Casablanca dépense un milliard de DH en salaires · 277 millions de DH aux sociétés de nettoiement
· 166 millions pour le remboursement des dettes
· 100 millions de DH pour l’équipement!
A quoi servent les 2 milliards de DH du budget de Casablanca? Certainement pas aux investissement puisque les dépenses de fonctionnement en engloutissent la plus grande partie. La rémunération du personnel a, en effet, accaparé en 2008 près de la moitié du budget de la ville, soit plus de 959 millions de DH. L’autre charge budgétivore est ce que le compte administratif appelle «versement aux entreprises privées en contrepartie des services rendus». En termes plus clairs, il s’agit du paiement des entreprises chargées de la collecte des déchets. Celles-ci absorbent un peu plus de 277 millions de DH.
«La prestation ne satisfait pour autant ni les élus ni les Casablancais. Il faut juste faire un tour dans les quartiers de la métropole pour s’en rendre compte. Dans les quartiers populaires, c’est encore pire», affirme un élu de l’opposition. «Il faut juste voir les saletés qui jonchaient les boulevards de la métropole avant la gestion déléguée du service. Actuellement, la propreté gagne en efficacité», réagit la présidence du conseil de la ville. L’opposition ne l’entend pas de cette oreille. Pour elle, «débourser 277 millions de DH et en même temps avoir des quartiers et des voies encore pleins de saleté, c’est comme si on jetait l’argent par la fenêtre», estime un élu de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Tout le problème, c’est que le service du suivi est centralisé au niveau de la ville. Conséquence, il ne peut avoir la maîtrise de toute la métropole.
Le remboursement de la dette ronge aussi le budget de la ville. La métropole continue, en effet, à payer les dettes contractées par les ex-communes et l’ex-communauté urbaine. En 2008, les charges de l’amortissement de la dette sont estimées à 119 millions de DH. Ce à quoi il faut ajouter les 44 millions de DH d’intérêt de l’emprunt.
L’autre grande dépense est constituée par les subventions allouées par le conseil de la ville aux 16 arrondissements. Ces dotations avoisinent les 122 millions de DH sans pour autant satisfaire les présidents des conseils d’arrondissements. Ces derniers taxent souvent la nouvelle charte de les priver des moyens qui leur permettent de relever les prestations de proximité que cette même charte leur confie. En outre, l’éclairage public et les points d’eau absorbent en tout 120 millions de DH.
Trop chère la propreté
Ces quelques rubriques, qui s’apparentent à des charges fixes, absorbent, à elles seules, 1,6 milliard de DH. Avec les autres dépenses, la présidence du conseil ne dispose plus que de 100 millions de DH qui représentent l’excédent à programmer en termes d’investissements pour l’année 2009. Infime montant par rapport aux besoins d’une métropole comme Casablanca.
Les 100 millions de DH constituent le vrai budget de la ville. «Et tant qu’une armée d’agents et de fonctionnaires communaux continue à se tailler la moitié du budget de la ville, Casablanca n’aura jamais les moyens nécessaires à son développement», explique un expert de la chose locale. Surtout que près de 90% sont des agents de basses échelles. Les cadres, quant à eux, ne constituent en moyenne que 6% de toute cette armada des 18.000 fonctionnaires que comptent les différents services de la ville. Au début de l’expérience de l’unité de la ville en 2003, il y avait en étude un projet de départ volontaire pour les agents communaux. Plusieurs réunions avaient été tenues au département de tutelle entre les présidents des conseils et les responsables du ministère.
Le président du conseil de la ville de Rabat avait alors déclaré, lors de la première rencontre internationale des collectivités locales, que «le projet de départ volontaire pour les communes est gelé en attendant l’évaluation de celui appliqué aux administrations de l’Etat». Mais depuis, personne n’en parle et le projet semble enterré.
Sachant que ce qui reste vraiment dans les caisses de la ville de Casablanca, après déduction des charges, ne suffit réellement pas, le président du conseil s’oriente vers les partenariats avec l’Etat et le privé. Presque tous les projets ont été mis sur les rails grâce à cette politique: la marina, le programme de développement urbain, le tramway, le RER, pour ne citer que ces exemples.
Ali JAFRY
· 166 millions pour le remboursement des dettes
· 100 millions de DH pour l’équipement!
A quoi servent les 2 milliards de DH du budget de Casablanca? Certainement pas aux investissement puisque les dépenses de fonctionnement en engloutissent la plus grande partie. La rémunération du personnel a, en effet, accaparé en 2008 près de la moitié du budget de la ville, soit plus de 959 millions de DH. L’autre charge budgétivore est ce que le compte administratif appelle «versement aux entreprises privées en contrepartie des services rendus». En termes plus clairs, il s’agit du paiement des entreprises chargées de la collecte des déchets. Celles-ci absorbent un peu plus de 277 millions de DH.
«La prestation ne satisfait pour autant ni les élus ni les Casablancais. Il faut juste faire un tour dans les quartiers de la métropole pour s’en rendre compte. Dans les quartiers populaires, c’est encore pire», affirme un élu de l’opposition. «Il faut juste voir les saletés qui jonchaient les boulevards de la métropole avant la gestion déléguée du service. Actuellement, la propreté gagne en efficacité», réagit la présidence du conseil de la ville. L’opposition ne l’entend pas de cette oreille. Pour elle, «débourser 277 millions de DH et en même temps avoir des quartiers et des voies encore pleins de saleté, c’est comme si on jetait l’argent par la fenêtre», estime un élu de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Tout le problème, c’est que le service du suivi est centralisé au niveau de la ville. Conséquence, il ne peut avoir la maîtrise de toute la métropole.
Le remboursement de la dette ronge aussi le budget de la ville. La métropole continue, en effet, à payer les dettes contractées par les ex-communes et l’ex-communauté urbaine. En 2008, les charges de l’amortissement de la dette sont estimées à 119 millions de DH. Ce à quoi il faut ajouter les 44 millions de DH d’intérêt de l’emprunt.
L’autre grande dépense est constituée par les subventions allouées par le conseil de la ville aux 16 arrondissements. Ces dotations avoisinent les 122 millions de DH sans pour autant satisfaire les présidents des conseils d’arrondissements. Ces derniers taxent souvent la nouvelle charte de les priver des moyens qui leur permettent de relever les prestations de proximité que cette même charte leur confie. En outre, l’éclairage public et les points d’eau absorbent en tout 120 millions de DH.
Trop chère la propreté
Ces quelques rubriques, qui s’apparentent à des charges fixes, absorbent, à elles seules, 1,6 milliard de DH. Avec les autres dépenses, la présidence du conseil ne dispose plus que de 100 millions de DH qui représentent l’excédent à programmer en termes d’investissements pour l’année 2009. Infime montant par rapport aux besoins d’une métropole comme Casablanca.
Les 100 millions de DH constituent le vrai budget de la ville. «Et tant qu’une armée d’agents et de fonctionnaires communaux continue à se tailler la moitié du budget de la ville, Casablanca n’aura jamais les moyens nécessaires à son développement», explique un expert de la chose locale. Surtout que près de 90% sont des agents de basses échelles. Les cadres, quant à eux, ne constituent en moyenne que 6% de toute cette armada des 18.000 fonctionnaires que comptent les différents services de la ville. Au début de l’expérience de l’unité de la ville en 2003, il y avait en étude un projet de départ volontaire pour les agents communaux. Plusieurs réunions avaient été tenues au département de tutelle entre les présidents des conseils et les responsables du ministère.
Le président du conseil de la ville de Rabat avait alors déclaré, lors de la première rencontre internationale des collectivités locales, que «le projet de départ volontaire pour les communes est gelé en attendant l’évaluation de celui appliqué aux administrations de l’Etat». Mais depuis, personne n’en parle et le projet semble enterré.
Sachant que ce qui reste vraiment dans les caisses de la ville de Casablanca, après déduction des charges, ne suffit réellement pas, le président du conseil s’oriente vers les partenariats avec l’Etat et le privé. Presque tous les projets ont été mis sur les rails grâce à cette politique: la marina, le programme de développement urbain, le tramway, le RER, pour ne citer que ces exemples.
Ali JAFRY
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