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Le nombre de harraga, ces desperados qui tentent, au péril de leur vie, de quitter l'Algérie à bord d'embarcations de fortune, augmente parallèlement à la hausse du baril de pétrole.
En 2006, les garde-côtes ont intercepté et ramené à terre 4 500 Algériens qui essayaient de rallier l'Europe illégalement. Combien d'autres ont péri en mer ? On ne le sait pas avec exactitude. Une chose est sûre : le phénomène explose, et il est nouveau en Algérie.
"Ils sont au minimum cinquante à essayer de partir chaque jour. Parmi eux, des jeunes chômeurs, mais aussi des cadres et des fonctionnaires. Au lieu de tenter de comprendre ce qui se passe, la télévision d'Etat les présente comme des criminels, ou des rêveurs en mal d'eldorado", déplore Adlene Meddi, journaliste à El Watan. L'Algérie ne sait pas retenir ses enfants. Chômage, crise du logement, bureaucratie, cherté de la vie... La liste des maux dont souffre la majeure partie de la population est longue. Mais l'absence de perspectives explique sans doute davantage encore cette envie de partir à tout prix.
On présente souvent l'Algérie comme "un pays pauvre à milliards", pour illustrer le paradoxe national. Beaucoup accusent les responsables - généraux en tête - de détourner l'argent des hydrocarbures. Si la corruption gangrène toutes les couches de la société, les sommes détournées sont relativement peu de chose au regard de l'énorme gaspillage qui prévaut et des erreurs de gestion. Pour l'Algérie, la manne pétrolière est autant une chance qu'une malédiction, car elle n'incite pas l'Etat à se réformer.
Echaudé par les crises pétrolières successives de ces vingt dernières années, l'Etat thésaurise en bon père de famille. Trois secteurs ont droit à ses largesses : les dépenses militaires (2,63 % du PIB en 2006), les importations massives de biens et de services (au détriment de la production locale), et les infrastructures.
Ces derniers temps, l'Algérie s'est transformée en vaste chantier : autoroutes, chemins de fer, barrages, aéroports... On construit partout (en y mettant le temps et pas toujours la qualité). Les sommes injectées sont colossales. Mais cette politique de grands travaux ne fournit pas d'emplois durables et laisse les Algériens sur leur faim. "Le pays se développe incontestablement. On trouve de tout dans les magasins, mais les gens n'ont guère les moyens d'acheter. Ils ne voient pas d'amélioration dans leur vie quotidienne", souligne Nassim Kerdjoudj, jeune chef d'entreprise.
A ceux qui critiquent le choix du gouvernement de privilégier les infrastructures, Mohamed Segur Babes, président du Conseil national économique et social (CNES), répond que l'Algérie avait "vingt ans de retard dans ce domaine" et qu'"il fallait passer par là". L'économiste Abdelhak Lamiri, directeur de l'Institut international de management (Insim), y met un bémol. "Le dosage n'est pas bon", estime-t-il. Autrement dit, on en fait trop dans ce secteur, au détriment du reste, et on "oriente mal les crédits bancaires".
Trop d'entreprises publiques ne remboursent jamais leurs emprunts. Et l'Etat se ruine à renflouer à fonds perdus des entreprises déstructurées. Au lieu de favoriser les PME et PMI, créatrices d'emplois, il donne la priorité aux importateurs, "qui tuent l'emploi". Résultat : la masse des Algériens subsiste grâce à l'économie informelle (environ 30 % du PIB), tandis qu'une poignée d'autres s'enrichit par la spéculation, dans l'immobilier surtout.
L'Algérie souffre avant tout d'un problème de management. "Il y a ici beaucoup d'hommes de bonne volonté, mais nous n'avons pas la méthode. Les ministères lancent une trentaine de plans différents, mais il n'y a personne pour les centraliser ! Comme nous manquons de chef d'orchestre, le résultat est incohérent", relève M. Lamiri avant d'ajouter, souriant : "Je dis toujours à mes interlocuteurs : "Au lieu d'avoir un cerveau, vous avez trente cervelles !""
L'absence de stratégie de planification est dénoncée par tous les experts. Depuis la fin des années 1980, il n'y a plus de ministère du plan. Aucun organisme sérieux n'a pris la relève. Pas de prévisions. Pas de régulation. Pas de vision d'ensemble. Le pays navigue à vue, sans cohérence. Abderrahmane Hadj Nacer, banquier d'affaires et ancien gouverneur de la Banque centrale d'Algérie, ne cesse de répéter que cette absence de prospective est le fléau de l'Algérie.
A cela s'ajoute l'état sinistré de deux secteurs-clés : l'éducation et la formation. S'il y a une urgence, c'est bien celle-là, estime Samir Hamouda, avocat et membre du Cercle d'action et de réflexion (CAR). Ils sont nombreux à dénoncer, comme lui, "le manque dramatique de compétences, à tous les niveaux et dans tous les secteurs".
L'Algérie ne peut plus se contenter d'être "un grand tube digestif" ou "un sous-sol et un estomac", comme on l'entend si souvent dire à Alger, par dérision. Il ne suffit pas de lancer de grands projets. Encore faut-il être capable de les gérer. "Cessons de former des cadres médiocres. Donnons d'urgence la priorité à la qualité de nos universités et de nos formateurs. Faute de quoi, nous ne pourrons jamais mettre le pays à niveau", plaide Abdelhak Lamiri. Pour cet économiste reconnu, la solution passe par la modernisation des programmes, le recours aux universités étrangères, la multiplication des jumelages, l'autorisation des universités privées... "C'est la seule solution pour sortir de l'équation impossible dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui", prévient-il.
posté par chicha 51
L'Algerie est riche , l'Algerien ( à l'exclusion d'une minorité) est pauvre.
posté par chicha 51
T'en as pas marre de tronquer les réponses des autres.
J'ai dis "Algérie pays riche et peuple pauvre" et c'est pas moi qui l'affirme
Chicha ? Tu as changé toute la phrase …
Alors pour quoi dans la deuxième citation tu as ôté L Algérien ( à l'exclusion d'une minorité ) est pauvre ….eh bien qui tronque chicha ou houari , allez répond !
Une chose que je sais , y a uniquement que le caméléon qui change de couleur en fonction de son environnement ..
chicha 51
Donc le peuple algerien est pauvre ,alors pas besoin de vanter le vol Alger/Oujda ( promo , Saidia ) ...la frontière algero-tunisienne est ouverte nous suffit , par route elle fait déjà le bonheur des tunisiens ..
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