L'euro a perdu près de 11% de sa valeur en l'espace de quelques mois et cette dévaluation réduit sensiblement l'écart entre les taux de l'informel et celui appliqués par la banque d'Algérie. Ce faible écart entre les deux cours , informel et officiel (-9% d'écart entre les deux) relance le débat sur la convertibilité totale du Dinar.
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Le taux de change des devises sur le marché parallèle continue de céder du terrain par rapport au dinar. Principale monnaie échangée, l’euro était coté hier au square Port-Saïd, repaire du marché parallèle du change, à 100 dinars pour un euro, alors que chez d’autres «cambistes», l’euro était coté à 100 dinars à l’achat et à 100,10 dinars à la vente.
En l’espace de quelques mois, la monnaie européenne a ainsi perdu plus de 11 % de sa valeur puisqu’elle s’échangeait encore à 110,40 dinars ou même à 110,50 dinars pour un euro l’été dernier. Une dévaluation qui réduit sérieusement l’écart entre les cours de cette devise appliqués sur le marché parallèle et ceux de la Banque d’Algérie, où l’euro est coté à 86,9 dinars à l’achat et à 92,32 dinars à la vente, soit à peine 9 % moins cher.
Cette tendance à la baisse n’est pas prête de s’arrêter, selon «les agents de change» du marché parallèle. A leur grand dam, ces cambistes restent impuissants face à la dégringolade du taux de change de la monnaie européenne unique, qui leur procurait des bénéfices certains.
«Les gens n’achètent plus d’euros», déplorent-ils, en s’inquiétant d’une dépréciation encore plus importante durant les mois à venir, particulièrement en saison estivale et avec l’arrivée des immigrés, dont les apports en devises, plus précisément en euros, risque d’influencer davantage les cours à la baisse.
En attendant, les animateurs du marché parallèle ont déjà identifié les éléments qui sont à l’origine de cette situation. Leurs avis rejoignent ceux des experts du secteur financier, selon lesquels deux principales raisons sont à invoquer, à savoir la suppression de l’importation de véhicules de moins de trois ans et surtout l’obligation faite désormais aux sociétés d’importation de disposer d’un capital minimum de 20 millions de dinars pour pouvoir activer dans ce créneau, mettant ainsi sur la touche un grand nombre d’importateurs qui avaient un recours massif au marché parallèle de la devise.
Le faible écart entre les cours du marché parallèle et les cours officiels de la Banque d’Algérie relance le débat sur la convertibilité totale du dinar. Certains experts défendent cette convertibilité, estimant que c’est le moment idéal d’y recourir, du fait qu’il n’y a pas de «raison valable pour ne pas le faire».
L’argument d’une fuite massive des capitaux ne tient pas la route, affirment-ils, d’une part parce qu’il y a «un contrôle rigoureux à l’étranger de l’origine des devises» et d’autre part parce qu’on considère que s’il y avait une tendance vers la fuite de capitaux, la demande sur le marché parallèle aurait été plus importante et les cours n’auraient pas autant baissé et durant tout ce temps.
Or, c’est justement une baisse de la demande qui est à l’origine de l’effondrement du marché parallèle. La convertibilité totale du dinar est considérée comme opportune par certains experts d’autant que la situation économique du pays est favorable avec des réserves de change évaluées à 60 milliards de dollars.
Même si l’on soutient officiellement qu’une convertibilité totale peut avoir des incidences négatives, en cas de baisse des prix du pétrole, certains experts affirment qu’«une marche arrière» est toujours possible et que dans une telle situation, l’Etat pourrait toujours recourir à «une convertibilité progressive» comme l’ont fait d’autres pays, dont la France, quand ils s’étaient retrouvés dans le même cas de figure.
Par le Jeune Indépendant
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Le taux de change des devises sur le marché parallèle continue de céder du terrain par rapport au dinar. Principale monnaie échangée, l’euro était coté hier au square Port-Saïd, repaire du marché parallèle du change, à 100 dinars pour un euro, alors que chez d’autres «cambistes», l’euro était coté à 100 dinars à l’achat et à 100,10 dinars à la vente.
En l’espace de quelques mois, la monnaie européenne a ainsi perdu plus de 11 % de sa valeur puisqu’elle s’échangeait encore à 110,40 dinars ou même à 110,50 dinars pour un euro l’été dernier. Une dévaluation qui réduit sérieusement l’écart entre les cours de cette devise appliqués sur le marché parallèle et ceux de la Banque d’Algérie, où l’euro est coté à 86,9 dinars à l’achat et à 92,32 dinars à la vente, soit à peine 9 % moins cher.
Cette tendance à la baisse n’est pas prête de s’arrêter, selon «les agents de change» du marché parallèle. A leur grand dam, ces cambistes restent impuissants face à la dégringolade du taux de change de la monnaie européenne unique, qui leur procurait des bénéfices certains.
«Les gens n’achètent plus d’euros», déplorent-ils, en s’inquiétant d’une dépréciation encore plus importante durant les mois à venir, particulièrement en saison estivale et avec l’arrivée des immigrés, dont les apports en devises, plus précisément en euros, risque d’influencer davantage les cours à la baisse.
En attendant, les animateurs du marché parallèle ont déjà identifié les éléments qui sont à l’origine de cette situation. Leurs avis rejoignent ceux des experts du secteur financier, selon lesquels deux principales raisons sont à invoquer, à savoir la suppression de l’importation de véhicules de moins de trois ans et surtout l’obligation faite désormais aux sociétés d’importation de disposer d’un capital minimum de 20 millions de dinars pour pouvoir activer dans ce créneau, mettant ainsi sur la touche un grand nombre d’importateurs qui avaient un recours massif au marché parallèle de la devise.
Le faible écart entre les cours du marché parallèle et les cours officiels de la Banque d’Algérie relance le débat sur la convertibilité totale du dinar. Certains experts défendent cette convertibilité, estimant que c’est le moment idéal d’y recourir, du fait qu’il n’y a pas de «raison valable pour ne pas le faire».
L’argument d’une fuite massive des capitaux ne tient pas la route, affirment-ils, d’une part parce qu’il y a «un contrôle rigoureux à l’étranger de l’origine des devises» et d’autre part parce qu’on considère que s’il y avait une tendance vers la fuite de capitaux, la demande sur le marché parallèle aurait été plus importante et les cours n’auraient pas autant baissé et durant tout ce temps.
Or, c’est justement une baisse de la demande qui est à l’origine de l’effondrement du marché parallèle. La convertibilité totale du dinar est considérée comme opportune par certains experts d’autant que la situation économique du pays est favorable avec des réserves de change évaluées à 60 milliards de dollars.
Même si l’on soutient officiellement qu’une convertibilité totale peut avoir des incidences négatives, en cas de baisse des prix du pétrole, certains experts affirment qu’«une marche arrière» est toujours possible et que dans une telle situation, l’Etat pourrait toujours recourir à «une convertibilité progressive» comme l’ont fait d’autres pays, dont la France, quand ils s’étaient retrouvés dans le même cas de figure.
Par le Jeune Indépendant
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