Au Japon, le nouveau gouvernement de centre gauche de Yukio Hatoyama a publié, mardi 8 décembre, un plan de relance dont le montant s'élève à 24 400 milliards de yens (184 milliards d'euros) et qui demande encore à être approuvé par le Parlement. Un communiqué du premier ministre a annoncé qu'il convenait de le "mettre en place pour consolider la reprise, face à la situation difficile de l'économie et de l'emploi, de la hausse du yen et de la déflation".
L'importance de ce plan doit être relativisée. Tout d'abord, seuls 7 200 milliards de yens seront consacrés à des dépenses directes, le reste du plan étant composé de garanties ou de prêts éventuels qui ne nécessitent pas de déboursements systématiques.
La moitié de cette somme (3 500 milliards de yens) sera affectée aux régions victimes d'une baisse de recettes fiscales ; 800 milliards iront à des projets à dominante environnementale (subventions à l'achat de logements, d'appareils ménagers et de véhicules plus économes en énergie) et 600 milliards à l'aide à l'emploi.
D'autre part, il ne s'agit pas d'injections d'argent totalement nouvelles, car le gouvernement Hatoyama avait annulé environ 2 900 milliards de yens du plan du précédent gouvernement conservateur, qui atteignait 15 000 milliards et qui comportait des dépenses d'infrastructures jugées inutiles.
Prévue pour vendredi 4 décembre, l'annonce de ce plan a été retardée de quelques jours par des exigences du Nouveau Parti du peuple, une petite formation membre de la coalition formée par le premier ministre, qui réclamait un surcroît de dépenses.
Ce nouveau plan de soutien a été rendu nécessaire par les incertitudes qui pèsent sur la robustesse de la reprise. Certes, en rythme annuel, celle-ci s'est remise à croître (+ 4,8 % au troisième trimestre), à la surprise générale. Mais la nette hausse du yen menace les exportations, sans lesquelles le Japon ne peut redémarrer.
D'autre part, l'investissement public est en baisse de 1,2 % et l'investissement immobilier privé de 7,7 %. Sollicitée par le gouvernement, la Banque du Japon vient d'injecter 10 000 milliards de yens afin de soutenir une croissance minée par la déflation persistante.
Une situation "très grave"
Le financement du plan a donné lieu à une cacophonie. Certains membres du gouvernement annoncent qu'il nécessitera une rallonge budgétaire et qu'aucun emprunt ne sera émis... sauf s'il faut compenser une baisse des recettes fiscales.
Or, le gouvernement prévoit d'émettre 9 300 milliards de yens de bons du Trésor, ce qui portera la dette émise au cours de l'exercice en cours à 53 500 milliards de yens, et qui excédera les recettes de l'Etat, en recul à 36 900 milliards.
L'impasse est "d'une importance jamais vue depuis 1946", a déclaré Hirohisa Fujii, ministre des finances, qui a qualifié la situation budgétaire de "très grave", la dette du Japon approchant les 200 % du produit intérieur brut (PIB), record absolu pour un pays industrialisé
Par Le Monde
L'importance de ce plan doit être relativisée. Tout d'abord, seuls 7 200 milliards de yens seront consacrés à des dépenses directes, le reste du plan étant composé de garanties ou de prêts éventuels qui ne nécessitent pas de déboursements systématiques.
La moitié de cette somme (3 500 milliards de yens) sera affectée aux régions victimes d'une baisse de recettes fiscales ; 800 milliards iront à des projets à dominante environnementale (subventions à l'achat de logements, d'appareils ménagers et de véhicules plus économes en énergie) et 600 milliards à l'aide à l'emploi.
D'autre part, il ne s'agit pas d'injections d'argent totalement nouvelles, car le gouvernement Hatoyama avait annulé environ 2 900 milliards de yens du plan du précédent gouvernement conservateur, qui atteignait 15 000 milliards et qui comportait des dépenses d'infrastructures jugées inutiles.
Prévue pour vendredi 4 décembre, l'annonce de ce plan a été retardée de quelques jours par des exigences du Nouveau Parti du peuple, une petite formation membre de la coalition formée par le premier ministre, qui réclamait un surcroît de dépenses.
Ce nouveau plan de soutien a été rendu nécessaire par les incertitudes qui pèsent sur la robustesse de la reprise. Certes, en rythme annuel, celle-ci s'est remise à croître (+ 4,8 % au troisième trimestre), à la surprise générale. Mais la nette hausse du yen menace les exportations, sans lesquelles le Japon ne peut redémarrer.
D'autre part, l'investissement public est en baisse de 1,2 % et l'investissement immobilier privé de 7,7 %. Sollicitée par le gouvernement, la Banque du Japon vient d'injecter 10 000 milliards de yens afin de soutenir une croissance minée par la déflation persistante.
Une situation "très grave"
Le financement du plan a donné lieu à une cacophonie. Certains membres du gouvernement annoncent qu'il nécessitera une rallonge budgétaire et qu'aucun emprunt ne sera émis... sauf s'il faut compenser une baisse des recettes fiscales.
Or, le gouvernement prévoit d'émettre 9 300 milliards de yens de bons du Trésor, ce qui portera la dette émise au cours de l'exercice en cours à 53 500 milliards de yens, et qui excédera les recettes de l'Etat, en recul à 36 900 milliards.
L'impasse est "d'une importance jamais vue depuis 1946", a déclaré Hirohisa Fujii, ministre des finances, qui a qualifié la situation budgétaire de "très grave", la dette du Japon approchant les 200 % du produit intérieur brut (PIB), record absolu pour un pays industrialisé
Par Le Monde
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