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Le 08.12.2009 | Sean O’Grady | Source The Independent
Michel Barnier a été nommé au Marché intérieur et aux services financiers dans la nouvelle Commission européenne de José Manuel Barroso
C’est comme si, au sortir du terrain, Thierry Henry avait souligné, sans que cela soit absolument nécessaire, que les Irlandais venaient d’être humiliés par sa main de Dieu*. Et qu’il en était plutôt content. En réalité, monsieur Henry* a eu la bonne grâce de reconnaître qu’il était “naturellement gêné de la manière dont [l’équipe de France avait] gagné” son match qualificatif pour la Coupe du monde de foot et qu’il se sentait “extrêmement désolé” pour les Irlandais.
Monsieur le Président* de la République française, lui, n’a pas eu cette délicatesse. Ayant infiniment mieux joué que les Britanniques dans le choix ô combien capital d’un nouveau commissaire européen au Marché intérieur (Londres s’est contenté du poste inconsistant de ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne), il a déclaré : “Les Anglais sont les grands perdants” de la négociation.
Pardon, Nicolas ? “L’accord [sur le portefeuille de Michel Barnier] a été scellé entre Barroso et moi il y a trois jours. C’est exceptionnel pour la France. Et la deuxième victoire, c’est que nos amis roumains ont l’Agriculture”, a précisé Sarkozy. Score final : France : 2 – Royaume-Uni : 0. Tout cela représente, a ajouté le président français, la victoire du “modèle français” (non, il ne parle pas du top-modèle qu’il a épousé, quoique… on ne sait jamais) et la défaite de la façon anglo-saxonne de procéder. Un Waterloo à rebours. C’est agaçant et c’est humiliant, mais Sarkozy a raison. Les Britanniques se sont fait rouler dans la farine et ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Gordon Brown devrait se demander comment ce néo-Napoléon, ce de Gaulle en miniature, ce Charlemagne de poche a réussi à le duper.
Pour couronner le tout, soit dit en passant, de tous les grands pays c’est la France le moins durement touché par la récession. La raison en est que les Français, à leur façon étatique, dirigiste, ont préservé une économie admirablement équilibrée : une agriculture toujours importante (grâce au contribuable britannique), une florissante industrie de défense (idem), des centres régionaux viables, et même un tissu industriel.
Certes, on soupçonne les Français d’envier quelque peu la vitalité des services financiers londoniens, ne serait-ce que pour ajouter du piment à leur ratatouille* économique. Mais, si Michel Barnier, nouveau commissaire européen au Marché intérieur, attirait par inadvertance les fonds spéculatifs de Londres vers Paris, ou réussissait ne serait-ce qu’à entamer l’une des rares activités pour lesquelles le Royaume-Uni conserve un avantage comparatif à l’international, nous saurions à qui en reviendrait la faute. Le coupable ne se trouve pas à l’Elysée, se réjouissant d’avoir rabattu la fierté d’Albion, mais à Londres, en train de broyer du noir. Merci, Gordon [Brown], David [Cameron, chef de l’opposition] et Alistair [Darling, ministre de l’Economie et des Finances]. Quelle équipe de choc vous formez face à la main de Dieu* !
* En français dans le texte.
Michel Barnier a été nommé au Marché intérieur et aux services financiers dans la nouvelle Commission européenne de José Manuel Barroso
C’est comme si, au sortir du terrain, Thierry Henry avait souligné, sans que cela soit absolument nécessaire, que les Irlandais venaient d’être humiliés par sa main de Dieu*. Et qu’il en était plutôt content. En réalité, monsieur Henry* a eu la bonne grâce de reconnaître qu’il était “naturellement gêné de la manière dont [l’équipe de France avait] gagné” son match qualificatif pour la Coupe du monde de foot et qu’il se sentait “extrêmement désolé” pour les Irlandais.
Monsieur le Président* de la République française, lui, n’a pas eu cette délicatesse. Ayant infiniment mieux joué que les Britanniques dans le choix ô combien capital d’un nouveau commissaire européen au Marché intérieur (Londres s’est contenté du poste inconsistant de ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne), il a déclaré : “Les Anglais sont les grands perdants” de la négociation.
Pardon, Nicolas ? “L’accord [sur le portefeuille de Michel Barnier] a été scellé entre Barroso et moi il y a trois jours. C’est exceptionnel pour la France. Et la deuxième victoire, c’est que nos amis roumains ont l’Agriculture”, a précisé Sarkozy. Score final : France : 2 – Royaume-Uni : 0. Tout cela représente, a ajouté le président français, la victoire du “modèle français” (non, il ne parle pas du top-modèle qu’il a épousé, quoique… on ne sait jamais) et la défaite de la façon anglo-saxonne de procéder. Un Waterloo à rebours. C’est agaçant et c’est humiliant, mais Sarkozy a raison. Les Britanniques se sont fait rouler dans la farine et ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Gordon Brown devrait se demander comment ce néo-Napoléon, ce de Gaulle en miniature, ce Charlemagne de poche a réussi à le duper.
Pour couronner le tout, soit dit en passant, de tous les grands pays c’est la France le moins durement touché par la récession. La raison en est que les Français, à leur façon étatique, dirigiste, ont préservé une économie admirablement équilibrée : une agriculture toujours importante (grâce au contribuable britannique), une florissante industrie de défense (idem), des centres régionaux viables, et même un tissu industriel.
Certes, on soupçonne les Français d’envier quelque peu la vitalité des services financiers londoniens, ne serait-ce que pour ajouter du piment à leur ratatouille* économique. Mais, si Michel Barnier, nouveau commissaire européen au Marché intérieur, attirait par inadvertance les fonds spéculatifs de Londres vers Paris, ou réussissait ne serait-ce qu’à entamer l’une des rares activités pour lesquelles le Royaume-Uni conserve un avantage comparatif à l’international, nous saurions à qui en reviendrait la faute. Le coupable ne se trouve pas à l’Elysée, se réjouissant d’avoir rabattu la fierté d’Albion, mais à Londres, en train de broyer du noir. Merci, Gordon [Brown], David [Cameron, chef de l’opposition] et Alistair [Darling, ministre de l’Economie et des Finances]. Quelle équipe de choc vous formez face à la main de Dieu* !
* En français dans le texte.
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