Marc Mennessier Le Figaro 10/12/2009 |
La plupart des brevets du CNRS publiés aux États-Unis concernent les sciences de la vie. Ici : un laboratoire parisienspécialisé dans les neurosciences.
C'est la première fois qu'un organisme européen figure parmi les dix premiers détenteurs de brevets.
Qui l'eût cru ? Encore considéré par nombre de ses détracteurs comme un inutile et coûteux repaire de chercheurs fonctionnarisés, le CNRS vient d'intégrer le «top ten» des organismes publics de recherche qui déposent le plus de brevets aux États-Unis. La société Intellectual Property Today, qui réalise ce classement mondial chaque année, a placé le navire amiral de la science française en dixième position, pour la période juillet 2008-juin 2009, derrière un institut sud-coréen, cinq agences américaines (dont l'US Navy, la Nasa et le département de l'Énergie), deux japonais et un singapourien.
«C'est la première fois qu'un organisme européen figure dans les dix premières places», se félicite le chimiste Marc Ledoux, à la tête de la direction de la politique industrielle du CNRS. Créée en février 2006, cette structure de 200 personnes (dont 120 implantées en régions), dotée d'un budget annuel de 14,5 millions d'euros, a incontestablement donné un nouveau souffle à la valorisation des résultats scientifiques obtenus dans les 1 200 laboratoires propres ou mixtes du CNRS.
Il suffit, pour s'en convaincre, de lire le troisième tome de l'ouvrage intitulé La Diffusion des découvertes du CNRS vers le monde industriel qui sera mis en ligne la semaine prochaine et dans lequel on trouve le détail des 339 brevets publiés en France par le CNRS seul ou en copropriété avec ses partenaires académiques (universités, CEA, Inserm, Inra) et industriels entre juillet 2008 et juin 2009. Nouveaux matériaux, énergie propre, technologies de l'information et de la communication, optique, nanotechnologie, agronomie et surtout nouveaux médicaments (cancer, diabète, obésité…) : tous les champs disciplinaires sont représentés. Avec des découvertes, comme ces écrans de protection contre les rayonnements ionisants ou ces marqueurs sanguins de l'insuffisance cardiaque, dont les applications et le bénéfice pour la société sont évidents.
Par rapport à la période précédente (juillet 2007-juin 2008), le nombre de brevets publiés a fait un bond de 19,3 %. Le tout avec un taux de valorisation, sous forme de licence ou de droits d'exploitation industrielle, qui reste très élevé, à 44,2 %. «Ce résultat considérable, comparé à d'autres organismes de recherche analogues au CNRS, s'explique par le fait que nous négocions autant que possible les contrats de licence et les accords-cadres industriels avant le démarrage de la recherche», souligne Marc Ledoux. En 2008, pas moins de 1 719 contrats de recherche ont été signés avec des industriels, contre 1 690 l'année précédente pour une somme de 66,7 millions d'euros.
Autre résultat satisfaisant : le montant des royalties perçues en 2009 sur 222 licences actives s'élèvera à 58,5 millions d'euros, en dépit de la chute du dollar et du moindre rendement du Taxotère, un médicament anticancéreux qui représente 85 % du total et qui tombera dans le domaine public en 2011. Mais le CNRS dispose de plusieurs «blockbusters» dans son pipeline dont un nouveau médicament contre le lupus, une maladie auto-immune assez répandue (incidence de 4 pour mille au niveau mondial) contre laquelle il n'existe pour l'instant aucun traitement spécifique. À noter que les 215 chercheurs-inventeurs toucheront une rétribution moyenne de 15 000 € chacun. De belles étrennes en perspective !
La plupart des brevets du CNRS publiés aux États-Unis concernent les sciences de la vie. Ici : un laboratoire parisienspécialisé dans les neurosciences.
C'est la première fois qu'un organisme européen figure parmi les dix premiers détenteurs de brevets.
Qui l'eût cru ? Encore considéré par nombre de ses détracteurs comme un inutile et coûteux repaire de chercheurs fonctionnarisés, le CNRS vient d'intégrer le «top ten» des organismes publics de recherche qui déposent le plus de brevets aux États-Unis. La société Intellectual Property Today, qui réalise ce classement mondial chaque année, a placé le navire amiral de la science française en dixième position, pour la période juillet 2008-juin 2009, derrière un institut sud-coréen, cinq agences américaines (dont l'US Navy, la Nasa et le département de l'Énergie), deux japonais et un singapourien.
«C'est la première fois qu'un organisme européen figure dans les dix premières places», se félicite le chimiste Marc Ledoux, à la tête de la direction de la politique industrielle du CNRS. Créée en février 2006, cette structure de 200 personnes (dont 120 implantées en régions), dotée d'un budget annuel de 14,5 millions d'euros, a incontestablement donné un nouveau souffle à la valorisation des résultats scientifiques obtenus dans les 1 200 laboratoires propres ou mixtes du CNRS.
Il suffit, pour s'en convaincre, de lire le troisième tome de l'ouvrage intitulé La Diffusion des découvertes du CNRS vers le monde industriel qui sera mis en ligne la semaine prochaine et dans lequel on trouve le détail des 339 brevets publiés en France par le CNRS seul ou en copropriété avec ses partenaires académiques (universités, CEA, Inserm, Inra) et industriels entre juillet 2008 et juin 2009. Nouveaux matériaux, énergie propre, technologies de l'information et de la communication, optique, nanotechnologie, agronomie et surtout nouveaux médicaments (cancer, diabète, obésité…) : tous les champs disciplinaires sont représentés. Avec des découvertes, comme ces écrans de protection contre les rayonnements ionisants ou ces marqueurs sanguins de l'insuffisance cardiaque, dont les applications et le bénéfice pour la société sont évidents.
Par rapport à la période précédente (juillet 2007-juin 2008), le nombre de brevets publiés a fait un bond de 19,3 %. Le tout avec un taux de valorisation, sous forme de licence ou de droits d'exploitation industrielle, qui reste très élevé, à 44,2 %. «Ce résultat considérable, comparé à d'autres organismes de recherche analogues au CNRS, s'explique par le fait que nous négocions autant que possible les contrats de licence et les accords-cadres industriels avant le démarrage de la recherche», souligne Marc Ledoux. En 2008, pas moins de 1 719 contrats de recherche ont été signés avec des industriels, contre 1 690 l'année précédente pour une somme de 66,7 millions d'euros.
Autre résultat satisfaisant : le montant des royalties perçues en 2009 sur 222 licences actives s'élèvera à 58,5 millions d'euros, en dépit de la chute du dollar et du moindre rendement du Taxotère, un médicament anticancéreux qui représente 85 % du total et qui tombera dans le domaine public en 2011. Mais le CNRS dispose de plusieurs «blockbusters» dans son pipeline dont un nouveau médicament contre le lupus, une maladie auto-immune assez répandue (incidence de 4 pour mille au niveau mondial) contre laquelle il n'existe pour l'instant aucun traitement spécifique. À noter que les 215 chercheurs-inventeurs toucheront une rétribution moyenne de 15 000 € chacun. De belles étrennes en perspective !
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