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Les entreprises françaises vont s'adapter aux nouvelles règles en Algérie

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  • Les entreprises françaises vont s'adapter aux nouvelles règles en Algérie

    "Cessons de nous chamailler..." François Perigot, le président d'honneur du Medef, en visite à Alger les dimanche 22 et lundi 23 novembre 2009, avec une soixantaine de chefs d'entreprises, a choisi l'apaisement. Et ce, alors que Paris s'inquiète des mesures protectionnistes prises par Alger au début de l'été, et d'un climat politique morose entre les deux capitales.

    La délégation du Medef - qui devait être reçue mardi 24 novembre avec sa présidente, Laurence Parisot, par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia - cherche surtout à clarifier la donne après l'introduction de règles pour contenir des importations qui ont atteint, en 2008, le chiffre record de 40 milliards de dollars (27 milliards d'euros). Un port comme Marseille en pâtit fortement.

    Les patrons algériens ont approuvé l'essentiel de ce néo-patriotisme économique. Il n'est pas supportable, a expliqué en substance, le "patron des patrons algériens", Reda Hamiani, à ses pairs français, que les besoins nationaux soient couverts uniquement par les importations.

    La loi de finances 2009 a déjà suscité une polémique entre Hervé Novelli, le secrétaire d'Etat au commerce français et le ministre algérien du commerce El-Hachemi Djaâboub. Au ministre français qui a déclaré à l'assemblée nationale, le 20 octobre, que la France allait agir de concert avec l'Espagne et l'Italie pour convaincre "nos amis algériens qu'ils font fausse route", le ministre algérien a répliqué que "les lois algériennes font partie intégrante de la souveraineté nationale". "Au moment où nous attendions des excuses pour les massacres commis en Algérie (pendant la guerre d'indépendance), des parties viennent demander l'annulation de ces mesures", a-t-il ajouté.

    "En deça des espérances"

    A la veille de la visite de la délégation du Medef, l'ambassadeur de France, Xavier Triencourt, s'évertuait à rassurer : les relations "sont bonnes, elles ne demandent qu'à être intensifiées". Quelques mois plus tôt, le ministre algérien des affaires étrangères, Mourad Medelci, s'était également voulu rassurant. Les investissements français en Algérie sont "en deçà des espérances ", avait-il regretté et "du chemin reste à faire sur la question de la mémoire" mais "nos relations sont stratégiques".

    La presse, elle, égrène régulièrement les motifs de contentieux entre la France et son ancienne colonie. La mise en examen du diplomate Mohamed Ziane Hasseni, dans l'affaire "Ali Mecili", un opposant assassiné à Paris en 1987, avait déjà jeté un froid. La relance de l'affaire des moines de Tibéhirine par les déclarations de François Buchwalter, l'ancien attaché de défense à l'ambassade de France, mettant en cause une "bavure" de l'armée algérienne est venue s'y ajouter.

    En déclarant que les "relations entre les grands pays s'établissent sur la vérité et non pas sur le mensonge", Nicolas Sarkozy avait suscité des commentaires peu amènes dans la presse locale. Le président français s'est ensuite efforcé d'en atténuer la portée en déclarant s'en tenir "au communiqué numéro 44 du GIA en 1996 revendiquant l'assassinat des moines. Je n'ai accusé personne, je veux que la vérité soit faite".

    Depuis ces affaires, à Alger, les journalistes dressent la liste des indices du long froid entre l'Algérie et la France : l'accord sur le nucléaire civil, signé il y a deux ans, n'avance pas. Pour la commande de six frégates par Alger (un contrat évalué à 2,68 milliards d'euros), les Italiens semblent mieux placés que les Français. Enfin, la visite officielle du président Abdelaziz Bouteflika, initialement prévue en 2009, n'est toujours pas programmée. En outre, le déplacement que devait faire le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, n'a pas eu lieu. Et Alger n'a pas donné suite à des demandes de visite d'Eric Besson (identité nationale et imigration) et de Brice Hortefeux (intérieur).

    En octobre, un quotidien affirmait que le président Bouteflika aurait refusé de rencontrer son homologue français en marge de l'assemblée générale de l'ONU. "La température des relations bilatérales entre les deux pays serait au plus bas niveau", écrivait le quotidien El Watan en usant du conditionnel.

    Amir Akef
    Le Monde
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