Renault fait le malin en Algérie
15 Février 2010
Les dirigeants de Renault font de la peine en ce moment. Pour faire croire qu’ils nagent dans la prospérité, ils jouent à laisser courir les rumeurs. Comme celle qu’a lancée le 9 janvier dernier le journal Le Monde, une référence qui a bien terni avec le temps, en titrant «Renault s’implante à Alger pour alimenter le marché local». Il avoue, dans le texte, tenir l’information «d’une source proche du dossier». La «source» du quotidien français n’est toutefois pas en mesure de préciser le montant de l’investissement financier. Interrogé sur ce scoop, jeudi dernier lors d’une conférence de presse donnée à Alger, le DG délégué de Renault, Patrick Pelata, esquive par un «c’est un projet et tant que ce n’est pas conclu, il n’y a rien à dire». L’art de ne rien confirmer sans démentir. Sauf que Le Monde et Pelata pensent que le monde en est encore à l’époque de la diligence et qu’ils sont seuls à détenir les vraies informations.
La vérité, ce sont les pertes historiques qu’a subies le groupe Renault en 2009 et qui ont atteint 3,1 milliards d’euros. La vérité, c’est aussi sa dette qui s’élève à 6 milliards d’euros. C’est également la suppression de 7500 emplois dont 6000 en Europe. 1000 autres doivent disparaître cette année. Ce sont les ventes en baisse de 3% toujours en 2009. On continue, c’est la délocalisation de l’usine de Flins (France) en Turquie. Bien malin celui qui pourra trouver dans un tel tableau l’équation par laquelle Renault pourrait investir en Algérie. Surtout si on se rappelle le problème des équipementiers algériens sur l’absence desquels Renault s’est appuyé pour annuler en 2007 un projet identique prévu en Algérie et s’en aller l’implanter à Tanger au Maroc. Soyons sérieux, messieurs de Renault! Vous avez tellement entamé votre crédibilité qu’il n’est plus possible de vous croire aujourd’hui. Les rumeurs que vous lancez vous décrédibilisent encore plus, en même temps que le journal qui les colporte. Renault n’est pas un groupe comme les autres.
L’Etat français y est impliqué par ses actions. La part de politique dans vos investissements nous la retrouvons par exemple, dans le milliard d’euros que vous avez investi en Israël pour y produire des voitures...électriques dès l’année prochaine. Des Renault made in Israël alors que la demande pour ce type de voiture n’existe pas. Le choix de l’Etat hébreu est purement stratégique. Et c’est Renault qui prend les risques. N’est-ce pas? Il faut que les gens de Renault cessent de vouloir faire les malins. Ils ne donneront jamais aux Algériens ce qu’ils ôtent à leurs propres compatriotes de Flins. Le marché algérien pour eux n’est bon que pour y déverser leurs produits bas de gamme fabriqués dans les anciens pays de l’Est. Ils sont d’ailleurs, tout contents d’annoncer détenir 25% du marché de l’automobile en Algérie. Tellement contents qu’ils multiplient les showrooms. Les derniers ont été ouverts à Baraki, El Oued et Maghnia. C’est le commerce qui attire Renault dans notre pays, pas l’industrie. Parce qu’ils croient duper leur monde que les dirigeants de Renault font de la peine en ce moment. Ils feront encore plus de la peine lorsque commencera, en Algérie, le boycott de leurs voitures. Et nous ne le tenons pas «d’une source proche du dossier».
Zouhir MEBARKI
15 Février 2010
Les dirigeants de Renault font de la peine en ce moment. Pour faire croire qu’ils nagent dans la prospérité, ils jouent à laisser courir les rumeurs. Comme celle qu’a lancée le 9 janvier dernier le journal Le Monde, une référence qui a bien terni avec le temps, en titrant «Renault s’implante à Alger pour alimenter le marché local». Il avoue, dans le texte, tenir l’information «d’une source proche du dossier». La «source» du quotidien français n’est toutefois pas en mesure de préciser le montant de l’investissement financier. Interrogé sur ce scoop, jeudi dernier lors d’une conférence de presse donnée à Alger, le DG délégué de Renault, Patrick Pelata, esquive par un «c’est un projet et tant que ce n’est pas conclu, il n’y a rien à dire». L’art de ne rien confirmer sans démentir. Sauf que Le Monde et Pelata pensent que le monde en est encore à l’époque de la diligence et qu’ils sont seuls à détenir les vraies informations.
La vérité, ce sont les pertes historiques qu’a subies le groupe Renault en 2009 et qui ont atteint 3,1 milliards d’euros. La vérité, c’est aussi sa dette qui s’élève à 6 milliards d’euros. C’est également la suppression de 7500 emplois dont 6000 en Europe. 1000 autres doivent disparaître cette année. Ce sont les ventes en baisse de 3% toujours en 2009. On continue, c’est la délocalisation de l’usine de Flins (France) en Turquie. Bien malin celui qui pourra trouver dans un tel tableau l’équation par laquelle Renault pourrait investir en Algérie. Surtout si on se rappelle le problème des équipementiers algériens sur l’absence desquels Renault s’est appuyé pour annuler en 2007 un projet identique prévu en Algérie et s’en aller l’implanter à Tanger au Maroc. Soyons sérieux, messieurs de Renault! Vous avez tellement entamé votre crédibilité qu’il n’est plus possible de vous croire aujourd’hui. Les rumeurs que vous lancez vous décrédibilisent encore plus, en même temps que le journal qui les colporte. Renault n’est pas un groupe comme les autres.
L’Etat français y est impliqué par ses actions. La part de politique dans vos investissements nous la retrouvons par exemple, dans le milliard d’euros que vous avez investi en Israël pour y produire des voitures...électriques dès l’année prochaine. Des Renault made in Israël alors que la demande pour ce type de voiture n’existe pas. Le choix de l’Etat hébreu est purement stratégique. Et c’est Renault qui prend les risques. N’est-ce pas? Il faut que les gens de Renault cessent de vouloir faire les malins. Ils ne donneront jamais aux Algériens ce qu’ils ôtent à leurs propres compatriotes de Flins. Le marché algérien pour eux n’est bon que pour y déverser leurs produits bas de gamme fabriqués dans les anciens pays de l’Est. Ils sont d’ailleurs, tout contents d’annoncer détenir 25% du marché de l’automobile en Algérie. Tellement contents qu’ils multiplient les showrooms. Les derniers ont été ouverts à Baraki, El Oued et Maghnia. C’est le commerce qui attire Renault dans notre pays, pas l’industrie. Parce qu’ils croient duper leur monde que les dirigeants de Renault font de la peine en ce moment. Ils feront encore plus de la peine lorsque commencera, en Algérie, le boycott de leurs voitures. Et nous ne le tenons pas «d’une source proche du dossier».
Zouhir MEBARKI
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