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L'Algérie a les moyens financiers nécessaires à ses grands projets

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    “La création du fonds national d’investissement doté d’un capital de 150 milliards de DA vient pallier les défaillances des banques commerciales.” M. Salah Mouhoubi, docteur en économie, qualifie la naissance d’un tel fonds de “bonne décision” prise par l’État. Pour lui, les surliquidités évaluées à environ 10 milliards de dollars, constatées au sein des banques, renseignent clairement sur l’insuffisance du financement de l’économie. Cette option permettra, précise cet expert, de mobiliser les capitaux qui seront réservés à l’investissement. Cette démarche contribuera également à la concrétisation de l’objectif stratégique de relancer l’économie en dehors des hydrocarbures. Il est grand temps, avoue M. Mouhoubi, de développer les secteurs créateurs de richesses, à savoir l’industrie et l’agriculture afin d’atteindre un taux de croissance qui dépassera les 4,5% ou 5% comme c’est le cas actuellement. “Ces dernières années, la croissance du pays demeure molle. Pis, les niveaux actuels atteints sont dus à la dépense publique, notamment des investissements publics, c’est-à-dire des projets d’envergure des plans de relance économique”, explique M. Mouhoubi, qui était jeudi l’invité de l’émission “Événement à la une” de la radio Chaîne III.

    Le fonds encouragera, affirme le Dr Mouhoubi, le secteur privé, d’autant plus que le concours du secteur bancaire reste modeste. Entre fonds d’investissement, plan quinquennal, subvention de produits de première nécessité, le relèvement du SNMG… l’on se demande comment on pourra obtenir tout cet argent que compte investir le président de la République ?
    “Les ressources financières existent”, répond M. Mouhoubi. Le plan quinquennal 2009-2014, explique cet économiste, n’est qu’une reconduction de la même enveloppe déjà dégagée précédemment. À titre d’exemple, il cite le montant réservé pour le Plan de soutien à la relance économique (PSRE) fixé à 25 milliards de dollars. Puis, le plan quinquennal 2004-2009 a nécessité un financement de 150 milliards de dollars. Or, actuellement, l’État n’est plus dans cette perspective. “Malgré la crise, je pense que l’Algérie peut débloquer toutes ces nouvelles enveloppes prévues car, celles-ci demeurent mesurées en terme d’ambition”, reconnaît Salah Mouhoubi, puisque, ajoute-t-il, les montants n’ont pas été multipliés. En comparaison à l’étranger, la visibilité, relève-t-il, est encore plus claire. “Nous disposons du fonds de régulation de recettes qui financera les projets de 2009”, argumente-t-il. Pour lui, l’année 2009, “nous la passerons en serrant un peu la ceinture mais nous la vivrons sans aucun problème”.

    En revanche, préoccupante sera, nuance-t-il, l’année 2010. Parce que l’on ne sait pas encore si la reprise de la croissance économique mondiale interviendra ou non. Or, tous les experts, y compris les plus critiques, estiment, affirme M. Mouhoubi, que l’année 2010 sera celle de la fin de la récession dans le monde. “Il faut saisir de ce fait cette opportunité pour construire dès à présent une véritable économie en dehors des hydrocarbures”, suggère l’économiste. En cette période de crise, l’État doit jouer, avoue-t-il, son rôle à la fois de régulateur puissant et d’entrepreneur en créant l’environnement idoine pour l’investissement et en finançant la réalisation des infrastructures. Interrogé sur les résultats de la stratégie industrielle, le docteur en économie reconnaît leur faiblesse. Il n’hésite pas à parler d’échec de cette politique. En effet, la part de l’industrie dans le produit intérieur brut (PIB) n’a cessé de régresser. Son taux avoisine de nos jours les 5 %. “Ce qui est vraiment négligeable”, insiste-t-il. “La stratégie industrielle a échoué par la faute des gouvernants qui n’ont pas été assez courageux pour reconnaître les erreurs et les corriger et de renforcer les aspects positifs”, explique-t-il.

    source : Liberté
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