département de Rahmani table sur «75 mille lits, dont 42 mille de luxe».
Pour y arriver, les banques sont plus que sollicitées au vu de l’enveloppe financière nécessaire estimée à «140 milliards de dinars».
Les investisseurs peuvent, en tout cas, compter sur les nouvelles dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 qui accorde plusieurs avantages, entre autres la «bonification des taux d’intérêts des crédits pour l’investissement de 4,5% pour les régions du Sud et 3% pour le Nord».
Néanmoins, des inquiétudes subsistent, notamment en ce qui concerne l’accès aux crédits. D’où l’installation d’un groupe de travail regroupant les concernés, à savoir les responsables du ministère, les promoteurs et les responsables des banques, dans l’espoir de résoudre cet écueil.
2 millions de touristes en 2009,
un record
Si l’on se fie aux statistiques du ministère du Tourisme, on peut dire que le résultat enregistré jusque-là est probant.
Selon le premier responsable du secteur, près de 2 millions de touristes ont visité l’Algérie en 2009, alors qu’il n’étaient que de 500 mille il y a quelques années seulement, a déclaré Cherif Rahmani, non sans préciser que c’est un «record», ajoutant que «la tendance est bonne et se rapproche de l’objectif des 2,5 millions de touristes en 2010».
Question, qu’est ce qui justifie alors un tel engouement pour la destination Algérie restée boudée des années durant ?
Selon les experts, c’est d’abord le résultat d’une offensive «marketing» des Offices de tourisme à l’étranger à travers la mise en œuvre du programme d’activités promotionnelles.
A cela s’ajoute la situation sécuritaire qui s’est nettement améliorée ces dernières années, faisant de l’Algérie un pays fréquentable.
Toutefois, le pari n’est pas encore tout à fait gagné. Car il faut souligner, tout de même, que la croissance enregistrée est tirée principalement par le tourisme d’affaires très en vogue ces dernières années en Algérie, résultat des programmes de soutien à la croissance et les possibilités d’investissement.
Le taux d’occupation des grands hôtels d’Alger, par exemple, qui dépasse souvent les 80%, est un signe qu’on est réellement loin du tourisme de masse qui fait le bonheur des pays ayant tablé sur ce créneau porteur comme la Tunisie, une des destinations préférées des Algériens qui y trouvent des infrastructures à la mesure de leurs moyens financiers.
Avec son désert, l’un des plus grands au monde, l’Algérie dispose d’un atout qui peut lui permettre à l’avenir d’améliorer sa position et de rivaliser avec les pays de la région.
Le tourisme saharien, un atout à faire valoir
L’affluence enregistrée l’année précédente plaide, en tout cas, pour une meilleure fréquentation dans les prochaines années. D’autant que la majorité est constituée d’étrangers séduits par les paysages du sud algérien.
Une performance qui n’a pas laissé indifférents et pouvoirs publics, opérateurs et même les compagnies de transport aérien qui ont mis le paquet pour de meilleurs résultats.
Parmi les mesures annoncées, la création de quatre pôles d’excellence touristiques retenus dans la région du Sud ou encore l’ouverture de lignes aériennes directes reliant certaines capitales européennes à Tamanrasset et Djanet, notamment.
Mais pour maintenir cette tendance positive, il est impératif de répondre aux attentes de cette clientèle très exigeante en matière de service.
Ce volet laisse à désirer pour le moment. L’opération réhabilitation des hôtels entamée au niveau des grandes infrastructures hôtelières ne concerne, dans un premier temps, que ceux classés 5 étoiles et tous implantés dans le Nord.
C’est peut-être un premier pas vers un service de qualité grâce à la mise à niveau qui toucherait tous les aspects, à commencer par la ressource humaine, selon le programme établi par le ministère. Mais lorsque l’engouement va vers les régions du Sud, le mieux serait d’orienter les efforts pour promouvoir le tourisme saharien. Ce n’est qu’à ce prix que l’Algérie réussira à diversifier ses ressources financières.
Et la relance du secteur ne pourrait voir le jour sans la mise en place d’une véritable politique d’aide aux promoteurs, professionnels s’entend, car il y va de l’image du pays.
R.E.H.
Par : Ryad El Hadi
LE MIDI LIBRE