Aigle Azur, champion français du Paris-Alger
Par Corinne Scemama
Publié le 22/03/2010
L'Express
![](http://www.lexpress.fr/medias/535/aigle-azur-arezki-meziane-idjerouidene_340.jpg)
D'Alger à Bamako, ils ont fait d'Aigle Azur la troisième compagnie aérienne française: sans bruit, Arezki et Meziane Idjerouidène développent leur compagnie, championne du transport dit "ethnique", à la vitesse grand V.
L'un est tout en retenue, discret et souriant, l'autre est expansif, rapide et énergique. Les Idjerouidène - Arezki, le père (55 ans), et Meziane, le fils (29 ans) - s'enorgueillissent de diriger la troisième compagnie aérienne française (hors low cost), après Air France et Corsair. Inconnue du grand public, Aigle Azur est devenue la championne du trafic dit "ethnique", en transportant 1,7 million de passagers vers l'Algérie, le Maroc, le Mali, la Tunisie et le Portugal. Sa clientèle ? Des immigrés retournant voir leur famille "au bled". "Une niche qui échappe à la crise", affirme Arezki.
Sa vocation vient de loin. Débarquant, en 1977, de sa Kabylie natale à Montreuil, Arezki Idjerouidène crée Go Fast, une entreprise de fret aérien. Meziane grandit entre hangar et tarmac. Son père travaille pour lui : pendant que le jeune intellectuel étudie l'économie internationale, Arezki profite, en 1995, de l'arrêt par Air France de sa desserte Paris-Alger pour ouvrir une ligne entre les deux capitales. Mais c'est en achetant, en 2001, Aigle Azur aux héritiers de Sylvain Floirat (l'ex-patron d'Europe 1) que le père réalise le rêve familial : devenir le premier transporteur entre les deux pays. "Personne ne nous a vu arriver", affirme-t-il. Et pourtant, Aigle Azur propose aujourd'hui 30 destinations, de Tamanrasset à Porto.
"Les hôtesses parlent tous les dialectes"
La philosophie du PDG (le père) et du DG (le fils) ? S'adapter aux particularités culturelles. Un respect qui découle de l'histoire douloureuse d'Arezki, humilié jadis à la fac de droit d'Alger à cause de son accent kabyle. "Chez Aigle Azur, les hôtesses parlent tous les dialectes, d'Oran comme de Constantine", raconte Meziane.
Ambitieux, le père et le fils ne comptent pas s'arrêter là. Après avoir postulé, sans succès, au rachat d'Europost et de XL Airways, ils préparent de nouvelles ouvertures de lignes. Et, pour promouvoir Aigle Azur, affichent leurs convictions sur les murs de France : "Choisis ton compagnon avant de choisir ton chemin". Un proverbe algérien qui leur va bien...
Par Corinne Scemama
Publié le 22/03/2010
L'Express
![](http://www.lexpress.fr/medias/535/aigle-azur-arezki-meziane-idjerouidene_340.jpg)
D'Alger à Bamako, ils ont fait d'Aigle Azur la troisième compagnie aérienne française: sans bruit, Arezki et Meziane Idjerouidène développent leur compagnie, championne du transport dit "ethnique", à la vitesse grand V.
L'un est tout en retenue, discret et souriant, l'autre est expansif, rapide et énergique. Les Idjerouidène - Arezki, le père (55 ans), et Meziane, le fils (29 ans) - s'enorgueillissent de diriger la troisième compagnie aérienne française (hors low cost), après Air France et Corsair. Inconnue du grand public, Aigle Azur est devenue la championne du trafic dit "ethnique", en transportant 1,7 million de passagers vers l'Algérie, le Maroc, le Mali, la Tunisie et le Portugal. Sa clientèle ? Des immigrés retournant voir leur famille "au bled". "Une niche qui échappe à la crise", affirme Arezki.
Sa vocation vient de loin. Débarquant, en 1977, de sa Kabylie natale à Montreuil, Arezki Idjerouidène crée Go Fast, une entreprise de fret aérien. Meziane grandit entre hangar et tarmac. Son père travaille pour lui : pendant que le jeune intellectuel étudie l'économie internationale, Arezki profite, en 1995, de l'arrêt par Air France de sa desserte Paris-Alger pour ouvrir une ligne entre les deux capitales. Mais c'est en achetant, en 2001, Aigle Azur aux héritiers de Sylvain Floirat (l'ex-patron d'Europe 1) que le père réalise le rêve familial : devenir le premier transporteur entre les deux pays. "Personne ne nous a vu arriver", affirme-t-il. Et pourtant, Aigle Azur propose aujourd'hui 30 destinations, de Tamanrasset à Porto.
"Les hôtesses parlent tous les dialectes"
La philosophie du PDG (le père) et du DG (le fils) ? S'adapter aux particularités culturelles. Un respect qui découle de l'histoire douloureuse d'Arezki, humilié jadis à la fac de droit d'Alger à cause de son accent kabyle. "Chez Aigle Azur, les hôtesses parlent tous les dialectes, d'Oran comme de Constantine", raconte Meziane.
Ambitieux, le père et le fils ne comptent pas s'arrêter là. Après avoir postulé, sans succès, au rachat d'Europost et de XL Airways, ils préparent de nouvelles ouvertures de lignes. Et, pour promouvoir Aigle Azur, affichent leurs convictions sur les murs de France : "Choisis ton compagnon avant de choisir ton chemin". Un proverbe algérien qui leur va bien...
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