C'est pas le Pérou, et bien si.
Selon de nombreuses estimations, le Pérou est le pays d’Amérique latine qui résiste le mieux à la crise. Son économie serait même gratifiée de 4 % de croissance pour ce second semestre. Il est également le chantre de l’ouverture à l’international.
Malgré la crise, l’économie péruvienne continue d’avoir le vent en poupe. En 2008, le pays caracolait parmi les plus fortes croissances mondiales en affichant une augmentation de 9,8 % de son PIB par rapport à l’année précédente. La congestion du commerce mondial a tout de même affecté la bonne santé du pays andin durant les premiers mois de 2009 : +2 % de croissance selon les chiffres communiqués par l’INEI, l’institut des statistiques péruvien.
Certes, les échanges commerciaux accusent le coup de la crise, mais les liquidités disponibles, tant publiques que privées, permettent de maintenir un niveau de production en constante progression depuis près de huit ans. L’INEI présage même une relance au deuxième semestre de l’année, bonifiant d’un + 4 % l’économie nationale pour l’année 2009. Dette publique liquidée et contrôlée, équilibre des réserves budgétaires et internationales, et niveau d’épargne privée élevé permettent au système financier péruvien de palier les effets de la crise mondiale.
Le plan de soutien à l’économie proposé par le président Alan Garcia témoigne de cette confiance face à la conjoncture actuelle. La politique fiscale encourage les exportations et l’investissement privé, notamment pour financer d’importants projets d’infrastructures créateurs d’emplois. « Le Pérou est plutôt confiant et pense stratégiquement à la situation post-crise », analyse Martine Lebacq, gérante de la Chambre de commerce franco-péruvienne.
Pourtant, la politique d’Alan Garcia, favorable aux investissements directs à l’étranger (IDE), n’est pas exempte de critiques. Certains accusent le président de brader les richesses naturelles du pays et de ne pas faire grand cas des populations indigènes. L’exécutif péruvien a récemment attisé les colères des populations amazoniennes en attribuant généreusement de vastes concessions aux compagnies étrangères intéressées par les gisements pétroliers situés au nord du pays.
Favoriser les IDE
Cette ouverture économique ne date pas d’hier. Au début des années 1990, l’arrivée au pouvoir d’Alberto Fujimori marquait le retour du Pérou dans le commerce mondial. En 1991 était adoptée la loi de promotion des IDE, modifiant radicalement le cadre régissant les investissements étrangers. Le Fujishock, le programme d’austérité lancé en 1990, a fait office de nouvelle donne pour les entreprises étrangères : simplification administrative, fiscale et douanière, traitement non-discriminatoire des IDE et mécanismes de garanties et de protection ont apporté une stabilité économique et une diminution des risques afin d’attirer un nombre croissant de liquidités. Le stock d’IDE est passé de 6,3 à 17,9 milliards de dollars de 1996 à 2008 (de 4,5 à 13 milliards d’euros), selon les chiffres de l’Agence de promotion des investissements privés (Proinversion).
L’année dernière, la progression était de 13,5 %, toujours selon l’agence gouvernementale. L’IMD Business School classe le Pérou à la 37e position de son classement des pays les plus compétitifs de la planète pour l’année 2009, et la seconde nation d’Amérique latine après le Chili.
Les principaux bailleurs de fonds du pays sont l’Espagne (avec 23 % du total des IDE), le Royaume-Uni (19 %), les USA (15 %), les Pays-Bas (7 %) et le voisin chilien (6 %). Les télécommunications et le secteur minier sont les deux premières destinations de ces flux financiers avec, respectivement, 20 % et 19 % du chiffre total d’IDE. « Le secteur textile dégage également des perspectives intéressantes pour les investisseurs étrangers, du fait d’une richesse de fibres présentes au Pérou – coton, alpaga et vigogne – et d’un know-how (un savoir-faire, ndlr) à l’exportation », assure Martine Lebacq.
Le groupe Lacoste a d’ailleurs fait le choix stratégique du Pérou pour l’implantation de sa filiale Devanlay, destinée au marché nord-américain et européen. Une autre entreprise française, la pétrolière Perenco, tient le haut du pavé en termes d’investissements avec la signature d’un contrat d’exploitation de trois ans dépassant le milliard de dollars. Le Sud-Africain Goldfields, l’Italo-espagnol Endesa, le groupe sino-britannique HSBC, la Deutsche Bank, la société japonaise Pan Pacific Copper et l’Arabe DP World ont également investi des parts importantes de leur capital dans l’économie péruvienne.
La libéralisation de l’infrastructure publique voulue par le gouvernement actuel libère d’importants marchés dans les télécommunications et les transports. Intéressée par le potentiel en minerai des régions andines et amazoniennes, la Chine serait prête à investir plus de 5,5 milliards de dollars, soit plus de 3,9 milliards d’euros, durant les cinq prochaines années, a ainsi annoncé Luis Giampietri, le vice-président du Pérou. Le rapprochement entre les économies chinoises et péruviennes s’intensifie à la suite de la signature en avril du traité de libre-échange entre les deux nations. Après le Chili, les sociétés chinoises comptent étendre au Pérou leur présence sur la côte Pacifique, porte de sortie du continent latino-américain.
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Selon de nombreuses estimations, le Pérou est le pays d’Amérique latine qui résiste le mieux à la crise. Son économie serait même gratifiée de 4 % de croissance pour ce second semestre. Il est également le chantre de l’ouverture à l’international.
Malgré la crise, l’économie péruvienne continue d’avoir le vent en poupe. En 2008, le pays caracolait parmi les plus fortes croissances mondiales en affichant une augmentation de 9,8 % de son PIB par rapport à l’année précédente. La congestion du commerce mondial a tout de même affecté la bonne santé du pays andin durant les premiers mois de 2009 : +2 % de croissance selon les chiffres communiqués par l’INEI, l’institut des statistiques péruvien.
Certes, les échanges commerciaux accusent le coup de la crise, mais les liquidités disponibles, tant publiques que privées, permettent de maintenir un niveau de production en constante progression depuis près de huit ans. L’INEI présage même une relance au deuxième semestre de l’année, bonifiant d’un + 4 % l’économie nationale pour l’année 2009. Dette publique liquidée et contrôlée, équilibre des réserves budgétaires et internationales, et niveau d’épargne privée élevé permettent au système financier péruvien de palier les effets de la crise mondiale.
Le plan de soutien à l’économie proposé par le président Alan Garcia témoigne de cette confiance face à la conjoncture actuelle. La politique fiscale encourage les exportations et l’investissement privé, notamment pour financer d’importants projets d’infrastructures créateurs d’emplois. « Le Pérou est plutôt confiant et pense stratégiquement à la situation post-crise », analyse Martine Lebacq, gérante de la Chambre de commerce franco-péruvienne.
Pourtant, la politique d’Alan Garcia, favorable aux investissements directs à l’étranger (IDE), n’est pas exempte de critiques. Certains accusent le président de brader les richesses naturelles du pays et de ne pas faire grand cas des populations indigènes. L’exécutif péruvien a récemment attisé les colères des populations amazoniennes en attribuant généreusement de vastes concessions aux compagnies étrangères intéressées par les gisements pétroliers situés au nord du pays.
Favoriser les IDE
Cette ouverture économique ne date pas d’hier. Au début des années 1990, l’arrivée au pouvoir d’Alberto Fujimori marquait le retour du Pérou dans le commerce mondial. En 1991 était adoptée la loi de promotion des IDE, modifiant radicalement le cadre régissant les investissements étrangers. Le Fujishock, le programme d’austérité lancé en 1990, a fait office de nouvelle donne pour les entreprises étrangères : simplification administrative, fiscale et douanière, traitement non-discriminatoire des IDE et mécanismes de garanties et de protection ont apporté une stabilité économique et une diminution des risques afin d’attirer un nombre croissant de liquidités. Le stock d’IDE est passé de 6,3 à 17,9 milliards de dollars de 1996 à 2008 (de 4,5 à 13 milliards d’euros), selon les chiffres de l’Agence de promotion des investissements privés (Proinversion).
L’année dernière, la progression était de 13,5 %, toujours selon l’agence gouvernementale. L’IMD Business School classe le Pérou à la 37e position de son classement des pays les plus compétitifs de la planète pour l’année 2009, et la seconde nation d’Amérique latine après le Chili.
Les principaux bailleurs de fonds du pays sont l’Espagne (avec 23 % du total des IDE), le Royaume-Uni (19 %), les USA (15 %), les Pays-Bas (7 %) et le voisin chilien (6 %). Les télécommunications et le secteur minier sont les deux premières destinations de ces flux financiers avec, respectivement, 20 % et 19 % du chiffre total d’IDE. « Le secteur textile dégage également des perspectives intéressantes pour les investisseurs étrangers, du fait d’une richesse de fibres présentes au Pérou – coton, alpaga et vigogne – et d’un know-how (un savoir-faire, ndlr) à l’exportation », assure Martine Lebacq.
Le groupe Lacoste a d’ailleurs fait le choix stratégique du Pérou pour l’implantation de sa filiale Devanlay, destinée au marché nord-américain et européen. Une autre entreprise française, la pétrolière Perenco, tient le haut du pavé en termes d’investissements avec la signature d’un contrat d’exploitation de trois ans dépassant le milliard de dollars. Le Sud-Africain Goldfields, l’Italo-espagnol Endesa, le groupe sino-britannique HSBC, la Deutsche Bank, la société japonaise Pan Pacific Copper et l’Arabe DP World ont également investi des parts importantes de leur capital dans l’économie péruvienne.
La libéralisation de l’infrastructure publique voulue par le gouvernement actuel libère d’importants marchés dans les télécommunications et les transports. Intéressée par le potentiel en minerai des régions andines et amazoniennes, la Chine serait prête à investir plus de 5,5 milliards de dollars, soit plus de 3,9 milliards d’euros, durant les cinq prochaines années, a ainsi annoncé Luis Giampietri, le vice-président du Pérou. Le rapprochement entre les économies chinoises et péruviennes s’intensifie à la suite de la signature en avril du traité de libre-échange entre les deux nations. Après le Chili, les sociétés chinoises comptent étendre au Pérou leur présence sur la côte Pacifique, porte de sortie du continent latino-américain.
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