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La crise va détruire le modèle allemand

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  • La crise va détruire le modèle allemand

    Depuis la fin des années 1960, l'Allemagne a vécu sur une illusion: celle que son modèle pouvait résister à la décomposition du système monétaire international amorcée par la fin des Accords de Bretton Woods (fin du pool de l'or en 1967, crise du dollar, de la livre et du franc en 1968-69, accords de Washington en 1971). Seul pays vertueux dans un monde qui s'adonnait au suicide économique lent de la création monétaire incontrôlée, l'Allemagne a servi, dans les années 1970 et 1980, de référence: sa monnaie était une devise de réserve internationale officieuse, au côté du yen, pour pallier les inconvénients de l'étalon-dollar; les pays de la Communauté européenne se soumettaient tant bien que mal à une discipline monétaire alignée sur la sienne. Le pays s'affirmait comme le premier ou le deuxième exportateur mondial.

    L'Allemagne de l'Ouest inspirait tant la confiance qu'elle put se payer le luxe d'une absorption économique de la RDA moribonde, absorption menée en dépit du bon sens économique. En particulier, dans la manière dont ils pratiquèrent l'union monétaire interallemande, les dirigeants allemands montrèrent qu'ils ne comprenaient plus grand chose au fonctionnement de la monnaie (échange 1 pour 1 entre mark ouest et mark est + harmonisation salariale). Mais l'on continuait à vivre sur l'illusion de l'infaillibilité allemande, les pays de la zone euro en construction vinrent à la rescousse et, surtout, l'industrie allemande alla créer en Europe orientale, en Amérique latine ou en Asie les emplois industriels qui disparaissaient en Allemagne.

    Grâce à une exploitation systématique des ressources qu'offrait la mondialisation à l'américaine, les entreprises allemandes répartirent les sites de production de manière à refaire de l'Allemagne le premier exportateur du monde (faire fabriquer à moindre coût les composantes dans des pays à bas salaires, vendre cher aux voisins européens ou aux Etats-Unis, grâce à la réputation du Made in Germany, les pièces assemblées en Allemagne). Cependant cela s'est fait aux dépens de l'emploi et de l'égalité des revenus en Allemagne même.

    Le bon élève a perdu son latin dans la crise

    La seule chose que l'Allemagne avait gardé, c'était la rigueur monétaire, qu'elle maintenait seule dans la monde, capable d'imposer ses vues aux Etats-Unis, à la différence du Japon, car, à la différence de ce pays, elle disposait de sa zone monétaire, l'euroland. Cependant, la mise en place de l'euro, au début des années 2000, n'a pas résolu la question fondamentale, le moyen de ramener les Etats-Unis à la discipline monétaire et, avec eux, tous ceux, en particulier la finance internationale, qui profitait d'une création monétaire illimitée. L'Allemagne elle-même était happée dans un système de plus en plus fou puisque les surplus de son commerce extérieur étaient placés par ses banques dans des produits financiers de plus en plus périlleux et détachés de l'économie réelle.

    Ce à quoi nous avons assisté depuis six mois, c'est à l'éclatement de l'illusion allemande d'être invulnérable dans un environnement international toujours plus précaire. Il faut dire que cela faisait presque quatre décennies que l'illusion avait pu être maintenue. Mais à présent de grandes banques allemandes sont au bord de la faillite, des entreprises et même des secteurs entiers de l'industrie devront être soutenus par le gouvernement. Et l'Allemagne devient moins arrogante avec ses partenaires. Le bon élève a perdu son latin dans la crise.

    Qu'est-ce que tout cela donnera aux élections de septembre prochain? Les cartes sont en train d'être totalement rebattues.
    La France est un paradis dans lequel les gens ont l’impression de vivre en enfer.

    Sylvain Tesson

  • #2
    même la guerre mondiale n'a pas detruit le modele culturel et economique allemand


    c'est comme ceux qui annonce la fin du capitalisme avec la crise actuelle en oubliant que

    1. il n' y a pas d'alternative resliste (malheureusement)
    2. la crise de 1929 a été hautement plus grave n'a pas mis fin au systèe capitaliste


    il y a un proverbe marocains qui dit
    "tahet sam3a 3al9ou lhajjam"
    .
    .
    ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
    Napoléon III

    Commentaire


    • #3
      ALLEMAGNE • Le boom des soupes populaires pour enfants

      Faute de moyens, de plus en plus de parents envoient leur progéniture dans des cantines gratuites. Un phénomène qui suscite l’inquiétude des associations caritatives mais n’émeut guère les collectivités publiques.

      A 12 h 30 précises,?la foule arrive. Des enfants de 3 à 4 ans prennent d’assaut les hautes marches du perron. Des écoliers arrivent avec leur gros cartable sur le dos. Des adolescentes de 15 ans viennent, leur bébé dans les bras, escortées de plusieurs frères et sœurs. Tout ce petit monde fonce droit au réfectoire. Au menu aujourd’hui : pâtes et escalope de dinde. Tous les midis, dans le quartier berlinois de ?Hellesdorf, l’Arche sert gratuitement le déjeuner à 500 enfants. L’établissement – qui abritait une école à l’ère de la RDA – est devenu la soupe populaire la plus célèbre d’Allemagne. ?En 2008,?ses cuisiniers ont servi 200 000 repas à leurs petits clients, soit 20 % de plus que l’année précédente.

      La même augmentation a été constatée dans la petite centaine de ?restaurants de l’association Deutsche Tafel. Gerd Haüser, le patron de l’organisation, estime à 250 000 le nombre ?d’enfants qui viennent régulièrement prendre des repas que l’association ?distribue bénévolement. Ce chiffre effrayant en dit long sur l’Allemagne, sur ses habitants qui vivent au seuil de la pauvreté et sur l’échec des responsables politiques. Pour Gerd Haüser, cet afflux d’enfants est une conséquence directe de la baisse des allocations ?familiales introduite, en 2005, par la loi dite Hartz IV [du nom de Peter Hartz, ?ex-directeur du personnel de Volkswagen, chargé de la réforme du marché du ?travail sous le gouvernement de Gerhard Schröder]. Les parents perçoivent aujourd’hui 211 euros par enfant de moins de 14 ans. Jugé anticonstitutionnel, ce montant devrait être revu à la hausse. Mais la plupart des familles ont renoncé depuis longtemps à savoir combien il leur en coûterait de nourrir leur enfant et elles envoient leur progéniture à la soupe populaire sans sourciller. Et aucun responsable associatif ne croit qu’augmenter les allocations de 20 euros par mois incitera les parents à refaire la cuisine. Au contraire, plus il s’ouvre de restaurants gratuits, plus il y a de clientèle. “L’offre crée aussi en partie la demande”, estime Gerd Haüser. Le Löwenhaus, un établissement de l’Arbeiter-Samariter-Bund situé à Harburg, un quartier de Hambourg, propose un forfait tout compris : trois repas par jour, une aide aux devoirs et des excursions. Mais pourra-t-il financer à long terme cette prise en charge des enfants ? Rien n’est moins sûr. Les institutions sont de plus en plus nombreuses à jouer des coudes pour récupérer le surplus des supermarchés, les subventions ne suffisent plus. Toutes les cantines gratuites se trouvent confrontées au même dilemme moral. Pour des questions de trésorerie, elles devraient limiter le nombre de couverts. Mais comment pénaliser les enfants pour les faiblesses supposées des parents ? A midi, un petit garçon fait irruption au Löwenhaus. Personne ne le connaît. Il balbutie son prénom. Eugen. Quand on lui demande son âge, il montre sept doigts. “Un gamin comme ça, on ne peut pas lui dire : désolé, rentre chez toi”, explique l’un des responsables de l’établissement.

      L’État et les Länder se renvoient la balle

      En ces temps de crise économique, de hausse du chômage et de baisse des dons, le système de restauration gratuite montre ses limites. Les associations caritatives ne voient qu’une issue : il faudrait que les écoles prennent enfin à leur charge les enfants dans le besoin. Cette solution, pourtant unanimement considérée comme logique, n’est toujours pas applicable en Allemagne. Depuis des années, la classe politique débat pour savoir qui devrait supporter le coût d’une restauration scolaire gratuite. Les Länder estiment qu’une telle mesure sociale relève de la responsabilité de l’Etat, tandis que les autorités fédérales rappellent que la politique scolaire est l’affaire des Länder.
      Dans les faits, les filiales de la Deutsche Tafel et de l’Arche en viennent de plus en plus souvent à proposer des repas gratuits dans les cantines scolaires – comme dans l’école primaire du Priesterweg, à Potsdam, située dans un quartier où vivent de nombreuses familles monoparentales et sans emploi. Elvira Eichelbaum, la directrice, a fait le premier pas. Il y a quelques mois, on lui a amené une élève de CP en larmes. Epuisée, la petite fille s’était évanouie en classe. Elle n’avait pas mangé depuis des jours. Afin que cela ne se reproduise plus jamais, Elvira Eichelbaum a sollicité des fonds publics et, dans un premier temps, mis en place un service de déjeuner, pour 2,70 euros par jour et par enfant – somme trop élevée pour la plupart des parents. Elle a tenté d’obtenir des subventions de l’Etat et du Land. En vain. A l’issue d’un rendez-vous, elle a été invitée à déjeuner à la cantine du ministère de l’Education du Brandebourg. Là, elle a pu découvrir que les salariés de l’administration, eux, bénéficiaient de repas subventionnés. Coût du plat principal : entre 0,80 et 1,60 euro.

      Guido Kleinhubbert
      Der Spiegel
      La France est un paradis dans lequel les gens ont l’impression de vivre en enfer.

      Sylvain Tesson

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      • #4
        lors des derniers combats avant la chute de Berlin les habitants se ruaient sur les chevaux morts pour les s'accapparer leur viandes

        après ce fut les arbres qui ornait les boulevards de la ville d'être abattues pour se chauffer

        La grandur d'une nation se mesure dans sa capacité de se relever après une chute

        misere a nous qui demeurant dans une position assise depuis des lustres

        c'est vrai que das cette position nous ne risquons pas de chuter

        c'est toujours une consolation,
        .
        .
        ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
        Napoléon III

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