Faire de la région de cette ville une métropole d’attraction internationale, c’est la nouvelle vision à laquelle s’attelle le Centre Régional d’investissement du Grand Casablanca et ses partenaires.
Des projets phares axés sur les métiers de demain où la région dispose d'avantages compétitifs sont déjà ciblés.
Hamid Ben Elafdil, directeur du CRI de Casablanca, nous en dit davantage.
La Gazette du Maroc : quelle est votre nouvelle vision pour Casablanca ?
Hamid Benelafdil : au Centre régional d’investissement (CRI) nous avons une vision globale de Casablanca et de ses alentours. Cela veut dire que nous nous intéressons dans notre réflexion et dans nos actions à la région administrative du Grand Casablanca qui inclut aussi bien Mohammedia, Dar Bouaaza et Nouaceur. Cette vision doit être conçue, élaborée et réfléchie en concertation avec les différents acteurs : élus, administration territoriale, société civile et opérateurs économiques. À cet égard, il serait prétentieux de ma part après deux mois seulement d’exercice au niveau du CRI de vous parler de ma vision.
Notre raison d'être au CRI est de créer un environnement favorable aux investisseurs nationaux et internationaux.
Casablanca jouit d’un atout extraordinaire sur le plan international. Cette mégalopole bénéficie d’une publicité gratuite exceptionnelle. Elle dispose d'atouts intrinsèques aussi bien au niveau de son histoire qu’au niveau de son positionnement stratégique.
Pourtant cette publicité gratuite n’est pas mise en valeur ?
Justement, l’idée, c’est de chercher à mettre en valeur l'ensemble des atouts de la région. L'aura internationale est l’un des points oméga de notre vision globale du grand Casablanca.
La capitale économique du Maroc est aujourd’hui un vivier important en termes de creuset d’emplois, d’expertises, de qualification, d’infrastructures aussi bien pour la gestion des flux de marchandises que d’infrastructures de télécoms qui sont aujourd’hui le nerf de la guerre pour une économie dynamique.
Ceci dit, il faut admettre qu’un certain nombre de questions se posent telles que “comment positionner la région pour l’orienter vers la compétition internationale, la modernité et surtout vers les exigences des citoyens du 21ème siècle ?”
Une fois cette vision conceptualisée, comment compteriez-vous mettre en place les grands chantiers de l’heure ?
Notre objectif est de faire de Casablanca une métropole de référence internationale. La compétition aujourd’hui pour attirer les investisseurs ne se fait plus entre les pays mais entre les régions. Il y a des régions frontalières, par exemple en Europe, qui se sont associées pour promouvoir un territoire inter-nations pour attirer des investisseurs. Notre stratégie s’appuie sur cette nouvelle donne pour devenir une des métropoles de référence au niveau international. Pour réussir ce challenge, il faut s’adosser à une réalité concrète qui pourrait se répartir en trois points. Premièrement, il faut renforcer et améliorer la capacité des infrastructures dans la région de Casablanca. Deuxièmement, au niveau du capital humain, il faut impliquer les différents acteurs de l’enseignement public, privé et de la formation professionnelle pour offrir des compétences humaines adaptées à cette vision. Troisièmement, au niveau du foncier, il faut faire aménager des espaces fonciers et de l’immobilier d’entreprise qui permettraient de concrétiser la vision économique développée par l'ensemble des acteurs de la région.
Faire de Casablanca un pôle économique de croissance signifie aussi trouver un emploi à ces milliers de personnes qui ont fui les campagnes. N’est-ce pas ?
La tendance mondiale aujourd’hui est que partout la population rurale baisse au profit de la population urbaine. Je pense que nous avons tout intérêt à accélérer l’urbanisation des populations rurales. Cela va en tout état de cause faciliter les problèmes liés à la scolarisation, à l’accès à l’eau et à l’électricité…
Ceci dit, votre question est une donnée extrêmement importante à intégrer dans la nouvelle vision et le repositionnement de Casablanca. Le repositionnement doit répondre aussi aux problématiques posées par des enjeux démographiques et d’emplois.
Aujourd’hui, malheureusement, nous constatons le taux de chômage le plus élevé auprès des populations instruites. La courbe de ce taux en fonction du niveau d’instruction est ascendante. Notre économie ne crée pas suffisamment de postes d’emplois adaptés aux diplômés. Par ailleurs, les investisseurs recherchent des profils que notre système éducatif ne produit pas en quantité suffisante.
Vous avez annoncé tout récemment que Casablanca devrait avoir un repositionnement par rapport à ses concurrents, quels sont vos projets à ce niveau ?
Une des question que nous nous posons est : Quel équilibre donner aux activités de services par rapport aux activités industrielles ? Au cours de son histoire, Casablanca a été une ville industrielle et de commerce. A-t-elle toujours cette vocation industrielle ? Est-ce qu’elle pourrait encore continuer à avoir cette vocation vu les contraintes foncières, et la manière dont l’industrie se fait aujourd’hui qui ne crée plus suffisamment d’emplois ?
En effet pour créer 50 emplois il faut un hectare dans l’industrie alors que pour les services un emploi nécessite six mètres carrés. Quand on voit les projets d’investissements au niveau industriel, on est surpris de constater que les milliards investis n’ont pas créé autant d’emplois que par le passé, du fait de l'évolution des technologies et des processus de production industrielle. Aujourd’hui, la productivité des emplois industriels est très élevée. Par contre, au niveau des services, nous constatons une forte corrélation entre le niveau d'investissement et les emplois créés.
Pourtant tout indique que le positionnement de Casablanca par rapport à l’Atlantique en fait forcément une cité industrieuse ?
D’accord nous avons un port, mais celui-ci pourrait chercher sa complémentarité avec ceux de Tanger Méditerranée et de Jorf Lasfar. Celui-ci n’est qu’à 100 kms !
Par rapport à ce positionnement, nous étudions réellement la possibilité pour que les opérateurs économiques puissent bénéficier d’un certain nombre de nouvelles opportunités sur lesquelles les paramètres de compétitivité sont déjà acquis. À titre informatif, ces opportunités ne relèvent pas de l’industrie qui est une grande consommatrice d'énergie. Est-ce que nous pourrons être compétitifs dans ce contexte de renchérissement ? Donc, dès à présent, il faut mener des réflexions sur des nouveaux métiers où nous pourrions nous en sortir sans dégâts.
Des projets phares axés sur les métiers de demain où la région dispose d'avantages compétitifs sont déjà ciblés.
Hamid Ben Elafdil, directeur du CRI de Casablanca, nous en dit davantage.
La Gazette du Maroc : quelle est votre nouvelle vision pour Casablanca ?
Hamid Benelafdil : au Centre régional d’investissement (CRI) nous avons une vision globale de Casablanca et de ses alentours. Cela veut dire que nous nous intéressons dans notre réflexion et dans nos actions à la région administrative du Grand Casablanca qui inclut aussi bien Mohammedia, Dar Bouaaza et Nouaceur. Cette vision doit être conçue, élaborée et réfléchie en concertation avec les différents acteurs : élus, administration territoriale, société civile et opérateurs économiques. À cet égard, il serait prétentieux de ma part après deux mois seulement d’exercice au niveau du CRI de vous parler de ma vision.
Notre raison d'être au CRI est de créer un environnement favorable aux investisseurs nationaux et internationaux.
Casablanca jouit d’un atout extraordinaire sur le plan international. Cette mégalopole bénéficie d’une publicité gratuite exceptionnelle. Elle dispose d'atouts intrinsèques aussi bien au niveau de son histoire qu’au niveau de son positionnement stratégique.
Pourtant cette publicité gratuite n’est pas mise en valeur ?
Justement, l’idée, c’est de chercher à mettre en valeur l'ensemble des atouts de la région. L'aura internationale est l’un des points oméga de notre vision globale du grand Casablanca.
La capitale économique du Maroc est aujourd’hui un vivier important en termes de creuset d’emplois, d’expertises, de qualification, d’infrastructures aussi bien pour la gestion des flux de marchandises que d’infrastructures de télécoms qui sont aujourd’hui le nerf de la guerre pour une économie dynamique.
Ceci dit, il faut admettre qu’un certain nombre de questions se posent telles que “comment positionner la région pour l’orienter vers la compétition internationale, la modernité et surtout vers les exigences des citoyens du 21ème siècle ?”
Une fois cette vision conceptualisée, comment compteriez-vous mettre en place les grands chantiers de l’heure ?
Notre objectif est de faire de Casablanca une métropole de référence internationale. La compétition aujourd’hui pour attirer les investisseurs ne se fait plus entre les pays mais entre les régions. Il y a des régions frontalières, par exemple en Europe, qui se sont associées pour promouvoir un territoire inter-nations pour attirer des investisseurs. Notre stratégie s’appuie sur cette nouvelle donne pour devenir une des métropoles de référence au niveau international. Pour réussir ce challenge, il faut s’adosser à une réalité concrète qui pourrait se répartir en trois points. Premièrement, il faut renforcer et améliorer la capacité des infrastructures dans la région de Casablanca. Deuxièmement, au niveau du capital humain, il faut impliquer les différents acteurs de l’enseignement public, privé et de la formation professionnelle pour offrir des compétences humaines adaptées à cette vision. Troisièmement, au niveau du foncier, il faut faire aménager des espaces fonciers et de l’immobilier d’entreprise qui permettraient de concrétiser la vision économique développée par l'ensemble des acteurs de la région.
Faire de Casablanca un pôle économique de croissance signifie aussi trouver un emploi à ces milliers de personnes qui ont fui les campagnes. N’est-ce pas ?
La tendance mondiale aujourd’hui est que partout la population rurale baisse au profit de la population urbaine. Je pense que nous avons tout intérêt à accélérer l’urbanisation des populations rurales. Cela va en tout état de cause faciliter les problèmes liés à la scolarisation, à l’accès à l’eau et à l’électricité…
Ceci dit, votre question est une donnée extrêmement importante à intégrer dans la nouvelle vision et le repositionnement de Casablanca. Le repositionnement doit répondre aussi aux problématiques posées par des enjeux démographiques et d’emplois.
Aujourd’hui, malheureusement, nous constatons le taux de chômage le plus élevé auprès des populations instruites. La courbe de ce taux en fonction du niveau d’instruction est ascendante. Notre économie ne crée pas suffisamment de postes d’emplois adaptés aux diplômés. Par ailleurs, les investisseurs recherchent des profils que notre système éducatif ne produit pas en quantité suffisante.
Vous avez annoncé tout récemment que Casablanca devrait avoir un repositionnement par rapport à ses concurrents, quels sont vos projets à ce niveau ?
Une des question que nous nous posons est : Quel équilibre donner aux activités de services par rapport aux activités industrielles ? Au cours de son histoire, Casablanca a été une ville industrielle et de commerce. A-t-elle toujours cette vocation industrielle ? Est-ce qu’elle pourrait encore continuer à avoir cette vocation vu les contraintes foncières, et la manière dont l’industrie se fait aujourd’hui qui ne crée plus suffisamment d’emplois ?
En effet pour créer 50 emplois il faut un hectare dans l’industrie alors que pour les services un emploi nécessite six mètres carrés. Quand on voit les projets d’investissements au niveau industriel, on est surpris de constater que les milliards investis n’ont pas créé autant d’emplois que par le passé, du fait de l'évolution des technologies et des processus de production industrielle. Aujourd’hui, la productivité des emplois industriels est très élevée. Par contre, au niveau des services, nous constatons une forte corrélation entre le niveau d'investissement et les emplois créés.
Pourtant tout indique que le positionnement de Casablanca par rapport à l’Atlantique en fait forcément une cité industrieuse ?
D’accord nous avons un port, mais celui-ci pourrait chercher sa complémentarité avec ceux de Tanger Méditerranée et de Jorf Lasfar. Celui-ci n’est qu’à 100 kms !
Par rapport à ce positionnement, nous étudions réellement la possibilité pour que les opérateurs économiques puissent bénéficier d’un certain nombre de nouvelles opportunités sur lesquelles les paramètres de compétitivité sont déjà acquis. À titre informatif, ces opportunités ne relèvent pas de l’industrie qui est une grande consommatrice d'énergie. Est-ce que nous pourrons être compétitifs dans ce contexte de renchérissement ? Donc, dès à présent, il faut mener des réflexions sur des nouveaux métiers où nous pourrions nous en sortir sans dégâts.
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