Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Success Story: Le cas de la sarl electromel

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Success Story: Le cas de la sarl electromel

    Par : Mokhtar Haider

    Le modèle souhaité : des Algériens avec des capitaux algériens dans le pays profond, une activité de production industrielle, et un produit nouveau utile pour la nation.
    La Sarl Electromel, une entreprise familiale, installée dans le pays profond, avec des moyens propres, à Ibourassene, commune de Oued Ghir, wilaya de Béjaïa, pas très loin d’El-Kseur et de la grande route de l’Est y menant. Deux jeunes frères signent les premiers actes en 2007.
    Diplômés universitaires, ils manquaient pourtant des qualifications techniques pour créer une entreprise électrique, de surcroît produisant des lampes à basse consommation ou lampes fluo-compactes (Lbc). Aussi, ils profiteront largement des qualifications et de la grande expérience du père Meradi Saddek. Généralement, dans les entreprises familiales, les jeunes générations prennent en main un patrimoine de départ, comme une entreprise ou une exploitation en activité. Ce n’est pas le cas des Meradi, parce que le patrimoine de départ se limite à une petite mise financière au début mais, atout déterminant, avec un capital qualification et expérience du père. Un gage de viabilité du projet. Et un pari sur l’avenir, sur un marché porteur. De l’emploi mais surtout une activité de production industrielle locale, et la perspective de couvrir les besoins nationaux, avec pour corollaire une réduction de la facture des importations nationales.
    Le père, Meradi Saddek, un vieux routier retraité des industries électriques et des télécoms, a mené au cours de sa carrière de grands projets de la filière pour Sonatrach, entre autres. Une expérience qui n’est pas perdue pour tout le monde.
    Mesbah, le fils, 27 ans, est diplômé en gestion, avec en poche une licence et un Desg (Insim de Béjaïa). Assia, 30 ans, est diplômée en informatique de gestion et en infographie.
    C’est suffisant pour mettre en route Electromel en 2007, une Sarl au capital de 9,1 millions de dinars, qui devrait être porté à 20 millions en 2010.
    L’entreprise, avec 23 emplois directs, mise immédiatement et d’abord sur la qualité des produits offerts sur un marché très porteur qui est en à ses débuts en Algérie.
    Ce n’est pas un slogan, car Electromel se tournera vers la normalisation et la certification qualité chez Veritas et décroche la conformité à la directive européenne de restriction de l'utilisation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques (directive Rohs), visant à limiter l'utilisation de six substances dangereuses. Une conformité environnementale qui ouvre les portes de l’exportation en Europe et ailleurs, Tunisie, Maroc, et autres pays africains, si l’on en croit des contacts déjà prometteurs.
    D’ailleurs, l’entreprise a utilisé une idée géniale, ses lampes étant en fait constituées de deux parties séparables, la partie base et la partie en verre. Des lampes démontables ! La base, surmontée de la vis-douille, contient tous les constituants électroniques et a une durée de vie dépassant les 23 000 heures, tandis que la partie verre a une durée de vie de 8 000 à 10 000 heures, à comparer avec les 6 000 heures indiquées pour certains produits actuellement disponibles dans le commerce. Autrement dit, la base est réutilisable pour une autre partie verre au cas où cette dernière se briserait ou épuiserait le gaz contenu. D’où une importante économie de coût pour l’utilisateur, ainsi qu’un bénéfice évident pour l’environnement, en cas de rejet, une seule base pour trois parties verre se remplaçant consécutivement. Cerise sur le gâteau : on peut choisir pour la même base, deux ou trois parties en verre selon les goûts et même la puissance désirée. Enfin, ces bases sont facilement recyclables.
    L’entreprise en est à un taux d’intégration de 60% dans la fabrication sur place de la partie plastique du produit ainsi que certains constituants électroniques, et dans l’insertion de la poudre de gaz, le triphosphore dans les parties verres, et a bon espoir d’arriver à un taux bien supérieur en s’associant à un partenaire, dont il est attendu d’abord un apport en technique et un savoir-faire technique, avant d’aborder l’apport en argent frais.
    Aussi, des contacts sont en bonne voie pour ficeler le dossier en 2010, augmenter le capital et porter la capacité annuelle de production à 1 million de lampes, contre 500 000 actuellement. Sans perdre de vue, un seul instant, l’objectif qualité.
    Electromel réussit à placer 380 000 lampes par année, malgré la concurrence déloyale de certains produits chinois qui indiquent sur leurs emballages des mentions mensongères et trompeuses, en particulier sur la durée de vie ou l’économie d’énergie réalisée, et qui ne font même pas preuve des standards couramment utilisés dans la filière. Un simple test technique l’établirait si jamais les autorités s’avisaient de davantage de contrôle technique des produits importés. On a bien fini par interdire l’importation de pièces détachées automobile de contrefaçon, avec cependant beaucoup de retard.
    En attendant, Electromel se prépare pour d’autres produits d’éclairage, en particulier l’éclairage public, avec des lampes solaires. Un marché de dizaines de millions de lampes si on compte les points lumineux routiers et urbains sur tout le territoire national.
    Pour ce qui est de l’éclairage domestique résidentiel, sans compter la consommation en éclairage des petits commerces et entreprises, à 7 lampes en moyenne pour chaque logement, pour des lampes d’une durée de vie de trois années, et un parc habité de 5,3 millions de logements, le besoin immédiat est de 13 millions de lampes annuellement. En comptant les logements inhabités (1,5 million d’unités) pour une raison ou une autre, ainsi que le million de logements du programme présidentiel, le marché potentiel s’élève à 18,2 millions de lampes annuellement, soit potentiellement, au prix à la consommation de 300 dinars la lampe, un marché au chiffre d’affaires annuel de 5,5 milliards de dinars, à partager entre les détaillants, les distributeurs et les fabricants ou importateurs. Un marché où il faut tout de suite se positionner d’autant que l’Europe a choisi d’interdire la fabrication et la vente des lampes à incandescence en raison de l’avantage de Lbc qui consomment 5 fois moins d’énergie que les lampes à incandescence. Actuellement, l’Algérie se fournit à 90% en lampes à incandescence de marques européennes… à 80% contrefaites et qui ne durent que le temps d’allumer une ou deux fois l’interrupteur. Au mieux deux à trois mois.
    L’affaire pourrait se révéler intéressante si Sonelgaz s’avisait, comme son homologue marocaine, d’équiper les ménages en lampes Lbc. Cette dernière a décidé dernièrement d’équiper les ménages marocains de 15 millions de lampes Lbc sur une période de 3 années, en comptant les prix des lampes sur les factures d’électricité et avec facilités de paiement. Même au comptant, l’affaire est intéressante pour les ménages qui récupèreront leur première mise avec la réduction de leur consommation électrique de 80%. D’après un calcul simple, c’est tout bénéfice, après la deuxième facture trimestrielle au plus tard. Jusqu’ici, en Algérie, l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue) a entrepris un programme, le troisième du genre depuis 3 années pour placer 1 million de lbc, et s’apprête à publier un avis d’appel d’offres en ce sens.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X