Les investissements en hausse de Total marquent le retour des Français dans le secteur des hydrocarbures en Algérie, où ils ont été supplantés par les Américains et les Britanniques.
Le groupe français Total envisage d’accroître ses investissements en Algérie. Il vient en effet de consolider ses intérêts en Algérie en signant, en présence de son patron, Christophe de Margerie, un contrat avec Alnaft (Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures) et Sonatrach pour le développement du champ de gaz de l’Ahnet, situé au sud-ouest, promis à devenir le nouvel eldorado gazier de l’Algérie. Total s’engage à y investir 2 milliards de dollars au minimum, qui correspondent à sa part de 47% dans le projet, contre 51% pour Sonatrach et 2% pour le Portugais Partex.
« Il y a des moments où il ne faut pas s’appesantir sur des choses qui ne sont pas aussi importantes que cela. Ce n’est pas le 51/49 qui compte. Ce qui compte, c’est de bien travailler ensemble pour lancer ce projet. »
La signature du contrat intervient après la fin de mise en œuvre du contrat de Hamra, fondée sur un arrangement commercial qui octroie des prix au rabais des liquides GPLl et condensats, en contrepartie d’un investissement de 500 millions de dollars dans le développement du gisement de gaz humide. Total restait présent en partenariat dans le champ gaz humide de Tin Fouyé Tabankort, situé au sud-est, mais celui-ci est en voie de déclin. Le groupe Total a néanmoins compensé en obtenant, en 2009, le feu vert de l’Alnaft pour développer le champ de gaz de Timimoun, situé au sud-ouest, en partenariat avec l’Espagnol Cepsa et Sonatrach. Sa part dans les investissements est estimée à plus de 1 milliard de dollars.
L’Ahnet et le complexe vapocraquage
Le contrat de l’Ahnet, lui, pourrait replacer Total parmi les premiers acteurs gaziers en Algérie. Le potentiel du gisement est en effet estimé à plus de 300 milliards de mètres cubes de gaz, dont seulement 100 milliards de mètres cubes de réserves ont été confirmés par Sonatrach. La mise en service des deux gisements est prévue respectivement en 2013 et 2015.
Total table également sur la pétrochimie pour se relancer en Algérie. Les discussions sur la réalisation d’un complexe de vapocraquage d’éthane à Arzew, en partenariat avec Sonatrach, sont sur le point d’être finalisées. Le pacte des actionnaires pourrait être signé en 2010. L’investissement est estimé à 5 milliards de dollars, dont près de la moitié serait assurée par Total.
Les négociations avaient été retardées en raison de la directive Ouyahia de juillet 2009 imposant une part de 51% pour les sociétés algériennes dans une joint-venture avec une entreprise étrangère. Pendant des mois, Total s’était montrée réticente, a confié Abdelhafid Feghouli, alors vice-président en charge de l’aval à Sonatrach. L’accord, qui avait été signé en décembre 2007 à Alger en présence du président français Nicolas Sarkozy, prévoyait une part de 51% pour Total. A la fin de l’année dernière, date butoir pour la signature du pacte des actionnaires, Total a dû réviser sa position, eu égard à l’importance du projet.
De Margerie : « Partants même avec un capital minoritaire »
« Les choses maintenant s’accélèrent. Un certain nombre de nos demandes de clarification sont remontées au gouvernement pour être tranchées. On attend la réponse du gouvernement avant de signer le pacte des actionnaires. C’est un bon projet pour les deux parties. Nous sommes partants même avec un capital minoritaire de 49%. Il y a des moments où il ne faut pas s’appesantir sur des choses qui ne sont pas aussi importantes que cela. Ce n’est pas le 51/49 qui compte. Ce qui compte, c’est de bien travailler ensemble pour lancer ce projet. Le complexe de vapocraquage d’éthane fait véritablement partie des projets que Total souhaite entreprendre en Algérie », a indiqué à ce sujet Christophe de Margerie, directeur général du groupe Total.
La compagnie française est par ailleurs très présente sur les marchés de commercialisation des lubrifiants et des bitumes. Elle est numéro trois des bitumes en Algérie, après les entreprises Naftal et Etrhb, avec un volume de ventes de 100 000 tonnes/an sur 1 million de tonnes commercialisées en 2008. Total entend gagner progressivement des parts de marché sur ce segment d’activité et affiche clairement ses ambitions : « L’Algérie est un pays important dans la stratégie de croissance de Total en Afrique. Elle se place en cinquième position en Afrique en termes de poids de nos intérêts. Avec la concrétisation de tous ces projets, elle pourrait monter au podium », souligne Yves-Louis Darricarrere, le directeur exploration-production du groupe.
Salim Dali
© Copyright Les Afriques
Le groupe français Total envisage d’accroître ses investissements en Algérie. Il vient en effet de consolider ses intérêts en Algérie en signant, en présence de son patron, Christophe de Margerie, un contrat avec Alnaft (Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures) et Sonatrach pour le développement du champ de gaz de l’Ahnet, situé au sud-ouest, promis à devenir le nouvel eldorado gazier de l’Algérie. Total s’engage à y investir 2 milliards de dollars au minimum, qui correspondent à sa part de 47% dans le projet, contre 51% pour Sonatrach et 2% pour le Portugais Partex.
« Il y a des moments où il ne faut pas s’appesantir sur des choses qui ne sont pas aussi importantes que cela. Ce n’est pas le 51/49 qui compte. Ce qui compte, c’est de bien travailler ensemble pour lancer ce projet. »
La signature du contrat intervient après la fin de mise en œuvre du contrat de Hamra, fondée sur un arrangement commercial qui octroie des prix au rabais des liquides GPLl et condensats, en contrepartie d’un investissement de 500 millions de dollars dans le développement du gisement de gaz humide. Total restait présent en partenariat dans le champ gaz humide de Tin Fouyé Tabankort, situé au sud-est, mais celui-ci est en voie de déclin. Le groupe Total a néanmoins compensé en obtenant, en 2009, le feu vert de l’Alnaft pour développer le champ de gaz de Timimoun, situé au sud-ouest, en partenariat avec l’Espagnol Cepsa et Sonatrach. Sa part dans les investissements est estimée à plus de 1 milliard de dollars.
L’Ahnet et le complexe vapocraquage
Le contrat de l’Ahnet, lui, pourrait replacer Total parmi les premiers acteurs gaziers en Algérie. Le potentiel du gisement est en effet estimé à plus de 300 milliards de mètres cubes de gaz, dont seulement 100 milliards de mètres cubes de réserves ont été confirmés par Sonatrach. La mise en service des deux gisements est prévue respectivement en 2013 et 2015.
Total table également sur la pétrochimie pour se relancer en Algérie. Les discussions sur la réalisation d’un complexe de vapocraquage d’éthane à Arzew, en partenariat avec Sonatrach, sont sur le point d’être finalisées. Le pacte des actionnaires pourrait être signé en 2010. L’investissement est estimé à 5 milliards de dollars, dont près de la moitié serait assurée par Total.
Les négociations avaient été retardées en raison de la directive Ouyahia de juillet 2009 imposant une part de 51% pour les sociétés algériennes dans une joint-venture avec une entreprise étrangère. Pendant des mois, Total s’était montrée réticente, a confié Abdelhafid Feghouli, alors vice-président en charge de l’aval à Sonatrach. L’accord, qui avait été signé en décembre 2007 à Alger en présence du président français Nicolas Sarkozy, prévoyait une part de 51% pour Total. A la fin de l’année dernière, date butoir pour la signature du pacte des actionnaires, Total a dû réviser sa position, eu égard à l’importance du projet.
De Margerie : « Partants même avec un capital minoritaire »
« Les choses maintenant s’accélèrent. Un certain nombre de nos demandes de clarification sont remontées au gouvernement pour être tranchées. On attend la réponse du gouvernement avant de signer le pacte des actionnaires. C’est un bon projet pour les deux parties. Nous sommes partants même avec un capital minoritaire de 49%. Il y a des moments où il ne faut pas s’appesantir sur des choses qui ne sont pas aussi importantes que cela. Ce n’est pas le 51/49 qui compte. Ce qui compte, c’est de bien travailler ensemble pour lancer ce projet. Le complexe de vapocraquage d’éthane fait véritablement partie des projets que Total souhaite entreprendre en Algérie », a indiqué à ce sujet Christophe de Margerie, directeur général du groupe Total.
La compagnie française est par ailleurs très présente sur les marchés de commercialisation des lubrifiants et des bitumes. Elle est numéro trois des bitumes en Algérie, après les entreprises Naftal et Etrhb, avec un volume de ventes de 100 000 tonnes/an sur 1 million de tonnes commercialisées en 2008. Total entend gagner progressivement des parts de marché sur ce segment d’activité et affiche clairement ses ambitions : « L’Algérie est un pays important dans la stratégie de croissance de Total en Afrique. Elle se place en cinquième position en Afrique en termes de poids de nos intérêts. Avec la concrétisation de tous ces projets, elle pourrait monter au podium », souligne Yves-Louis Darricarrere, le directeur exploration-production du groupe.
Salim Dali
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