Une erreur de saisie informatique pourrait coûter 280 millions d'euros au courtier japonais Mizuho Securities . De quoi donner des sueurs froides.
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Une erreur au moment du passage d'un ordre d'achat pourrait coûter 40 milliards de yens (280 millions d'euros) à Mizuho Securities.
La société de courtage, filiale de la banque Mizuho Financial Group, a émis une commande, jeudi 8 décembre, mentionnant l'achat de 610 000 titres J-com, pour 1 yen par action.
En réalité, l'ordre devait porter sur l'acquisition d'un titre unique à 610 000 yens (4 256 euros) de la société de services multimédia, dont c'était, jeudi, le premier jour de cotation à la Bourse de Tokyo.
Cette erreur, qui suggérait l'existence d'un nombre d'actions J-com quarante-deux fois supérieur à celui réellement en circulation, avait plongé le marché dans une grande confusion, faisant chuter l'ensemble des titres du secteur de la finance et, par voie de conséquence, les indices boursiers. Le Nikkei avait terminé la séance en fort repli, de près de 2 %, enregistrant l'une de ses plus fortes baisses de l'année.
Mardi, la Japan Securities Clearing Corp., le gendarme japonais de la Bourse, a ordonné à Mizuho Securities de racheter les titres J-com en circulation au prix de 912 000 yens (6 400 euros) par action, une somme qui devra être versée en liquide.
Le montant retenu était celui de la valeur J-com à 9 h 27, jeudi, juste avant l'émission par Mizuho Securities de l'ordre erroné. Au total, la facture de cette opération pourrait atteindre 40 milliards de yens.
COTATIONS SUSPENDUES
Son règlement pourrait être assumé en partie par le Tokyo Stock Exchange (TSE) — chargé des cotations —, dont la responsabilité est engagée. Le système informatique, conçu par Fujitsu et en usage depuis 2000 à la Bourse de Tokyo, n'a pas su réagir quand Mizuho Securities, ayant rapidement pris conscience du problème, a tenté de le résoudre. La société de courtage a essayé de faire annuler l'ordre d'achat, mais le système, très encombré à ce moment-là, n'a pas considéré la nouvelle instruction.
Cette affaire tombe mal pour le TSE. Le 1er novembre, la compagnie avait déjà dû suspendre les cotations durant une demi-journée, à la suite d'un problème informatique.
Après le fiasco de jeudi, le TSE avait commencé par affirmer que seul Mizuho était en cause. Samedi, l'entreprise est revenue sur ses affirmations : elle a reconnu qu'il y avait eu un dysfonctionnement de son système informatique.
Confronté pour la seconde fois en moins de deux mois à un grave problème, le président du TSE, Takuo Tsurushima, a annoncé, dimanche, son intention de démissionner. Il avait été nommé à ce poste en avril 2004 et devait l'occuper jusqu'en juin 2006. Tout au long de son mandat, M. Tsurushima s'est battu pour obtenir de la FSA, l'agence des services financiers, le droit d'introduire le TSE en Bourse.
La situation actuelle ne devrait pas inciter la FSA à céder sur ce point. Au contraire, il semble qu'elle soit aujourd'hui décidée à prendre des sanctions contre le TSE. Le groupe pourrait se voir infliger un ordre d'amélioration de l'activité. Dans ce cas, il se verrait contraint de remettre régulièrement à la FSA des rapports sur les avancées réalisées pour corriger les problèmes existants.
Outre les dommages causés au TSE, l'erreur de Mizuho Securities va permettre à certaines sociétés de courtage de réaliser de confortables bénéfices. Le rachat des titres par Mizuho générera l'équivalent de 1 milliard de yens de gains pour Lehman Brothers Japan et de 900 millions de yens pour Credit Suisse First Boston.
J-com avait reçu, le 2 novembre, l'autorisation du TSE pour faire son entrée au premier marché. L'entreprise basée à Osaka devrait voir sa cotation reprendre mercredi.
Source: Le monde
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Une erreur au moment du passage d'un ordre d'achat pourrait coûter 40 milliards de yens (280 millions d'euros) à Mizuho Securities.
La société de courtage, filiale de la banque Mizuho Financial Group, a émis une commande, jeudi 8 décembre, mentionnant l'achat de 610 000 titres J-com, pour 1 yen par action.
En réalité, l'ordre devait porter sur l'acquisition d'un titre unique à 610 000 yens (4 256 euros) de la société de services multimédia, dont c'était, jeudi, le premier jour de cotation à la Bourse de Tokyo.
Cette erreur, qui suggérait l'existence d'un nombre d'actions J-com quarante-deux fois supérieur à celui réellement en circulation, avait plongé le marché dans une grande confusion, faisant chuter l'ensemble des titres du secteur de la finance et, par voie de conséquence, les indices boursiers. Le Nikkei avait terminé la séance en fort repli, de près de 2 %, enregistrant l'une de ses plus fortes baisses de l'année.
Mardi, la Japan Securities Clearing Corp., le gendarme japonais de la Bourse, a ordonné à Mizuho Securities de racheter les titres J-com en circulation au prix de 912 000 yens (6 400 euros) par action, une somme qui devra être versée en liquide.
Le montant retenu était celui de la valeur J-com à 9 h 27, jeudi, juste avant l'émission par Mizuho Securities de l'ordre erroné. Au total, la facture de cette opération pourrait atteindre 40 milliards de yens.
COTATIONS SUSPENDUES
Son règlement pourrait être assumé en partie par le Tokyo Stock Exchange (TSE) — chargé des cotations —, dont la responsabilité est engagée. Le système informatique, conçu par Fujitsu et en usage depuis 2000 à la Bourse de Tokyo, n'a pas su réagir quand Mizuho Securities, ayant rapidement pris conscience du problème, a tenté de le résoudre. La société de courtage a essayé de faire annuler l'ordre d'achat, mais le système, très encombré à ce moment-là, n'a pas considéré la nouvelle instruction.
Cette affaire tombe mal pour le TSE. Le 1er novembre, la compagnie avait déjà dû suspendre les cotations durant une demi-journée, à la suite d'un problème informatique.
Après le fiasco de jeudi, le TSE avait commencé par affirmer que seul Mizuho était en cause. Samedi, l'entreprise est revenue sur ses affirmations : elle a reconnu qu'il y avait eu un dysfonctionnement de son système informatique.
Confronté pour la seconde fois en moins de deux mois à un grave problème, le président du TSE, Takuo Tsurushima, a annoncé, dimanche, son intention de démissionner. Il avait été nommé à ce poste en avril 2004 et devait l'occuper jusqu'en juin 2006. Tout au long de son mandat, M. Tsurushima s'est battu pour obtenir de la FSA, l'agence des services financiers, le droit d'introduire le TSE en Bourse.
La situation actuelle ne devrait pas inciter la FSA à céder sur ce point. Au contraire, il semble qu'elle soit aujourd'hui décidée à prendre des sanctions contre le TSE. Le groupe pourrait se voir infliger un ordre d'amélioration de l'activité. Dans ce cas, il se verrait contraint de remettre régulièrement à la FSA des rapports sur les avancées réalisées pour corriger les problèmes existants.
Outre les dommages causés au TSE, l'erreur de Mizuho Securities va permettre à certaines sociétés de courtage de réaliser de confortables bénéfices. Le rachat des titres par Mizuho générera l'équivalent de 1 milliard de yens de gains pour Lehman Brothers Japan et de 900 millions de yens pour Credit Suisse First Boston.
J-com avait reçu, le 2 novembre, l'autorisation du TSE pour faire son entrée au premier marché. L'entreprise basée à Osaka devrait voir sa cotation reprendre mercredi.
Source: Le monde
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