L'emblème du Liban pourrait bientôt être visible du ciel en pleine Méditerranée. C'est que la société de Beyrouth Noor International Holding développe en ce moment un projet d'île artificielle en forme de cèdre.
Les luxueuses îles artificielles de Dubaï font des émules. Après les palmiers géants du Golfe persique, les utilisateurs de Google Earth pourraient bientôt voir surgir sur la côte du Liban... un cèdre gigantesque. Une société de Beyrouth, Noor International, veut bâtir sur la Méditerranée 3,3 millions de mètres carrés, dessinant la silhouette de l'emblème national libanais et accueillant villas et résidences de luxe, complexes de tourisme et de loisirs, centres commerciaux et quartier d'affaires, sans oublier les plages et les marinas.
Louvoyant entre les écueils de l'écologie et de la finance, le dossier navigue pour l'instant sur les eaux incertaines des cabinets politiques : le projet doit recevoir le feu vert de différents ministères, du Parlement et du président de la République.
Mais des associations de défense de l'environnement contestent l'opération : le déversement de tonnes de remblai dans la mer détruit les écosystèmes. "On ne fera rien qui risque d'affecter l'environnement, cela donnerait une image négative au projet", assure Liliane Haddad, secrétaire générale de Noor. Pour limiter les dégâts, le tronc du cèdre pourrait être érigé en dur, mais les branches déployées sur des structures flottantes. Coût estimé : 8 milliards de dollars (6,2 milliards d'euros). De quoi laisser dubitatif en pleine crise financière. Mais le Liban, grâce à un système bancaire très isolé, est peu affecté par le ralentissement mondial, et reste un des rares territoires en plein boom immobilier.
Surtout, Noor vise des investisseurs particuliers : les douze à quinze millions de Libanais installés à l'étranger. "Beaucoup d'entre eux souhaitent revenir investir au Liban, et ils sont nombreux à nous avoir fait part de leur intérêt", indique Mme Haddad.
Et même si la Méditerranée, théâtre de brusques tempêtes, offre moins de garanties à l'urbanisme offshore que la mer d'huile du Golfe persique, Noor International a un dernier argument : la construction de Cedar Island générerait pas moins de 50 000 emplois, dans un pays qui en manque cruellement.
Grégoire Allix
11.02.09. Le Monde
Les luxueuses îles artificielles de Dubaï font des émules. Après les palmiers géants du Golfe persique, les utilisateurs de Google Earth pourraient bientôt voir surgir sur la côte du Liban... un cèdre gigantesque. Une société de Beyrouth, Noor International, veut bâtir sur la Méditerranée 3,3 millions de mètres carrés, dessinant la silhouette de l'emblème national libanais et accueillant villas et résidences de luxe, complexes de tourisme et de loisirs, centres commerciaux et quartier d'affaires, sans oublier les plages et les marinas.
Louvoyant entre les écueils de l'écologie et de la finance, le dossier navigue pour l'instant sur les eaux incertaines des cabinets politiques : le projet doit recevoir le feu vert de différents ministères, du Parlement et du président de la République.
Mais des associations de défense de l'environnement contestent l'opération : le déversement de tonnes de remblai dans la mer détruit les écosystèmes. "On ne fera rien qui risque d'affecter l'environnement, cela donnerait une image négative au projet", assure Liliane Haddad, secrétaire générale de Noor. Pour limiter les dégâts, le tronc du cèdre pourrait être érigé en dur, mais les branches déployées sur des structures flottantes. Coût estimé : 8 milliards de dollars (6,2 milliards d'euros). De quoi laisser dubitatif en pleine crise financière. Mais le Liban, grâce à un système bancaire très isolé, est peu affecté par le ralentissement mondial, et reste un des rares territoires en plein boom immobilier.
Surtout, Noor vise des investisseurs particuliers : les douze à quinze millions de Libanais installés à l'étranger. "Beaucoup d'entre eux souhaitent revenir investir au Liban, et ils sont nombreux à nous avoir fait part de leur intérêt", indique Mme Haddad.
Et même si la Méditerranée, théâtre de brusques tempêtes, offre moins de garanties à l'urbanisme offshore que la mer d'huile du Golfe persique, Noor International a un dernier argument : la construction de Cedar Island générerait pas moins de 50 000 emplois, dans un pays qui en manque cruellement.
Grégoire Allix
11.02.09. Le Monde
Commentaire