«Nous avons une vision à long terme de notre développement en Algérie»
Le président du directoire de Société Générale Algérie, Gérald Lacaze, a bien voulu répondre à nos questions. Cette banque privée installée en Algérie depuis 2000 continue de réaliser de bonnes performances malgré la crise financière mondiale qui a ébranlé plusieurs établissements financiers internationaux durant les deux dernières années.
En Algérie, la politique de SGA actuelle vise à se rapprocher davantage de sa clientèle par la multiplication de son réseau d'agences à travers le territoire national ainsi que par la programmation de rencontres avec les opérateurs économiques locaux dans de nombreuses régions du pays. En juin, de nombreux chefs d'entreprises ont été conviés à assister à une rencontre prônée par SGA à Tizi Ouzou.
Lors de ce rendez-vous, son PDG a expliqué aux opérateurs économiques de la région les avantages que procure sa banque aux entreprises (PME/PMI) et autres et a exprimé son souhait de travailler dans le sens à apporter toute l'aide nécessaire pour que les entreprises soient plus compétitives dans un monde des affaires de plus en plus soumis à des turbulences.
Dans cet entretien, notre interlocuteur a fait une lecture de la loi de finances complémentaire et d'autres questions ont été aussi soulevées.
Juste après la publication dans le Journal officiel de la LFC 2009, Société Générale Algérie a mis en place une cellule de crise pour se mettre en conformité avec les nouvelles lois promulguées par ordonnance. Quelles sont les tâches qui lui ont été attribuées ?
Je ne suis pas au courant de la mise en place d'une «cellule de crise» à SGA ! Il est vrai, j'étais en congé aux USA, fin juillet, mais je suis resté en concertation permanente avec mes adjoints, non pas pour répondre à une situation de crise mais tout simplement afin d'analyser dans un premier temps le texte de la LFC 2009 qui présentait quelques zones d'ombre, et dans un deuxième temps en tirer les conclusions qui s'imposaient à nous comme à nos clients.
Après presque un mois de la mise en application de ces nouvelles lois, quelle lecture faites-vous de la LFC 2009 ?
Je comprends que certaines mesures décidées par les autorités sont la conséquence d'une évolution jugée inquiétante des échanges entre l'Algérie et ses partenaires de par le monde, d'où la volonté de réduire la facture des importations de biens et de produits qui pourraient être, en partie au moins, fabriqués localement.
Le pays exporte essentiellement des hydrocarbures, sans trop investir à l'extérieur, alors que de nombreux partenaires étrangers, qui bien souvent sont les acheteurs des matières premières exportées par l'Algérie, se contentent d'accords commerciaux avec des importateurs en Algérie pour y exporter leurs produits, sans réel investissement dans le pays.
Afin de faire face à la deuxième partie de cette problématique, les autorités ont décidé dans le cadre de la LFC 2009 de prendre de nouvelles mesures visant à encourager, notamment pour les nationaux résidents, l'investissement productif en Algérie et à freiner directement ou indirectement certaines importations.
Existe-t-il des cas de non-remboursement des crédits accordés dans le cadre de la promotion des crédits à la consommation et qui sont en litige avec votre établissement bancaire ?
Ce qui est communément appelé «crédits à la consommation» s'adresse essentiellement à la clientèle de particuliers. Chaque banque ou établissement financier a sa propre politique en la matière.
Je ne peux donc parler que de SGA, et en ce qui nous concerne, ce produit que nous avons proposé à notre clientèle depuis des années, sans en faire toutefois notre activité principale, n'est pas caractérisé par un taux de défaut hors normes.
La très grande majorité des financements qui ont ainsi pu être accordés à nos clients éligibles à ces crédits ont été amortis conformément aux échéanciers prévus. Bien sûr, certains dossiers peuvent poser un problème de recouvrement
(pour des raisons conjoncturelles ou techniques) mais le pourcentage des contentieux n'est pas plus important en Algérie que dans les autres pays où notre banque opère en tant que banque universelle. Je dois même dire que le client algérien est, dans une immense majorité, respectueux des engagements souscrits.
La suppression des crédits à la consommation avait-elle une incidence majeure sur vos activités ?
A fin juin 2009, nos engagements en termes de crédits à la consommation représentaient 17% de nos engagements globaux. Ce total n'est pas négligeable mais il est loin de représenter l'activité principale de l'établissement. Par ailleurs, je rappellerai que ces crédits n'étaient pas uniquement destinés au financement de biens produits à l'étranger, en référence notamment aux crédits voitures,
mais dans de nombreux cas répondaient aux besoins ponctuels des ménages dans le cadre de la vie courante (financements d'équipements électroménagers dans le cadre de l'amélioration de l'habitat, fêtes de famille, certains frais médicaux ou voyages à l'étranger...).
Ainsi, une majorité des crédits consentis à nos clients particuliers l'étaient dans le cadre de produits SGA appelés «Crédit Liberté» et «Crédit Bien-être». Je pense qu'ils répondaient à de vrais besoins de notre clientèle.
Il est évident que la LFC 2009 nous interdisant aujourd'hui et abruptement de proposer ces financements à nos clients, nous nous devons de redéployer nos forces, tant en termes de réseau que de collaborateurs, sur d'autres produits ou services. Cela a pour conséquence quasi immédiate une revue de nos projets tant en termes de recrutements que d'investissements dans de futures agences de proximité.
Avez-vous opté pour d'autres alternatives pour remplacer les activités axées sur les crédits à la consommation ?
Je ne ferai que me répéter mais les crédits à la consommation étaient loin de constituer l'activité principale de SGA, même si ce type de service est fortement consommateur en termes de ressources (paradoxalement, la mise en place d'un financement
de plusieurs centaines de millions de dinars pour une PME est moins consommatrice de temps et de ressources humaines que celle de plusieurs centaines de dossiers aux particuliers pour des montants individuels de quelques dizaines de milliers de dinars).
Par ailleurs, SGA a, bien avant la promulgation de la LFC 2009, développé une offre de crédits immobiliers pour les particuliers. Pour être exact, nous avons commercialisé ces crédits dès 2006, et au début 2009 nous avons lancé une offre de prêts épargne logement adossés à une période d'épargne préalable à la mise en place du prêt (produits Rezky et Rezky +).
Parallèlement, nos autres activités, tant en termes de produits que de services, continuent et continueront de se développer pour nos trois types de clientèles : particuliers, professionnels et entreprises. Il suffit d'aller dans nos agences ou sur notre site institutionnel www.sga.dz pour en avoir un aperçu.
Le président du directoire de Société Générale Algérie, Gérald Lacaze, a bien voulu répondre à nos questions. Cette banque privée installée en Algérie depuis 2000 continue de réaliser de bonnes performances malgré la crise financière mondiale qui a ébranlé plusieurs établissements financiers internationaux durant les deux dernières années.
En Algérie, la politique de SGA actuelle vise à se rapprocher davantage de sa clientèle par la multiplication de son réseau d'agences à travers le territoire national ainsi que par la programmation de rencontres avec les opérateurs économiques locaux dans de nombreuses régions du pays. En juin, de nombreux chefs d'entreprises ont été conviés à assister à une rencontre prônée par SGA à Tizi Ouzou.
Lors de ce rendez-vous, son PDG a expliqué aux opérateurs économiques de la région les avantages que procure sa banque aux entreprises (PME/PMI) et autres et a exprimé son souhait de travailler dans le sens à apporter toute l'aide nécessaire pour que les entreprises soient plus compétitives dans un monde des affaires de plus en plus soumis à des turbulences.
Dans cet entretien, notre interlocuteur a fait une lecture de la loi de finances complémentaire et d'autres questions ont été aussi soulevées.
Juste après la publication dans le Journal officiel de la LFC 2009, Société Générale Algérie a mis en place une cellule de crise pour se mettre en conformité avec les nouvelles lois promulguées par ordonnance. Quelles sont les tâches qui lui ont été attribuées ?
Je ne suis pas au courant de la mise en place d'une «cellule de crise» à SGA ! Il est vrai, j'étais en congé aux USA, fin juillet, mais je suis resté en concertation permanente avec mes adjoints, non pas pour répondre à une situation de crise mais tout simplement afin d'analyser dans un premier temps le texte de la LFC 2009 qui présentait quelques zones d'ombre, et dans un deuxième temps en tirer les conclusions qui s'imposaient à nous comme à nos clients.
Après presque un mois de la mise en application de ces nouvelles lois, quelle lecture faites-vous de la LFC 2009 ?
Je comprends que certaines mesures décidées par les autorités sont la conséquence d'une évolution jugée inquiétante des échanges entre l'Algérie et ses partenaires de par le monde, d'où la volonté de réduire la facture des importations de biens et de produits qui pourraient être, en partie au moins, fabriqués localement.
Le pays exporte essentiellement des hydrocarbures, sans trop investir à l'extérieur, alors que de nombreux partenaires étrangers, qui bien souvent sont les acheteurs des matières premières exportées par l'Algérie, se contentent d'accords commerciaux avec des importateurs en Algérie pour y exporter leurs produits, sans réel investissement dans le pays.
Afin de faire face à la deuxième partie de cette problématique, les autorités ont décidé dans le cadre de la LFC 2009 de prendre de nouvelles mesures visant à encourager, notamment pour les nationaux résidents, l'investissement productif en Algérie et à freiner directement ou indirectement certaines importations.
Existe-t-il des cas de non-remboursement des crédits accordés dans le cadre de la promotion des crédits à la consommation et qui sont en litige avec votre établissement bancaire ?
Ce qui est communément appelé «crédits à la consommation» s'adresse essentiellement à la clientèle de particuliers. Chaque banque ou établissement financier a sa propre politique en la matière.
Je ne peux donc parler que de SGA, et en ce qui nous concerne, ce produit que nous avons proposé à notre clientèle depuis des années, sans en faire toutefois notre activité principale, n'est pas caractérisé par un taux de défaut hors normes.
La très grande majorité des financements qui ont ainsi pu être accordés à nos clients éligibles à ces crédits ont été amortis conformément aux échéanciers prévus. Bien sûr, certains dossiers peuvent poser un problème de recouvrement
(pour des raisons conjoncturelles ou techniques) mais le pourcentage des contentieux n'est pas plus important en Algérie que dans les autres pays où notre banque opère en tant que banque universelle. Je dois même dire que le client algérien est, dans une immense majorité, respectueux des engagements souscrits.
La suppression des crédits à la consommation avait-elle une incidence majeure sur vos activités ?
A fin juin 2009, nos engagements en termes de crédits à la consommation représentaient 17% de nos engagements globaux. Ce total n'est pas négligeable mais il est loin de représenter l'activité principale de l'établissement. Par ailleurs, je rappellerai que ces crédits n'étaient pas uniquement destinés au financement de biens produits à l'étranger, en référence notamment aux crédits voitures,
mais dans de nombreux cas répondaient aux besoins ponctuels des ménages dans le cadre de la vie courante (financements d'équipements électroménagers dans le cadre de l'amélioration de l'habitat, fêtes de famille, certains frais médicaux ou voyages à l'étranger...).
Ainsi, une majorité des crédits consentis à nos clients particuliers l'étaient dans le cadre de produits SGA appelés «Crédit Liberté» et «Crédit Bien-être». Je pense qu'ils répondaient à de vrais besoins de notre clientèle.
Il est évident que la LFC 2009 nous interdisant aujourd'hui et abruptement de proposer ces financements à nos clients, nous nous devons de redéployer nos forces, tant en termes de réseau que de collaborateurs, sur d'autres produits ou services. Cela a pour conséquence quasi immédiate une revue de nos projets tant en termes de recrutements que d'investissements dans de futures agences de proximité.
Avez-vous opté pour d'autres alternatives pour remplacer les activités axées sur les crédits à la consommation ?
Je ne ferai que me répéter mais les crédits à la consommation étaient loin de constituer l'activité principale de SGA, même si ce type de service est fortement consommateur en termes de ressources (paradoxalement, la mise en place d'un financement
de plusieurs centaines de millions de dinars pour une PME est moins consommatrice de temps et de ressources humaines que celle de plusieurs centaines de dossiers aux particuliers pour des montants individuels de quelques dizaines de milliers de dinars).
Par ailleurs, SGA a, bien avant la promulgation de la LFC 2009, développé une offre de crédits immobiliers pour les particuliers. Pour être exact, nous avons commercialisé ces crédits dès 2006, et au début 2009 nous avons lancé une offre de prêts épargne logement adossés à une période d'épargne préalable à la mise en place du prêt (produits Rezky et Rezky +).
Parallèlement, nos autres activités, tant en termes de produits que de services, continuent et continueront de se développer pour nos trois types de clientèles : particuliers, professionnels et entreprises. Il suffit d'aller dans nos agences ou sur notre site institutionnel www.sga.dz pour en avoir un aperçu.
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