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Les clichés des fortunes ostentatoires en Algérie

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  • Les clichés des fortunes ostentatoires en Algérie

    De nouveaux quartiers huppés sont sortis du néant pour abriter les boutiques de luxe et les restaurants haut de gamme. Le quartier de Sidi Yahia, près de Hydra, illustre la frénésie affairiste apparue ces dernières années. Le temps où en algérie, il ne faisait pas bon étaler sa richesse paraît déjà bien loin.

    Les voitures peuvent être, aux yeux du profane, l’un des premiers signes extérieurs de richesse. Les amateurs de grosses cylindrées peuvent ainsi admirer les courbes imposantes des 4x4 urbains, aujourd’hui visibles dans toutes les villes algériennes.

    Les Algériens raffolent des formes distinguées des berlines allemandes. Les chiffres du concessionnaire automobile Sovac montrent l’attrait pour les élégantes voitures allemandes, dont les ventes sont en constante progression. En 2009, le concessionnaire a vendu plus d’une vingtaine de Q7 (d’une valeur de près de 9 000 000 DA) et cinq Audi A8 (près de 14 000 000 Da).

    Par ailleurs, le marché de la piscine commence à se frayer une place en Algérie. Les sociétés d’installation de piscines semblent néanmoins regretter cette fâcheuse habitude qu’ont les Algériens de construire sur toute la surface du terrain. Même riches, les vieilles habitudes et les anciens réflexes ont encore la vie dure. Les joailliers ont peut-être plus de chances de se faire une place en Algérie.

    En un temps record, la société MS Diffusion a mis en place un réseau de plusieurs boutiques de luxe dans les plus grandes villes algériennes. Les amateurs du clinquant et du tape-à-l’œil peuvent désormais s’offrir une belle bague « Chopard » ou une montre « Balmain » pour - seulement - 300 000 DA. Toutes nos tentatives pour joindre les responsables de la société MS Diffusion, pour en savoir plus sur ce business, sont restées vaines.

    L’autre secteur qui ne connaît pas la crise est celui des bateaux de plaisance. L’engouement est tel qu’une loi de finances 2010 a institué une redevance sur les yachts d’un montant de 250 000 DA. En l’absence de marinas et de véritables ports de plaisance, le petit port de Sidi Fredj est aujourd’hui saturé et ne peut plus faire face aux incessantes demandes des plaisanciers. Mais là encore, les milliardaires algériens ne ressemblent pas aux autres. Alors que les tarifs d’amarrage sont ridiculement bas, les plaisanciers rejettent toute idée d’une augmentation des prix. Il peut paraître étonnant que ces personnes qui jonglent avec des milliards soient réticentes à payer quelques dinars pour amarrer leurs bateaux à 3 milliards de centimes. Pour le sociologue et chercheur Mohammed Saïb Musette, l’émergence des nouvelles fortunes, que l’on appelle aussi les nouveaux riches ou encore les anciens pauvres, est propre à la dynamique de la société selon les rythmes du fonctionnement de l’échelle sociale.

    « En Algérie, on a l’impression que ce rythme a connu une accélération rapide, hors normes. Certes, il est dans la logique de la classe moyenne supérieure de rejoindre, tôt ou tard, celle des riches. Cette ascension peut se faire dans la sphère de la production ou dans celle de la distribution. Les nouvelles fortunes, en Algérie, proviennent plus de la distribution à partir des importations que de la production des richesses », explique-t-il. La rapidité d’accès au sommet de l’échelle sociale est telle, dit M. Musette, que cette classe n’a pas encore acquis la culture nécessaire pour asseoir sa réussite sociale. Et puis, finalement, pourquoi être riche si on ne peut pas le montrer ?

    Par El Watan
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