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  • « L’Algérie n’a pas à tenir compte de la suggestion du FMI sur les crédits à la conso

    Selon Salah Mouhoubi. Économiste et universitaire



    Le Fonds monétaire international (FMI) a suggéré à l’Algérie de lever l’interdiction des crédits à la consommation, une décision comprise dans la loi de finances complémentaire 2009. Le FMI estime que cette interdiction constitue un obstacle potentiel au développement du secteur financier. Quel est votre avis à ce sujet ?
    Je trouve que la sortie des administrateurs du FMI très surprenante car le crédit à la consommation n’a jamais porté préjudice aux banques algériennes à capitaux nationaux puisque celles-ci disposent de suffisamment de liquidités pour le financement des crédits à la consommation. Quant aux autres banques, dites algériennes à capitaux étrangers, ce sont, à mon avis, les établissements financiers qui ont profité le plus de ces crédits à la consommation. La décision du gouvernement algérien d’annuler cette grille de crédits est motivée par le souci de préserver l’équilibre de la balance commerciale. Ainsi, demander à l’Algérie de lever cette interdiction qui a pour objectif de préserver la balance commerciale serait donc contraire aux fondements de la charte du FMI. Cette institution devrait être la première à soutenir les décisions allant dans le sens de consolider l’économie de tel ou tel pays par, à titre d’exemple, la préservation de l’équilibre budgétaire de sa balance de paiement ou de la balance commerciale.
    Qu’est-ce qui motive donc réellement la suggestion des administrateurs du FMI qui, pour rappel, n’ont soufflé mot à ce sujet lors de leur séjour, en décembre 2009, à Alger ?
    En Algérie, le crédit à la consommation, dont la décision de l’annulation est comprise dans la loi de finances complémentaire 2009, a servi à l’implosion des importations qui flirtent avec le seuil dangereux de 40 milliards de dollars à fin 2008 et à fin 2009. Ceci dit, le FMI sert d’outil de défense pour les économies développées dont certaines contribuent, par leurs exportations vers l’Algérie, à la hausse de la facture des achats du pays. Le FMI n’a donc pas dévié de sa vocation qui est de défendre les économies développées. Cela dit, l’Algérie n’a pas à tenir compte de cette suggestion de lever l’interdiction des crédits à la consommation qui est contraire à ses intérêts. Par ailleurs, le FMI est conscient que le surendettement des ménages constitue un problème à haut risque pour un pays émergent comme l’Algérie et l’on connaît les dégâts que ce phénomène économique et financier peut provoquer. Faut-il préciser que l’Algérie n’est plus liée par un accord de financement avec l’institution de Bretton Woods qui permet à ses administrateurs de préconiser une ligne de conduite à notre pays ?
    Les autorités algériennes en charge de la finance n’ont pas encore réagi au rapport des administrateurs du FMI dans lequel est introduit le texte appelant l’Algérie à lever l’interdiction des crédits à la consommation…
    Effectivement, je ne comprends pas l’attitude des autorités financières et monétaires de l’Algérie face à cette ingérence qui est de nature à soutenir les groupes bancaires présents en Algérie à travers des succursales implantées ça et là, lourdement pénalisées par la décision d’annuler les crédits à la consommation. La recommandation du FMI pourrait être interprétée aussi comme une manière d’inviter l’Algérie à financer la relance du secteur automobile dans certains pays. Car, il faut préciser que le crédit automobile représente 80% de la structure des crédits à la consommation appliqués par les banques à capitaux étrangers. Le silence des autorités en charge de la finance algérienne peut vouloir dire qu’elles se rendent compte enfin du déficit de communication sur les tenants et les aboutissants de la mesure liée à l’interdiction des crédits aux ménages. A côté de cette mesure, il aurait fallu introduire d’autres dispositions capables de permettre une meilleure traçabilité des capitaux consacrés aux importations.
    Vous êtes l’auteur d’un livre sur les vulnérabilités de l’Algérie sur le plan économique. Votre texte est-il applicable aujourd’hui sur l’économie algérienne en 2010 ?
    Nous avons malheureusement, depuis l’indépendance, un développement économique non achevé. Il y a eu beaucoup d’initiatives qui ont échoué à mi-chemin pour des raisons de politique économique. Résultats des courses : en 2010, nous n’avons pas encore une économie qui dispose de fondements solides. En 2010, l’économie algérienne continue à tenir au seul fil des hydrocarbures, l’unique source qui finance nos importations et le budget de fonctionnement de l’Etat. Pour le mois écoulé, les exportations de l’Algérie en hydrocarbures financent à peine les achats du pays, ce qui est grave. Le développement d’une économie hors hydrocarbures suppose que l’on confectionne une feuille de route sur plusieurs années.
    Vous évoquez la dépendance de l’Algérie de la manne pétrolière. Or, Sonatrach, le poumon du pays, est éclaboussée par une affaire de corruption qui semble n’avoir pas encore révélé tous ses secrets. Quel serait, d’après vous, le risque pour l’Algérie en 2010 ?
    Malheureusement, l’Algérie de 2010 doit s’appuyer sur la vente de son pétrole pour éviter son effondrement. Mais ce n’est pas Sonatrach qui conçoit la politique économique du pays. Elle n’est qu’un instrument. La corruption est devenue aujourd’hui un phénomène qui a gangrené toute la société et le scandale de Sonatrach n’est qu’une forte expression de ce phénomène. Il est impératif de combattre aujourd’hui ce fléau par tous les moyens. L’Etat doit sévir impitoyablement quand il s’agit de dilapidation de deniers publics et de l’image de l’Algérie. Quant à Sonatrach en tant qu’entreprise, je crois qu’elle doit être gérée autrement. Nous avons constaté beaucoup de laxisme, alors que pour une société de sa taille, la rigueur doit être indiscutable sur tous les plans. L’Algérie doit sa merci au pétrole. Nous produisons suivant un rythme moyen, même pendant les pires histoires du pays ayant conduit à son endettement auprès du FMI. Cependant, si nos réserves de change sont aujourd’hui en évolution positive, c’est grâce à l’évolution des prix du pétrole et non pas à la production nationale en hydrocarbures.



    Par Ali Titouche

  • #2
    je trouve la gestion du pays du point de vue économique Chaotique MAIS

    JE SUIS foncièrement d'accord avec le titre

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    • #3
      L'Algerie n'a a tenir compte de rien de ce qui se passe autour d'elle ou dans le monde. Je suis pour qu'elle maintienne le cap actuel...

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      • #4
        Je suis pour qu'elle maintienne le cap actuel...
        Tu me rassures.
        Par contre ce qui n'est pas rassurant c'est un pays qui a l'equivalent de quelques mois d'importation en reserve de change et qui ne prend aucune mesure.

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        • #5
          C'est juste pour nous inonder avec leur tas de ferraille, crédit à la consommation = crédit auto en Algérie. Du coup on s'est retrouvé avec des gens qui mangent même pas assez de pain mais qui ont une bagnole. Là ou j'habite il y des familles (les 2 parents + enfants je ne parles pas des grandes familles) qui possèdent 3 à 4 véhicule, c'est dingue ! Les routes sont saturés et le parc auto a explosé avec tout ce que ça entraine comme problèmes.

          Même si le crédit à la consommation doit être rétabli on devrait exclure le crédit auto.

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          • #6
            L'Algerie n'a a tenir compte de rien de ce qui se passe autour d'elle ou dans le monde. Je suis pour qu'elle maintienne le cap actuel...
            Avant de sortir des phrases comme ça reflechis plutot à la question:

            - Qui dirige le FMI et pour quels interets il travaille ?

            Le FMI defend avant tout les interets d'un certain nombre de pays développés et il est le responsable de la ruine de beaucoup de pays africains et d'amerique latine.
            "When I saw the Hoggar Mountains, my jaw dropped. If you think of Bryce, or Canyonlands National Park, you're close, but the Hoggar Mountains are more spectacular." David Ball, Empire of sands

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            • #7
              dans un autre contexte cela aurait été bon

              actuellement, la decision gouvernementale est absolument justifiée et l'analyse de Salah Mouhoubi est bonne


              Nous avons malheureusement, depuis l’indépendance, un développement économique non achevé. Il y a eu beaucoup d’initiatives qui ont échoué à mi-chemin pour des raisons de politique économique. Résultats des courses : en 2010, nous n’avons pas encore une économie qui dispose de fondements solides. En 2010, l’économie algérienne continue à tenir au seul fil des hydrocarbures, l’unique source qui finance nos importations et le budget de fonctionnement de l’Etat. Pour le mois écoulé, les exportations de l’Algérie en hydrocarbures financent à peine les achats du pays, ce qui est grave. Le développement d’une économie hors hydrocarbures suppose que l’on confectionne une feuille de route sur plusieurs années.
              Il faut casser les reins du lobby de l'importation, le dissuader petit à petit de rester dans certains secteurs , produits ( l'importation est beaucoup trop importante)....en faisant un accompagnement financier et technique ( si necessaire) de grande envergure dans chaque wilaya pour les artisans et PME locales, expoitants agricoles . ..


              De plus

              Quand on voit les derniers scandales .il faut faire attention....l'argument du defaut de probité des elites avait fait mouche chez les algeriens ..en rien fanatiques islamistes ....lors des elections 91

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              • #8
                la recommandation du FMI est bizarre

                Le Fonds monétaire international (FMI) a suggéré à l’Algérie de lever l’interdiction des crédits à la consommation,

                Le FMI a déjà fait des erreurs de diagnostic. Il me semble que celle ci est colossale......''.Das ist Eine Kolossale Konsprirazion dixit Louis De Funes dans la folie des grandeurs .

                C'est l'Offre interne de produits qu'il fait soutenir d'abord en dissuadant les importations dans certains secteurs en matraquant fiscalement , si un parti en est capable ...tout en mettant le paquet de manière concomitante sur une aide , un accompagnement technique perfectionné aux artisans , PME, exploitants agricoles.



                Soutenir l'offre interne dans certains secteurs ..c'est constituer une categorie moyenne d'entrepreneurs, exploitants agricoles , c'est donc aussi creer une economie de production .........d'un rapport sans commune mesure avec ce que peut apporter aujourd'hui une ridicule ouverture à l'aveuglette des credits à la consommation pour acheter des conneries pour une bonne part .. alors que l'economie reste encore trop cadenassée par les importateurs et les importations de tout et basée quasi exclusivement sur des recettes hydrocarbures ( même si il y a un timide debut d'augmentation des productions hors hydrocarbures)

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