Feu vert au rapprochement de Veolia et Transdev
Le nouvel ensemble représentera près de 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires et sera le leader du transport urbain dans le monde.
C’est une révolution pour les transports publics français. Pour quelques semaines encore, ce secteur compte trois acteurs majeurs : Keolis, filiale à 44,5 % de la SNCF, Veolia et Transdev. D’ici à la fin de l’année, ils ne seront plus que deux : Veolia a en effet obtenu en fin de semaine dernière le feu vert pour absorber Transdev.
Depuis plusieurs semaines, il était en effet acquis que la RATP sortirait du capital de Transdev et que la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui détient 69,6 % de son capital, comptait se défaire de sa participation. Veolia et Keolis avaient alors aussitôt formulé une offre sur le numéro 3 du secteur. Selon nos informations, c’est finalement Veolia qui l’a emporté, grâce au soutien de l’Élysée et notamment de son secrétaire général, Claude Guéant. La candidature de Veolia se serait en revanche longtemps heurtée à la position de Michel Bouvard, président de la commission de surveillance de la CDC, davantage favorable à l’offre de Keolis.
Le rapprochement des deux groupes va se faire sous la forme d’une fusion entre Veolia Transport, la branche transports publics de Veolia Environnement, et Transdev.
Pour l’instant, aucune valorisation du groupe Transdev n’a été communiquée. «Tout dépendra du périmètre, explique un proche du dossier. Et notamment des actifs que conservera la RATP.» La Régie a fait savoir dès le début qu’elle ne partirait pas avec du cash mais avec des actifs. Elle serait notamment très intéressée par les actifs italiens et portugais de Transdev.
Quant à la CDC, elle troquera sa participation dans Transdev contre une montée au capital de Veolia dont elle détient pour l’instant 9,6 %. Une opération qui dépasse les seuls enjeux financiers et industriels. En se renforçant dans Veolia, la CDC «verrouillera» un peu plus le capital de Veolia, un leader mondial que l’État a toujours souhaité mettre à l’abri d’éventuels prédateurs.
La décision a été prise à l’issue d’une ultime audition à la CDC des patrons de Veolia et de Keolis. «C’était ambiance soupe à la grimace chez nous, jeudi soir, à la sortie de la Caisse des dépôts», raconte un cadre de Keolis. La candidature de Keolis se serait également heurtée à un problème de concentration, les deux groupes ayant des activités et des implantations géographiques assez similaires. Cependant, chez Keolis on dénonce déjà un dossier qui a été «traité politiquement». «C’est un non-sens économique et industriel, explique un proche du dossier, côté Keolis. Notre offre était meilleure mais elle s’est heurtée à la volonté d’aider Veolia qui va mal en ce moment.»
Activités et implantations complémentaires
Cette fusion va donner naissance au leader mondial des transports urbains qui pèsera en tout près de 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires. À ce jour, Veolia Transport réalise en effet 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires contre 3,3 pour Transdev.
Les deux groupes sont complémentaires. En France, Veolia est très présent dans le transport inter*urbain, tandis que Transdev l’est davantage dans l’urbain. *Cette complémentarité est également européenne, puisque Transdev est principalement implanté au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Italie et au Portugal, alors que *Veolia a décroché ses plus gros contrats en Allemagne, dans le Benelux et les pays scandinaves.
Les savoir-faire des deux groupes se complètent également bien : Veolia est davantage reconnu pour le transport par bus et par train alors que le point fort de Transdev repose davantage sur les bus et les tramways. « Dorénavant, la France disposera de deux acteurs majeurs dans les transports publics : un pôle privé autour de Veolia et un pôle public autour de Keolis », explique un proche du dossier.
Le Figaro 20/07/2009
Le nouvel ensemble représentera près de 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires et sera le leader du transport urbain dans le monde.
C’est une révolution pour les transports publics français. Pour quelques semaines encore, ce secteur compte trois acteurs majeurs : Keolis, filiale à 44,5 % de la SNCF, Veolia et Transdev. D’ici à la fin de l’année, ils ne seront plus que deux : Veolia a en effet obtenu en fin de semaine dernière le feu vert pour absorber Transdev.
Depuis plusieurs semaines, il était en effet acquis que la RATP sortirait du capital de Transdev et que la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui détient 69,6 % de son capital, comptait se défaire de sa participation. Veolia et Keolis avaient alors aussitôt formulé une offre sur le numéro 3 du secteur. Selon nos informations, c’est finalement Veolia qui l’a emporté, grâce au soutien de l’Élysée et notamment de son secrétaire général, Claude Guéant. La candidature de Veolia se serait en revanche longtemps heurtée à la position de Michel Bouvard, président de la commission de surveillance de la CDC, davantage favorable à l’offre de Keolis.
Le rapprochement des deux groupes va se faire sous la forme d’une fusion entre Veolia Transport, la branche transports publics de Veolia Environnement, et Transdev.
Pour l’instant, aucune valorisation du groupe Transdev n’a été communiquée. «Tout dépendra du périmètre, explique un proche du dossier. Et notamment des actifs que conservera la RATP.» La Régie a fait savoir dès le début qu’elle ne partirait pas avec du cash mais avec des actifs. Elle serait notamment très intéressée par les actifs italiens et portugais de Transdev.
Quant à la CDC, elle troquera sa participation dans Transdev contre une montée au capital de Veolia dont elle détient pour l’instant 9,6 %. Une opération qui dépasse les seuls enjeux financiers et industriels. En se renforçant dans Veolia, la CDC «verrouillera» un peu plus le capital de Veolia, un leader mondial que l’État a toujours souhaité mettre à l’abri d’éventuels prédateurs.
La décision a été prise à l’issue d’une ultime audition à la CDC des patrons de Veolia et de Keolis. «C’était ambiance soupe à la grimace chez nous, jeudi soir, à la sortie de la Caisse des dépôts», raconte un cadre de Keolis. La candidature de Keolis se serait également heurtée à un problème de concentration, les deux groupes ayant des activités et des implantations géographiques assez similaires. Cependant, chez Keolis on dénonce déjà un dossier qui a été «traité politiquement». «C’est un non-sens économique et industriel, explique un proche du dossier, côté Keolis. Notre offre était meilleure mais elle s’est heurtée à la volonté d’aider Veolia qui va mal en ce moment.»
Activités et implantations complémentaires
Cette fusion va donner naissance au leader mondial des transports urbains qui pèsera en tout près de 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires. À ce jour, Veolia Transport réalise en effet 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires contre 3,3 pour Transdev.
Les deux groupes sont complémentaires. En France, Veolia est très présent dans le transport inter*urbain, tandis que Transdev l’est davantage dans l’urbain. *Cette complémentarité est également européenne, puisque Transdev est principalement implanté au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Italie et au Portugal, alors que *Veolia a décroché ses plus gros contrats en Allemagne, dans le Benelux et les pays scandinaves.
Les savoir-faire des deux groupes se complètent également bien : Veolia est davantage reconnu pour le transport par bus et par train alors que le point fort de Transdev repose davantage sur les bus et les tramways. « Dorénavant, la France disposera de deux acteurs majeurs dans les transports publics : un pôle privé autour de Veolia et un pôle public autour de Keolis », explique un proche du dossier.
Le Figaro 20/07/2009
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