Annoncée en grande pompe par le ministre de l’Energie en Algérie, la récente découverte de gaz à Tiaret ne serait, en fait, qu’un simple indice inexploitable comme il en existe de nombreux au niveau des Hauts-Plateaux. Selon un expert, la Sonatrach se doit de faire de nouvelles découvertes de gaz naturel afin de parvenir à honorer ses engagements avec ses partenaires internationaux.
Le président directeur-général par intérim de la Sonatrach s’est montré très rassurant, mercredi dernier, lors de son passage sur les ondes de la Radio Chaîne III. Abdelhafid Feghouli, récemment nommé à la place de Mohamed Meziane, a déclaré que les réserves en hydrocarbures de l’Algérie sont «évaluées et certifiées». Le nouveau patron de la Sonatrach en veut pour preuve la récente découverte de gaz naturel réalisée dans la région de Tiaret. «Le domaine minier algérien réserve des surprises. A l’instar de la découverte de gaz à Tiaret (…) qui est une découverte réelle», a-t-il affirmé.
En fait, elle n’est pas aussi «réelle» que tente de le faire croire le nouveau patron de la Sonatrach. «Ce qui est présenté comme un gisement important dans la région de Tiaret n’est, en fait, qu’un simple indice de présence de gaz. Il existe de nombreux indices similaires dans la région des Hauts- Plateaux. Mais les quantités sont minimes et donc inexploitables», a indiqué un spécialiste des hydrocarbures qui a requis l’anonymat.
Rappelons que cette découverte avait été annoncée par le ministre de l’Energie et des Mines le 11 février dernier lors d’une tournée dans la wilaya de Tiaret. Visiblement, les effets d’annonce semblent être une spécialité des dirigeants du secteur de l’énergie. Le 22 décembre 2003, en marge d’une cérémonie de signature de contrats d’exploitation de blocs pétroliers, Chakib Khelil affirmait à la presse que les exportations de gaz naturel atteindront les 110 milliards de mètres cubes par an dès 2015. «Les capacités nationales sont très importantes. Cet état de fait permettra d’augmenter les exportations de 62 à 85 milliards de mètres cubes par an avant la fin 2010. Cette capacité pourrait atteindre 110 milliards de mètres cubes par an dès 2015 avec l’entrée en production de nouveaux gisements.»
Mais la réalité est toute autre.
Au courant de l’année 2009, l’Algérie n’aurait exporté que 55 milliards de mètres cubes, soit moins que les 60 milliards de mètres cubes enregistrés au début des années 2000. Les paliers de 85 et 110 milliards de mètres cubes promis par Chakib Khelil n’ont jamais été atteint. La raison ? «L’Algérie n’a pas réussi à renouveler ses réserves de gaz naturel. Il n’y a pas eu de découverte notable au cours des décennies passées. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de gaz dans le sous-sol algérien, mais plutôt que les campagnes de prospection ont été infructueuses. De plus, les gisements actuels, y compris celui Hassi-Rmel, sont dans un état de dépression», assure notre source.
Notre interlocuteur a également tenu à démentir l’idée reçue selon laquelle l’Algérie dispose d’une réserve de gaz naturel équivalente à 4 500 milliards de mètres cubes. «Ce chiffre est en fait le cumul des réserves prouvées découvertes depuis les années cinquante jusqu’à nos jours. L’Algérie a puisé dans ce potentiel pour sa consommation et pour l’exportation. Actuellement, les réserves prouvées disponibles avoisineraient les 2 500 milliards de mètres cubes.» Selon ce spécialiste, la Sonatrach se doit de faire de nouvelles découvertes afin d’honorer ses contrats d’exportation. Auquel cas, la compagnie pétrolière aura du mal à remplir ses gazoducs. Reste une question : pourquoi les responsables du secteur de l’énergie dissimulent-ils toutes ces réalités ? Inutile d’attendre une quelconque réponse de la part de Abdelhafid Feghouli, ce dernier étant persuadé que la Sonatrach est un modèle de «transparence».
«Parmi les sociétés pétrolières étatiques, la Sonatrach est certainement la plus transparente. Nous publions un rapport annuel qui comporte l’ensemble des activités que nous avons réalisées durant l’année et, également, tous nos comptes, les recettes et les dépenses. On ne peut pas être plus transparent», avait déclaré sur les ondes de la Chaîne III le successeur de Mohamed Meziane.
Par Le soir
Le président directeur-général par intérim de la Sonatrach s’est montré très rassurant, mercredi dernier, lors de son passage sur les ondes de la Radio Chaîne III. Abdelhafid Feghouli, récemment nommé à la place de Mohamed Meziane, a déclaré que les réserves en hydrocarbures de l’Algérie sont «évaluées et certifiées». Le nouveau patron de la Sonatrach en veut pour preuve la récente découverte de gaz naturel réalisée dans la région de Tiaret. «Le domaine minier algérien réserve des surprises. A l’instar de la découverte de gaz à Tiaret (…) qui est une découverte réelle», a-t-il affirmé.
En fait, elle n’est pas aussi «réelle» que tente de le faire croire le nouveau patron de la Sonatrach. «Ce qui est présenté comme un gisement important dans la région de Tiaret n’est, en fait, qu’un simple indice de présence de gaz. Il existe de nombreux indices similaires dans la région des Hauts- Plateaux. Mais les quantités sont minimes et donc inexploitables», a indiqué un spécialiste des hydrocarbures qui a requis l’anonymat.
Rappelons que cette découverte avait été annoncée par le ministre de l’Energie et des Mines le 11 février dernier lors d’une tournée dans la wilaya de Tiaret. Visiblement, les effets d’annonce semblent être une spécialité des dirigeants du secteur de l’énergie. Le 22 décembre 2003, en marge d’une cérémonie de signature de contrats d’exploitation de blocs pétroliers, Chakib Khelil affirmait à la presse que les exportations de gaz naturel atteindront les 110 milliards de mètres cubes par an dès 2015. «Les capacités nationales sont très importantes. Cet état de fait permettra d’augmenter les exportations de 62 à 85 milliards de mètres cubes par an avant la fin 2010. Cette capacité pourrait atteindre 110 milliards de mètres cubes par an dès 2015 avec l’entrée en production de nouveaux gisements.»
Mais la réalité est toute autre.
Au courant de l’année 2009, l’Algérie n’aurait exporté que 55 milliards de mètres cubes, soit moins que les 60 milliards de mètres cubes enregistrés au début des années 2000. Les paliers de 85 et 110 milliards de mètres cubes promis par Chakib Khelil n’ont jamais été atteint. La raison ? «L’Algérie n’a pas réussi à renouveler ses réserves de gaz naturel. Il n’y a pas eu de découverte notable au cours des décennies passées. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de gaz dans le sous-sol algérien, mais plutôt que les campagnes de prospection ont été infructueuses. De plus, les gisements actuels, y compris celui Hassi-Rmel, sont dans un état de dépression», assure notre source.
Notre interlocuteur a également tenu à démentir l’idée reçue selon laquelle l’Algérie dispose d’une réserve de gaz naturel équivalente à 4 500 milliards de mètres cubes. «Ce chiffre est en fait le cumul des réserves prouvées découvertes depuis les années cinquante jusqu’à nos jours. L’Algérie a puisé dans ce potentiel pour sa consommation et pour l’exportation. Actuellement, les réserves prouvées disponibles avoisineraient les 2 500 milliards de mètres cubes.» Selon ce spécialiste, la Sonatrach se doit de faire de nouvelles découvertes afin d’honorer ses contrats d’exportation. Auquel cas, la compagnie pétrolière aura du mal à remplir ses gazoducs. Reste une question : pourquoi les responsables du secteur de l’énergie dissimulent-ils toutes ces réalités ? Inutile d’attendre une quelconque réponse de la part de Abdelhafid Feghouli, ce dernier étant persuadé que la Sonatrach est un modèle de «transparence».
«Parmi les sociétés pétrolières étatiques, la Sonatrach est certainement la plus transparente. Nous publions un rapport annuel qui comporte l’ensemble des activités que nous avons réalisées durant l’année et, également, tous nos comptes, les recettes et les dépenses. On ne peut pas être plus transparent», avait déclaré sur les ondes de la Chaîne III le successeur de Mohamed Meziane.
Par Le soir
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